Brésil (2003-2004): Quête de crédibilité internationale
Publié le 12/09/2020
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Brésil 2003-2004
Quête de crédibilité internationale
Le 27 octobre 2002, Luis Inácio «Lula» da Silva était triomphalement élu à la
présidence de la République avec 61,3 % des suffrages exprimés.
Le 1er janvier
2003, près de 150 000 personnes envahissaient les avenues de Brasilia pour
saluer sa prise de fonction.
Selon les sondages, 76 % des Brésiliens estimaient
alors que l’action du gouvernement Lula serait bonne ou très bonne ; 71 %
jugeaient que le chômage allait baisser ; 64 % que la corruption diminuerait et
62 % que leur vie quotidienne s’améliorerait rapidement.
Pareil optimisme tenait
d’abord à une large surestimation du rôle présidentiel.
Toutefois,
l’enthousiasme des personnes interrogées était surtout à la mesure de
l’alternance politique à laquelle ils croyaient assister.
Estimant celle-ci
aussi forte que salutaire, ils se montraient confiants dans l’avenir.
À leurs
yeux, le Brésil, pour la première fois, n’allait plus être dirigé par un fils de
bonne famille, mais par un homme aux origines sociales très modestes.
Espoirs démesurés en l’alternance
En effet, avant de se consacrer pleinement à la politique, Lula, à la différence
de tous ses devanciers et de l’immense majorité du personnel politique
brésilien, a connu la misère, l’exode rural, la précarité ; il a été longtemps
ouvrier tourneur puis contremaître avant de devenir un grand leader syndical
opposé au corporatisme et de cofonder, en février 1980, le Parti des
travailleurs (PT).
Lula a toujours été la figure de proue de cette formation de
gauche, demeurée très progressiste même si elle s’est déradicalisée au cours des
dernières années.
Il a toujours fortement dénoncé la concentration des richesses
(au Brésil les 10 % d’habitants les plus riches détiennent quatre fois et demie
plus de richesse que les 40 % les plus pauvres) et le grave défaut d’intégration
sociale (le Brésil constitue le septième marché de consommation de la planète
bien que 30 % de la population n’y aient pas accès).
Si ses rivaux promettaient
eux aussi de réduire ces fortes inégalités, Lula, sans doute parce qu’il a
toujours su jouer de son image d’«homme du peuple», était considéré comme le
plus sincère.
En outre, les sondés voyaient le PT comme le parti le moins
éloigné des préoccupations des petites gens et le moins corrompu.
Sans avoir lu le programme du nouveau gouvernement prônant «l’implantation d’un
modèle de développement alternatif ayant le social pour axe directeur» et
promettant «emploi, croissance et intégration sociale», sans avoir
nécessairement entendu Lula dire «nous n’avons fait aucune promesse irréaliste»,
les Brésiliens croyaient à ce tournant.
Or, dès l’automne 2003, cet optimisme a
peu à peu cédé la place au doute puis au scepticisme.
Il est vrai que
l’évolution des principaux indices économiques ne se faisait pas dans le sens
espéré ou à la vitesse souhaitée.
Un bilan économique mitigé.
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