Charles III

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1716-1788

Fils aîné de Philippe V et d'Élisabeth Farnèse, il fut duc de Parme et de Plaisance (1731) avant d'occuper le trône des Deux-Siciles (1734) pendant vingt-cinq ans. A la mort de son demi-frère Ferdinand VI (1759) il devint roi d'Espagne. D'une intelligence moyenne, de vie digne et très simple — sa seule passion était la chasse — consciencieux, appliqué, il se consacra à son métier de souverain. Héritier d'une situation hypothéquée par la longue maladie de son prédécesseur, il eut des débuts difficiles : les succès britanniques contre la France lui paraissant constituer, à terme, une menace pour l'empire espagnol, il revînt a l'alliance française (troisième Pacte de famille, 1761) et soutint contre les Anglo-Portugais une guerre qui, trop tardivement entamée, fut malheureuse. A l'intérieur, les mesures maladroites du marquis d'Esquilache aboutirent à une émeute qui marqua un tournant du règne (1766). Une solide équipe ministérielle où figurèrent soit ensemble, soit tour à tour, des hommes comme Grimaldi, Aranda, Campomanès, Florida Blanca, Roda Gálvez, entreprit d'asseoir fermement l'autorité royale et de moderniser le royaume et ses possessions d'outre-mer : les jésuites furent expulsés, le clergé mis au pas, l'enseignement réorganisé, l'économie encouragée, l'administration coloniale réformée, le commerce avec l'Amérique progressivement libéré ; une attention spéciale fut accordée aux voies de communication, à la mise en valeur des régions dépeuplées (établissements de la Sierra Morena), à la création de sociétés économiques, à l'institution d'une Banque royale. A l'extérieur, une nouvelle guerre contre l'Angleterre (1779-1783) permit à l'Espagne de prendre sa revanche et de récupérer Minorque et la Floride. Au total, en dépit de certaines faiblesses, le règne présente un bilan assez positif pour que Charles III ait pu passer pour le souverain le plus représentatif du despotisme éclairé en Espagne.