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César Franck

Publié le 16/05/2020

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« César Franck Dans la région des Pays-Bas qui donna le jour à tant de grands artistes, peintres, sculpteurs, architectes, etc., laWallonie paraît bien avoir été le berceau de la polyphonie musicale, fondée sur la combinaison simultanée desmélodies, telles que la pratiquèrent tour à tour Clément Janequin, Josquin des Prés, Roland de Lassus, et tantd'autres après eux ; tel était bien, en vérité, le cadre qui convenait particulièrement à celui dont le génie allaitrénover la polyphonie instrumentale du XIXe siècle. C'est en effet dans la ville de Liège qu'est né, le 10 décembre 1822, César-Auguste Franck.

Le musicien que l'onaccablait, dès son baptême, de ces deux prénoms impériaux était pourtant le plus modeste, le plus débonnaire et leplus pacifique des hommes ; sa famille descendait d'une lignée de peintres, dont le plus ancien, Jérôme, avait été enson temps accrédité à la cour du roi de France Henri III... Dès 1835, le jeune Wallon âgé de treize ans vint se fixer à Paris, avec ses parents et son frère, prénommé plusdiscrètement Joseph, après s'être révélé déjà comme un pianiste remarquable, dans une tournée de concerts.

Admisimmédiatement au Conservatoire, il y eut pour premier maître, tant à ses cours qu'en leçons particulières, le tchèqueAntoine Reicha, le seul peut-être qui se préoccupât déjà en ce temps-là d'enseigner les principes de la mélodie,sans dissocier l'étude du contrepoint de celle de l'harmonie : on trouve en effet, dans les cahiers si méthodiquementordonnés du jeune élève, de petites inventions à deux voix, du genre de celles que nous appelons aujourd'hui des"diaphonies" dont l'une (citée par Vincent d'Indy dans la biographie de son maître) porte la date du 4 octobre 1835,et nous éloigne notablement des sentiers battus...

et rebattus de l'enseignement officiel.

On conçoit sans peinel'immense profit que devait en retirer le jeune disciple exceptionnellement doué que l'on orientait dans cette voie. Mais la mort de Reicha allait interrompre prématurément, dès l'année suivante, ces travaux si judicieusementconduits : une note, de la main même de Franck, sur son cahier, fixe ce triste événement à la date du 26 mai 1836(et non du 28 comme l'indiquent d'autres documents) ; on peut apprécier quel recul allait subir l'infortuné César,lorsqu'il se trouva "versé" (le mot fait image) dans les classes de Leborne et de Zimmerman.

Tout au moins, laquantité allait suppléer désormais à la qualité des exercices : il existe, à notre connaissance, plus de cent fugues,qui remplissent sept ou huit gros cahiers, où elles sont irréprochablement transcrites de la main du studieux élève ;celles que nous avons lues sont d'une docile platitude, mais il faut croire qu'il y en eut parfois de plus fantaisistes,ce qui paraissait insupportable à l'irascible Zimmerman : "Ce petit Franck, disait-il un jour à sa fille après son coursau Conservatoire, m'a encore apporté ce matin une fugue...

mais une fugue, vois-tu...

je te dis qu'il serait àfouetter !" Cet aimable propos nous est connu par l'interlocutrice elle-même, devenue Mme Charles Gounod ; quinous le répéta un jour, sans la moindre bienveillance pour le "petit Franck", on peut le croire. Il était dans la destinée de ce placide jeune homme aux belliqueux prénoms de scandaliser ses maîtres : après leprofesseur de fugue, voici que les arbitres du concours de piano en 1838, l'entendent avec stupeur déchiffrer lemorceau de lecture à vue en le transposant imperturbablement et sans faute ; au concours d'orgue, en 1841, nes'avise-t-il pas de combiner ensemble, dans une magistrale péroraison, le sujet donné pour la fugue et le thèmedestiné à l'improvisation dite "libre", dans laquelle tout est réglé à l'avance (y compris le papier à musique !) ?N'aura-t-il pas par la suite, dans sa carrière, l'occasion de provoquer un nouveau scandale en osant écrire dans sasymphonie une partie de cor anglais, ce qui ne s'était jamais fait...

sans doute pour la même raison qui expliquel'absence de saxophone dans les Oeuvres de Monteverdi ! Aujourd'hui il y a longtemps que le vénéré maître a cessé d'être une cause de scandale, par la sereine et insoucianteaffirmation de son incomparable supériorité ; mais il a laissé son empreinte profonde dans la formation artistique detous ceux qui constituent, selon une expression familière et quelque peu péjorative, la "bande à Franck".

Voué parles nécessités de la vie à l'enseignement élémentaire du piano, titulaire plus tard d'une classe d'orgue auConservatoire, Franck ne cessa jamais d'initier les jeunes intelligences musicales aux principes primordiaux del'analyse et de la composition, aux lois fondamentales de ce "langage des sons", simple transposition, spécifiquementsonore, de l'expression des sentiments humains.

"Professeur de Composition", Franck le fut toute sa vie, sans enavoir jamais porté le titre, et sans doute sans y avoir jamais songé.

Ce qu'il avait mieux discerné que beaucoupd'autres de son temps, il eut la joie de le faire comprendre à ses meilleurs élèves : et plusieurs de ceux-ci ont pu, àleur tour, transmettre aux générations suivantes ce précieux dépôt, enrichi de leurs propres investigations ; c'estainsi que s'est recrutée la "bande".

Son "berceau", si l'on ose employer ce terme allégorique, fut la Société Nationalede Musique, fondée en 1871, sous le vocable Ars gallica, par un groupe de "jeunes" de ce temps-là, pour favoriserl'éclosion et la diffusion d'Oeuvres nouvelles, particulièrement dans le domaine symphonique, alors très délaissé.Dans la carrière musicale, on reste "jeune" assez longtemps : le "jeune" que tous considéraient comme leur patron etque beaucoup appelaient déjà amicalement "le Père Franck", allait avoir cinquante ans, mais sa notoriété étaitencore celle d'un très jeune, par rapport aux succès obtenus déjà par d'autres compositeurs moins avancés en âge.Cependant son prestige était d'autant mieux établi que sa bonhomie modeste s'appliquait davantage à le faireoublier.

Aussi, dès que le succès croissant de cette initiative exigea la création d'une organisation plus stable, larépartition des attributions de chacun se fit, sans discussion ni vote, sous l'égide et la présidence de fait du vénérédoyen, le "Père Franck".

C'est ainsi que les membres les plus zélés de la société dirigèrent ses destinées pendantplusieurs années, sans autre investiture que leur dévouement à la tâche commune.

Il y avait là, notamment, lepremier promoteur de l'idée de la société, le professeur de chant Romain Bussine, âgé de quarante et un ans ; il yavait aussi Saint-Saëns, âgé de trente-six ans et déjà très connu, comme pianiste et comme compositeur : ce fut. »

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