Cisjordanie-Gaza 1996-1997
Publié le 12/09/2020
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Cisjordanie-Gaza 1996-1997
Quatre ans après le lancement de la dynamique de paix ouverte par les accords d'Oslo, les États-Unis, par
la voix de leur ambassadeur en Israël, ont reconnu en mai 1997 que le processus de négociations israélo-
palestinien était "cassé".
En un an, la politique de refus et de p rovocation menée par le gouvernement
nationaliste et religieux du Premier ministre israélien Benyamin Neta nyahou aura ainsi conduit à l'impasse
dans le dossier israélo-palestinien et, au-delà, au risque accru d e conflagration régionale.
Inégale dès le
départ (entre un État et une simple organisation, l'OLP - Organis ation de libération de la Palestine) et
privée d'objectifs clairement assignés (l'édification d'un É tat palestinien aux côtés d'Israël), la négociation
devait également son échec à l'absence de volonté de pressio n sur Israël de son principal parrain, les
États-Unis.
A la différence des travaillistes (au pouvoir jusqu'en mai 1996) qu i avaient poursuivi la colonisation des
territoires occupés et annexés inexorablement mais sans coup d'é clat (augmentation de 23 % du nombre
de colons en quatre ans hors Jérusalem), le Likoud de B.
Netanyahou décidait en la matière une
intensification générale émaillée de provocations.
L'ouvertu re d'un tunnel archéologique au pied de
l'esplanade des mosquées en septembre 1996 a provoqué des affronte ments entre armée israélienne,
d'une part, police et manifestants palestiniens, d'autre part (62 morts palestiniens, 14 israéliens).
La
création en mars 1997 d'une onzième colonie dans Jérusalem-Est (annexée depuis 1967) à Jabal Abou
Ghnaym ("Har Homa" en hébreu) a été suivie d'un attentat suic ide islamiste à Tel-Aviv (4 morts) et de la
reprise en Cisjordanie de violences rappelant l'intifada (la "guerre de s pierres" de 1987-1994).
Contre le
consensus international, les États-Unis ont opposé par deux fois l eur veto à une résolution du Conseil de
sécurité de l'ONU critiquant cette décision.
La Ligue arabe dé cidait, quant à elle, d'appeler ses États
membres à interrompre toutes les mesures de normalisation prises avec l'État hébreu.
L'évacuation partielle de Hébron, en janvier 1997, ne s'était f aite qu'avec près d'un an de retard, après la
renégociation d'un accord dûment signé par le gouvernement trav ailliste.
Dans des minutes jointes au
nouvel accord et une lettre d'accompagnement, les États-Unis ont ente riné un retard d'un an dans les
trois redéploiements ultérieurs en "zone B" et en "zone C" prév us par les accords de Taba (28 septembre
1995), reconnaissant à Israël l'entière liberté à en dé terminer l'ampleur.
La décision en mars de ne faire
passer en "zone A" que 7 % de la "zone B" et que 2 % de la "zone C" en " zone B", jointe au lancement
des travaux à Jérusalem, a amené les Palestiniens à refuser ce redéploiement et à partiellement geler leur
coopération avec Israël en matière de sécurité.
Le boucla ge de son territoire à la main-d'oeuvre et aux
exportations palestiniennes plusieurs fois répété par Israël a continué d'accélérer le processus de
paupérisation générale de la population.
Tandis que, selon des sources européennes, le PIB par habitant
se situait fin 1992 à 2700 dollars, il avait chuté à 1700 dolla rs fin 1996 (1100 à Gaza, contre 16000 en
Israël).
Dans ce contexte d'impasse politique et de chute du niveau de vie, l'Aut orité palestinienne a manifesté,
dans des domaines de plus en plus variés, ses tendances à l'autocr atisme et au mépris des libertés
individuelles (morts sous la torture, arrestations massives sans inculp ation, censure des médias, etc.),
tandis que de nombreux rapports faisaient état de l'étendue de la corruption de ses cadres.
Contenu par
l'exécutif, le Conseil d'autonomie échouait tant à légifé rer qu'à faire entendre ses revendications de
transparence politique..
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