Chili: 1987-1988

« file:///F/Lycée/angui/450415.txt[13/09/2020 01:05:10] Chili 1987-1988 La campagne pour des élections libres entamée par l'opposition en mars 1987, s'est transformée en 1988 en mobilisation autour d'un plébisciste dont ni le candidat ni la dat e n'étaient encore connus à l'été 1988.

Quatorze partis ont constitué en février 1988 un Comité nationa l pour le "non".

Il regroupait en particulier la Démocratie chrétienne, différents secteurs du Parti socialis te (Nuñez, Almeyda) et le Parti pour la démocratie (PPD) fondé également par un leader socialiste, Ri cardo Lagos, uniquement pour les besoins de la campagne, et auquel ont adhéré différents secteurs de la gauche ainsi que des personnalités indépendantes.

Le Parti communiste, le Parti socialiste historique et le Mouvement de l a gauche révolutionnaire (MIR, tendance Nelson Gutierrez) ont au contraire organisé un Comité na tional contre la fraude, afin de boycotter le plébiscite.

Mais le PC, qui continue à être traver sé par des débats internes, a laissé entendre que cette position "tactique" pourrait être révisée.

Il n'a pas pour autant désavoué les attentats du Front patriotique Manuel Rodriguez (FPMR), dont une fraction a repris son in dépendance, et qui font le jeu d'un gouvernement se présentant comme le garant de la paix civile.

Autre atout du régime: les indices économiques favorables que le C hili a connus - grâce notamment à une hausse substantielle des cours du cuivre - qui ont permis, en 1987, 350 millions de dollars de recettes supplémentaires.

Le taux de croissance a été de plus d e 5% et la balance commerciale a dégagé un excédent d'un milliard de dollars.

Les investisseurs étrangers ont été en outre attirés par le mécanisme de conversion de la dette extérieure en actif des entreprises chilien nes.

Cela n'a pas arrêté pour autant la diminution des dépenses publiques en matière d'éducation et de santé en particulier, ni l'approfondissement des inégalités sociales.

Cependant, le régime, s'appuyant sur un efficace réseau de municip alités, a consacré d'importantes ressources à distribuer des aides sociales conjoncturelles, comme les maisons préfabriquées de dix-sept mètres carrés.

Il s'est en outre acquitté d'une partie de la de tte immobilière et a fait baisser le prix de l'essence.

Enfin, des moyens très importants ont été mis en oeu vre pour soutenir la campagne en faveur du "oui", dans laquelle le monopole des chaînes de télévision a joué un rôle important.

Le handicap du général Augusto Pinochet est le même que celui d e l'opposition: son camp est divisé.

Trois des membres de la Junte, les généraux Matthei, Stange et l'a miral Merino, ont déclaré que la victoire du "non" ne conduirait pas au chaos et que si le général Pinochet était désigné comme candidat, cela devrait être en tant que civil.

D'autre part, le Parti de la ré novation nationale, créé pour soutenir le président-candidat, s'est profondément divisé entre les incondi tionnels du général comme Jaime Guzman, et ceux, comme Onofre Jarpa et Andrés Allaman, qui s'en remettent à l'armée pour désigner un candidat.. »