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Casimir Perier

Publié le 16/05/2020

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« Casimir Perier Né à Grenoble, le futur président du Conseil de Louis-Philippe Ier eut une enfance dorée et passa, sans trop en souffrir, à travers les orages de la Révolution-dont il conserva, semble-t-il, un assez mauvais souvenir.

Celle-ci accrut cependant la puissance financière et politique de la "tribu des Perier" (suivantl'expression familière de Mme de Staël), puissance d'origine dauphinoise qui était déjà respectable à la naissance de Casimir : son père, C laude (1742-1801), dit Perier-Milord, était à la tête d'une puissante maison grenobloise de commerce et de crédit, lorsqu'il fonda, en 1775, une manufacture de papierspeints puis "d'indiennes" à Vizille.

Cinq ans plus tard, Claude Perier en pleine ascension sociale achetait le domaine et le château de Vizille où ilaccueillera, en 1788, les États du Dauphiné en cours de reconstitution : il assignait ainsi à Vizille, au Dauphiné et aux Perier une place de choix parmi leslieux et les hommes qui sont à l'origine de la France nouvelle issue de la Révolution. Au début de la période révolutionnaire, le jeune Casimir cinquième des douze enfants de Perier-Milord est élève au collège des Oratoriens de Lyon.

A lafermeture de ce collège, il termine ses études à Paris où il a suivi son père après le 9 Thermidor : soucieux de réparer les lourdes pertes que la tempêterévolutionnaire avait occasionnées au patrimoine familial, C laude Perier transfère en effet, alors, dans la capitale le siège d'une partie des affaires de la"tribu" ; grâce, en particulier, à d'heureuses spéculations sur les biens nationaux, ruraux et urbains, il parvient à reconstituer, et bien au-delà, le capital pré-révolutionnaire, ce qui lui permet de laisser à ses enfants une fortune évaluée à près de six millions de francs à sa mort, survenue en 1801. A cette date, Casimir, atteint par la conscription de l'an VII, est depuis deux ans à l'armée d'Italie : adjoint à l'état-major du génie, il y donne un premiertémoignage de son naturel énergique et courageux lors des combats sous Mantoue.

Mais il abandonne l'armée après le décès de son père, pour reprendre labanque paternelle, en association avec son frère aîné Scipion Perier et un commerçant grenoblois, Flory. En 1805, le capital de la banque "Perier frères et Flory" atteint deux millions.

C 'est l'année où Casimir épouse, à Vizille (ce qui donna lieu à une fêtemagnifique), Pauline Loyer, fille d'un magistrat lyonnais guillotiné pendant la Terreur ; grâce à la dot importante de sa femme, Casimir peut se séparer deFlory ; il devient ainsi le véritable animateur de la banque "Perier frères" Scipion se cantonnant essentiellement dans des tâches administratives ettechniques.

A eux deux, en tout cas, ils font en quelques années de la maison Perier l'un des plus importants établissements de la haute banque parisienne,pratiquant la commandite industrielle (la famille, depuis 1795, contrôle la Compagnie des Mines d'anzin) aussi bien que le crédit au négoce ou à l'État : dèsl'origine, les Perier disposent d'un siège de régent au conseil de la Banque de France ; Casimir y succédera à Scipion lors du décès de celui-ci, en 1821. A cette date, Casimir est depuis quatre ans un homme politique et, tout naturellement, c'est sa haute position au sein du négoce et, plus généralement, dela haute bourgeoisie parisienne qui lui a ouvert les portes de la C hambre des Députés.

Dans deux brochures, écrites en 1817, il se pose en adversaire d'ungouvernement qui, de sa propre autorité, confie aux banques étrangères le soin de payer les indemnités dues par la France en vertu des traités de paix de1815 à ses vainqueurs et occupants.

Défense des intérêts nationaux y compris financiers et revendication d'un étroit contrôle parlementaire sur lesdépenses engagées par l'exécutif : dès ses premières prises de position politiques, Casimir Perier affirme ainsi les deux idées-forces dont il va se faire lechampion à la Chambre de la Restauration, où il est élu député de Paris en septembre 1817, réélu en 1822 et 1824, avant de représenter, de 1827 à 1830,le département de l'A ube où il a acquis en 1821, à Pont-sur-Seine, un vaste domaine qui avait jadis appartenu à Madame Mère. Durant toute cette période, il siège sur les bancs de l'opposition de gauche, mais il ne donne sa pleine mesure qu'à partir de l'arrivée au pouvoir des ultras,en 1821 : face à l'ancienne France, provinciale, hiérarchisée et rurale, que ces derniers entendent restaurer, le grand banquier parisien devenu l'un desleaders incontestés du parti libéral ne manque pas une occasion de défendre les droits de la France bourgeoise, née de la Révolution et de l'Empire, que laCharte de 1814 semblait avoir garantis.

Qu'il s'agisse de défendre les libertés fondamentales de presse ou d'élections de désapprouver la politiqueextérieure "antinationale" de Villèle (expédition d'Espagne de 1823) ou, surtout, d'affirmer la nécessité d'une gestion budgétaire rigoureuse et soumise aucontrôle du Parlement, Casimir Perier ne cesse de dénoncer à la tribune, avec fougue, voire véhémence, la politique ouvertement réactionnaire suivie par lamajorité parlementaire et le gouvernement ultra. Mais, dès ce moment, Casimir Perier n'entend pas aller plus loin que la C harte.

Il désapprouve nettement la fraction de l'opposition de gauche qui, en 1821-1822, se lance dans l'action illégale des sociétés secrètes.

Et lorsque les élections anti-ultras de la fin de 1827 provoquent la chute de V illèle et l'arrivéeau pouvoir de Martignac, il amorce un rapprochement avec Charles X et la cour rapprochement que la formation du ministère Polignac stoppera, mais sanslui rendre, au sein de l'opposition de gauche, la position dominante qu'il avait eue jadis. Il n'empêche que, lorsque la révolte du peuple de Paris jette bas, en juillet 1830, la branche aînée des Bourbons, il se rallie à la solution orléaniste puisparticipe au premier ministère du régime de Juillet (11 août - 2 novembre 1830).

Élu le 11 novembre président de la nouvelle Chambre des Députés, ilréunit peu à peu autour de lui tous ceux qui désapprouvent la politique suivie par le ministère Laffitte (2 novembre 1830 - 13 mars 1831) et les hommes duMouvement.

Aussi, lorsque le nouveau roi des Français, inquiet de l'agitation persistante de la rue, décide de renvoyer Laffitte et de pratiquer une politiquede fermeté et de résistance, il recourt tout naturellement à Casimir Perier. En un an du 13 mars 1831 au 16 mai 1832 cet homme de cinquante-quatre ans, de santé depuis longtemps chancelante, accomplit une œuvreconsidérable, capitale pour l'orientation ultérieure du régime de Juillet.

Homme d'ordre et grand bourgeois au tempérament à la fois fougueux et autoritaire, ilimpose sa volonté à tous à ses ministres comme à Louis-Philippe, qui n'assiste plus aux conseils de cabinet.

Fermement convaincu que la Révolution de1830 n'a eu pour but que de conserver la Charte violée par C harles X, il se hâte de faire voter par le Parlement les quelques lois qui confirment l'orientationà la fois conservatrice et libérale du nouveau régime : loi municipale du 21 mars 1831, loi du 22 mars 1831, qui réorganise la Garde nationale, loi électoraledu 19 avril 1831, qui réduit au minimum l'élargissement du cens annoncé par la Charte révisée du 7 août 1830. Pour le reste, "il faut que la sécurité et la tranquillité renaissent".

Il s'y emploie avec énergie, faisant disperser brutalement les cortèges d'ouvriersparisiens qui réclament du travail ou réprimant durement le soulèvement des canuts lyonnais dont il refuse de discuter les revendications (novembre 1831): il se pose nettement, à cette occasion, en porte-parole d'une grande bourgeoisie hostile à tout interventionnisme économique et social. Hostile, aussi, à toute aventure extérieure.

Dès le 18 mars 1831, Perier s'affirme résolu à ne pas soutenir les mouvements révolutionnaires en Europe ; ilveut "la paix, sans qu'il en coûte rien à l'honneur" et c'est dans cet esprit que sont réglées les affaires belge, polonaise ou italienne (occupation d'A ncôneen février 1832). Ainsi Casimir Perier est parvenu à s'imposer à l'Europe comme à la France : "Le pouvoir, qui l'a dépopularisé, l'a en même temps grandi", écrira lejournaliste républicain Armand Carrel au lendemain de sa mort.

Car cette lutte de tous les instants a définitivement compromis une santé déjà précaire : ilcontracte le choléra en visitant les hôpitaux lors de la grande épidémie parisienne de 1832 et meurt le 16 mai de la même année.. »

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