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Burundi

Publié le 06/12/2021

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1 PRÉSENTATION

Burundi, en kirundi Burundi, pays enclavé d’Afrique centrale, situé dans la région des Grands Lacs. Sa capitale est Bujumbura.

Le Burundi partage ses frontières avec le Rwanda au nord, la Tanzanie à l’est et au sud, et la République démocratique du Congo à l’ouest, le lac Tanganyika et la Ruzizi servant de frontière naturelle avec ce pays. La démocratisation du régime, depuis 1992, s’est accompagnée d’une violente reprise du conflit entre Tutsi et Hutu. Les massacres entre ces communautés ont marqué l’histoire du pays depuis son indépendance.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

Couvrant 27 834 km², le Burundi, ancien Urundi, est l’un des plus petits pays du continent africain. Constitué en grande partie de hauts plateaux et de collines, il se situe à une altitude moyenne de 1 520 m, sur la ligne de séparation des eaux du Nil et du Congo. L’altitude s’abaisse vers l’est et le sud-ouest. La frontière occidentale du pays, formée par la rivière Ruzizi et le lac Tanganyika, fait partie de la Rift Valley. Les principales rivières sont la Ruzizi, la Malagarazi et la Ruvubu qui constitue la source du Nil la plus méridionale.

2.2 Climat

Le climat est tropical, frais en altitude. La température annuelle moyenne est de 21,1 °C sur les plateaux, et de 24,4 °C dans la Rift Valley. La saison sèche s’étend de mai à août, le pays connaissant des périodes de sécheresse.

2.3 Faune et flore

Une savane très peu arborée recouvre l’essentiel du pays. Les défrichements et le surpâturage ont considérablement réduit les forêts. Les arbres les plus communs sont l’eucalyptus, importé pour combattre l’érosion et fixer le sol, l’acacia dans les savanes orientales et le palmier à huile dans les plantations. La faune est variée : hippopotames, crocodiles, phacochères, léopards et antilopes.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population était estimée à 8 691 005 habitants. Avec près de 339 habitants au km2, le Burundi connaît l’une des plus fortes densités d’Afrique. Le taux de croissance annuel de la population au début des années 1990 s’élevait à 3 p. 100, la mortalité infantile atteignant 61 p. 1 000. La moitié de la population a moins de quinze ans. La population est rurale à 89 p. 100, mais les villages sont rares, car l’habitat est dispersé sur les collines, dont chacune constitue un ensemble social et administratif traditionnel.

Le Burundi ne compte que deux villes d’importance : Bujumbura, la capitale — où les affrontements, depuis 1992, entre Hutu et Tutsi, ont provoqué une partition de fait —, située sur le lac Tanganyika, qui a également une fonction portuaire essentielle (272 600 habitants en 1986) ; et Gitega (95 300 habitants), qui est l’ancienne résidence royale.

3.2 Langues et religions

La population burundaise se partage entre agriculteurs hutu (85 p. 100 de la population totale) et éleveurs tutsi (environ 14 p. 100). Les Twa, groupe de Pygmées, représentent moins de 1 p. 100 de la population. Tous parlent les deux langues officielles, le kirundi, la langue bantoue locale et le français. Le swahili, la langue véhiculaire des marchands, est largement pratiquée. Les deux tiers des Burundais sont des chrétiens, le plus souvent catholiques ; 20 p. 100 pratiquent la religion traditionnelle animiste. Il existe également une minorité musulmane (2 p. 100 de la population).

3.3 Éducation

Le taux d’alphabétisation en 2005 est de 53,9 p 100. Si l’école est gratuite pour les enfants de sept à douze ans, elle n’est pas obligatoire. Selon les statistiques du ministère de l’Éducation burundais, plus de 600 000 enfants étaient scolarisés dans le primaire en 1990, mais seulement 35 000 dans le secondaire et 3 500 dans le supérieur. L’université du Burundi (fondée en 1960), située à Bujumbura, est le plus grand établissement d’enseignement supérieur. Le chômage et le manque de formation professionnelle des 15-25 ans constituent un problème préoccupant.

3.4 Institutions et vie politique

Jusqu’en 1966, le pays était gouverné par un monarque tutsi, le mwami, et avait déjà connu une vie politique agitée. Devenu une république en 1966, le Burundi est alors gouverné par un régime militaire, appuyé sur un parti unique, l’Union pour le Progrès national (Uprona), dominé par les Tutsi. Après un coup d’État, en 1987, le régime s’ouvre progressivement aux Hutu. Une nouvelle Constitution, approuvée par référendum en mars 1992, instaure un régime semi-présidentiel multipartite et multiethnique, avec un président élu pour cinq ans au suffrage universel indirect. Un partage des responsabilités s’opère entre le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), à dominante hutu, majoritaire à l’assemblée législative, et l’Uprona, l’ancien parti unique, à dominante tutsi. Le président de la République, élu par l’Assemblée, est issu du Frodebu, le Premier ministre étant désigné au sein de l’Uprona.

Cette répartition, qui visait à réconcilier les deux communautés, se heurte aux extrémistes, et se traduit par une accentuation du clivage entre Hutu et Tutsi, aggravé par les conflits dans les pays voisins (Rwanda, Congo), qui dégénère en une véritable guerre civile. Le processus de paix et de réconciliation entamé en août 2000 aboutit à la mise en place en novembre 2001 d’un gouvernement d’union nationale qui assure un partage équitable du pouvoir entre Tutsi et Hutu et doit permettre un retour à la paix et à la démocratie au terme d’une période de transition de trois ans. Le projet de nouvelle Constitution adopté par le Parlement burundais en octobre 2004 (et plébiscité par référendum en février 2005) stipule que le président élu soit assisté de deux vice-présidents appartenant à des ethnies différentes et que le gouvernement soit composé de 60 p. 100 de Hutu et de 40 p. 100 de Tutsi, de même que l’Assemblée nationale (où 3 sièges sont réservés à la communauté twa) — au Sénat, les deux communautés sont représentées à égalité. 30 p. 100 des sièges sont réservés aux femmes dans les deux chambres.

La série d’élections qui se déroulent en 2005 permet au Burundi de se doter d’institutions politiques constituées de membres élus et de s’engager ainsi vers une démocratie effective. Après les élections communales de juin 2005, remportées avec une écrasante majorité par les Forces pour la défense de la démocratie (FDD), ancien groupe rebelle hutu, le scrutin législatif du mois de juillet suivant confirme la suprématie du FDD. Selon un système électoral qui combine suffrage universel direct et mécanisme de cooptation garantissant le respect des quotas, le FDD remporte 64 des 118 sièges que compte l’Assemblée nationale de transition (élue pour une période de cinq ans) ; le Frodebu (majoritairement hutu) en détient 30, et l’Uprona (à dominante tutsi), 15 — le FDD domine également le Sénat (composé de membres élus au suffrage indirect par les conseilleurs locaux).

Le versant administratif du processus de paix est parachevé le 19 août, avec l’élection du nouveau président burundais par le Parlement. Le leader du FDD, Pierre Nkurunziza, accède ainsi à la présidence.

4 ÉCONOMIE

Le Burundi, pays essentiellement agricole, est l’un des plus pauvres du monde. L’économie subit les conséquences de la guerre civile qui a marqué le pays de 1993 à 2004. En 2004, le produit national brut (PNB) était estimé à 1 milliards de dollars, le revenu annuel moyen par habitant s’établissant à 100 dollars. La dette extérieure s’élevait à plus d’1 milliard de dollars au milieu des années 2000.

4.1 Agriculture

Les cultures vivrières, occupant les trois quarts des surfaces cultivées, sont le haricot sec, le maïs, le sorgho, le manioc, la patate douce, la banane, la fève et le pois. La principale culture industrielle est le café, dont la remontée du cours, en 1994, a permis au Burundi de payer les fonctionnaires et d’assurer le service de la dette. Le coton est progressivement supplanté par le thé, dont l’exportation procure des revenus non négligeables. Bien que les bovins n’aient qu’un faible poids économique, pour les Tutsi, la possession de grands troupeaux revêt une importance culturelle et sociale. En revanche, le surpâturage contribue dramatiquement à l’érosion des sols. La pisciculture est très développée et la pêche est pratiquée dans les rivières et dans les lacs.

4.2 Mines et industries

L’activité minière est très réduite. Elle est axée principalement sur le kaolin et sur l’exploitation de petits gisements d’or et de minerai d’étain. D’importantes réserves d’uranium, et surtout de nickel, demeurent inexploitées. L’activité industrielle première est celle de la transformation alimentaire, le pays cherchant à substituer la production nationale aux importations.

L’énergie consommée est à 90 p. 100 produite localement par les barrages hydroélectriques de Rwegura et de Mugere.

4.3 Échanges

L’unité monétaire est le franc du Burundi divisible en 100 centimes. Le commerce extérieur est très déséquilibré, la valeur des importations étant deux fois supérieure à celle des exportations. Le café participe pour 75 p. 100 aux recettes d’exportation ; viennent ensuite le coton, le thé et le cuir. Le textile et les produits pétroliers sont importés, surtout d’Europe occidentale.

Le Burundi ne dispose pas de voies ferrées et le réseau routier, d’environ 5 900 km, consiste, en majeure partie, en pistes non revêtues. L’essentiel du commerce est effectué par bateau via la Tanzanie, la Zambie et la République démocratique du Congo en transitant par le port de Bujumbura, situé à la pointe nord du lac Tanganyika. La contrebande en provenance de la République démocratique du Congo est, en outre, très importante. Bujumbura est doté de l’unique aéroport international du pays.

5 HISTOIRE

Des traces d’occupation humaine vieilles de 10 000 ans ont été mises au jour au bord du lac Tanganyika. Il semble que les Pygmées (peut-être les ancêtres des Twa) occupaient déjà le pays à l’arrivée des agriculteurs (peut-être des Bantous) au premier millénaire, auquel correspondent les premiers vestiges de métallurgie du fer.

Les pasteurs tutsi s’installent dans la région au xve siècle en imposant un système féodal dans lequel ils dominent politiquement les Hutu, comme au Rwanda voisin. Ils instaurent ainsi un système de castes et de clientèle fondé sur la possession du bétail. Cette société féodale est dirigée par un roi, le mwami, mais les structures politiques et sociales ne sont pas aussi rigides qu’au Rwanda. Le mwami ne dispose pas d’un pouvoir absolu et les divers clans royaux, les ganwa, intriguent pour le contrôle du pouvoir. Les mariages entre Hutu et Tutsi sont également plus courants au Burundi, où les Hutu jouissent, en outre, d’une plus grande autonomie économique. Par son ouverture sur le lac Tanganyika et la proximité de la grande route d’Afrique centrale vers Zanzibar, le Burundi est plus ouvert aux idées nouvelles que son frère jumeau du nord.

5.1 Colonisation

Le Burundi est colonisé par l’Allemagne dans les années 1880 sous son appellation locale d’Urundi, puis intégré à l’Afrique-Orientale allemande, avec le Rwanda (appelé Ruanda par les colonisateurs). Les troupes belges du Congo s’emparent des deux petits pays au cours de la Première Guerre mondiale avec l’aide des Britanniques et constituent le territoire du Ruanda-Urundi avec Usumbura (aujourd’hui Bujumbura) comme capitale. Placé sous mandat belge par la Société des Nations (SDN) en 1923, le Ruanda-Urundi est maintenu sous tutelle belge par l’Organisation des Nations unies (ONU) après la Seconde Guerre mondiale. Le colonisateur belge met en place, dès 1925, un régime d’indirect rule favorisant l’aristocratie tutsi (voir colonisation). Il institutionnalise également le clivage entre les deux communautés, l’origine ethnique devenant l’un des critères d’identification administrative des personnes.

5.2 De la monarchie à la république militaire

Le 1er juillet 1962, le Burundi accède à l’indépendance et devient une monarchie constitutionnelle, membre des Nations unies. Cette indépendance se réalise sous des auspices défavorables. En octobre 1961, l’assassinat du prince héritier Rwagasore, qui prônait une participation de toutes les communautés au pouvoir, suivi de celui du Premier ministre (hutu) Pierre N’Gendandunwe, marque le début de l’instabilité politique, durant laquelle se succèdent coups d’État des militaires tutsi et insurrections hutu suivies de massacres massifs des insurgés (en 1965, 1972, 1988 et 1992). La révolution antiféodale au Rwanda voisin pousse en effet les Hutu à revendiquer le partage du pouvoir.

En juillet 1966, le mwami Mwambutsa IV est déposé par les militaires qui le remplacent par son fils, le moderniste Ntare V. Quatre mois plus tard, le capitaine Michel Micombero prend le pouvoir, proclame la république, puis est nommé président. Il tente notamment de diminuer l’influence de l’Église. En novembre 1976, Micombero est évincé par un coup d’État, qui mène au pouvoir le général Jean-Baptiste Bagaza. La paix entre les Tutsi, au pouvoir, et la majorité hutu demeure précaire, tandis que la nouvelle Constitution de 1981 consacre le parti unique. Élu au cours d’un scrutin dont il est le seul candidat, en 1984, Bagaza est déposé par un nouveau coup d’État en septembre 1987 et remplacé par le major Pierre Buyoya, chef d’un comité militaire de salut national. Le nouveau dirigeant affirme sa volonté d’établir un système plus égalitaire entre les communautés, manifestée par la libération des prisonniers politiques et par le retour à la liberté de culte. Cependant, en août 1988, de nouveaux massacres de Hutu ensanglantent le pays.

5.3 Démocratisation et guerre civile

Une nouvelle Constitution instaurant le multipartisme est ratifiée par un référendum en mars 1992. En juin 1993, le président Buyoya favorise la tenue d’élections démocratiques, qui portent au pouvoir Melchior N’Dadaye, un Hutu, membre du Frodebu, élu avec 64 p. 100 des voix. L’assassinat de N’Dadaye, un mois plus tard, par des militaires tutsi, déclenche une nouvelle vague de violence, qui fait 50 000 morts et chasse 70 000 Hutu vers la Tanzanie et le Rwanda voisins. Cyprien Ntaryamira, un autre Hutu, succède à N’Dadaye et tente de mettre un terme à la répression menée par l’armée dominée par les Tutsi. Mais il est tué à son tour, en même temps que le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, leur avion ayant été atteint par un missile en atterrissant à l’aéroport de Kigali (Rwanda) le 6 avril 1994. Sylvestre Ntibantunganya, ancien président de l’Assemblée nationale, assume les fonctions de président, mais ne dispose pas de véritables pouvoirs, tandis que des massacres massifs visant Tutsi et Hutu modérés ensanglantent le Rwanda voisin et menacent de gagner le Burundi. Dès lors, la guerre civile larvée, qui n’a en fait jamais cessé depuis l’indépendance, s’accentue. En mars 1996, le rapporteur spécial des Nations unies, chargé d’enquêter sur la situation au Burundi, estime à 15 000 morts, en 1995, le nombre des victimes d’un « génocide au compte-gouttes «, touchant plus particulièrement les élites hutu (instituteurs, infirmiers, etc.). L’organisation Amnesty International dénonce, de son côté, les conditions dans lesquelles vivent les 70 000 réfugiés hutu rwandais dans les camps du Burundi. Selon elle, 1 500 réfugiés sont tués chaque mois par les forces de sécurité burundaises ou par les milices tutsi.

En juillet 1996, l’ancien président Pierre Buyoya prend le pouvoir et chasse le président hutu Ntibantunganya. Les pays voisins, suivis par la communauté internationale, décrètent un embargo, tandis que la rébellion hutu gagne plusieurs régions du pays. Cet embargo, qui touche surtout les plus pauvres et enrichit ceux qui l’étaient déjà, est levé en janvier 1999. Entre-temps, le pouvoir développe une politique de « villagisation « en regroupant les populations hutu en hameaux, mais sans autre effet que d’accentuer le mécontentement populaire.

Les conflits qui ensanglantent le Rwanda et le Congo ont des effets directs sur la guerre civile au Burundi, les réfugiés hutu partageant le même sort que ceux des pays voisins et soutenant leurs rébellions respectives, ainsi que les insurgés ougandais. En 1997, le massacre des 300 000 réfugiés hutu rwandais du Kivu par les troupes rwandaises alliées à Laurent-Désiré Kabila touche également des réfugiés burundais. Ceux-ci sont nombreux aussi en Tanzanie, où leur présence suscite de fortes tensions entre les deux pays. Les négociations, qui ont lieu en juin 1998 à Arusha (Tanzanie) sous la médiation de l’ancien président tanzanien Julius Nyerere, tentent d’élaborer un « programme général de gouvernement de transition « impliquant les belligérants, mais sans les convaincre suffisamment. Nelson Mandela, qui reprend le rôle de médiateur, compte également sur le président Buyoya, partisan avéré du principe « un homme, une voix «, pour débloquer la situation. Le partage du pouvoir reste essentiel pour la majorité hutu, tandis que la mainmise sur l’armée demeure primordiale pour la minorité tutsi. En quatre ans, la guerre civile au Burundi a fait plus de 250 000 morts, tandis que 800 000 Hutu ont été déportés et regroupés par l’armée dans des camps, dans des conditions inhumaines.

5.4 Transition politique et processus de paix

En août 2000, un accord de paix et de réconciliation entre le pouvoir et l’opposition est signé à Arusha (Tanzanie), grâce à la médiation de Nelson Mandela. Il prévoit le partage du pouvoir entre Tutsi et Hutu devant permettre un retour à la paix et à la démocratie au terme d’une période de transition de trois ans, ainsi que l’envoi de 700 soldats sud-africains chargés d’assurer la sécurité des hommes politiques et de maintenir l’ordre. Mais la guerre civile ne cesse pas. L’aide internationale demeure suspendue au rétablissement de la paix alors que la situation économique est catastrophique et que l’armée, aux mains des Tutsi, connaît des dissensions de plus en plus fortes comme en témoigne le coup d’État mené en avril 2001 par de jeunes officiers, qui tentent sans succès de renverser le président Buyoya.

Malgré la poursuite des hostilités entre extrémistes hutu et tutsi, un gouvernement de transition est mis en place en novembre 2001, conformément à l’accord d’Arusha. Ce gouvernement d’union nationale partage équitablement le pouvoir entre la majorité hutu et la minorité tutsi. Pierre Buyoya, Tutsi, continue d’assumer les fonctions de président pendant dix-huit mois tandis que Domitien Ndayizeye, secrétaire général du principal parti hutu, le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), devient vice-président. Tandis que les combats continuent et que les négociations de paix sont dans l’impasse, la transition politique se poursuit en avril 2003 avec le transfert de pouvoir prévu par l’accord d’Arusha : le président Pierre Buyoya cède la place au vice-président Domitien Ndayizeye, pour la deuxième phase transitoire de dix-huit mois —  le Tutsi Alphonse-Marie Kadégé occupe le poste de vice-président.

Les négociations de paix menées sous médiation sud-africaine aboutissent le 16 novembre 2003 à la signature d’un accord de paix global, politique et militaire, entre le gouvernement burundais et le principal mouvement rebelle hutu, les Forces pour la défense de la démocratie (FDD) de Pierre Nkurunziza. Cet accord prévoit notamment l’entrée de membres des FDD dans le gouvernement. Son exécution s’accompagne de la création, en mai 2004, de l’Opération des Nations unies au Burundi (ONUB), chargée de soutenir le processus de paix et de réconciliation nationale. La signature d’un accord de partage du pouvoir entre Hutu et Tutsi, en août 2004, marque une autre étape importante dans le processus de transition. Prévoyant une représentation équilibrée entre les deux principales ethnies du pays dans les futures institutions de l’État, cet accord ouvre la voie à l’après-transition au Burundi. Le même mois, cependant, le pays est le théâtre d’un massacre perpétré dans le camp de réfugiés de Gatumba, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) : 159 réfugiés congolais tutsi (des Banyamulenge) sont massacrés lors d’une attaque revendiquée par les Forces nationales de libération (FNL), le dernier mouvement rebelle hutu burundais qui n’a pas rendu les armes et qui sévit encore autour de la capitale Bujumbura.

Le processus de paix et de transition vers la démocratie se concrétise en 2005 par l’adoption d’une nouvelle Constitution (approuvée par référendum au mois de février), qui stipule une répartition plus équitable du pouvoir entre Hutu et Tutsi, et par la tenue d’une série d’élections. Ces scrutins (communaux, législatifs et sénatoriaux) se déroulent dans un calme relatif, sous le contrôle de l’ONUB, et en dépit des attaques perpétrées par les FNL. Ils démontrent la suprématie de l’ancien groupe rebelle hutu, le FDD, dont le leader Pierre Nkurunziza accède à la présidence du pays le 19 août 2005.

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