Brésil (1994-1995): Les limites du "miracle" Cardoso
Publié le 12/09/2020
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Homme politique brésilien. Sociologue renommé, exilé au Chili et en France à la suite du coup d'État militaire brésilien de 1964, entré tardivement en politique, il participa à la fondation du parti social-démocrate brésilien (PSDB) en 1979. Élu au Sénat en 1982 et 1989, ministre des Affaires étrangères puis des Finances pendant la présidence d'Itamar Franco (1992/94), il maîtrisa l'inflation et rétablit les finances du pays, qu'il dota, en juill. 1994, d'une nouvelle monnaie indexée sur le dollar, le real. Il fut élu président de la République en oct. 1994. Un amendement constitutionnel voté par le Sénat autorisa tous les élus brésiliens à briguer un second mandat et il fut reconduit dans ses fonctions en oct. 1998.
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Brésil 1994-1995
Les limites du "miracle" Cardoso
Autant fin 1994 l'économie brésilienne semblait près d'être stabilisée, autant
cette perspective s'est éloignée au fil de l'année 1995.
Ce renversement de
tendance est à rapprocher, puisqu'il s'en nourrissait et l'alimentait, de
l'évolution de la popularité de Fernando Henrique Cardoso, triomphalement élu à
la présidence de la République le 3 octobre 1994.
Dès les premiers mois de son
mandat, cet intellectuel a, en effet, perdu une bonne part de son crédit
politique.
Sociologue de renommée internationale, F.H.
Cardoso (né en 1931) fut l'un des
artisans de la transition démocratique (1974-1985).
Épris de justice sociale, il
est, en 1988, cofondateur de la social-démocratie brésilienne (PSDB) et reçoit
son premier portefeuille ministériel en octobre 1993.
Chargé des Affaires
étrangères par le président Itamar Franco, il accède au ministère des Finances
en mai 1993.
Dans un premier temps, il s'efforça d'entraver une hyperinflation menaçante.
Début 1994, sachant jouer de sa probité alors que le scandale de la corruption
d'élus de tous bords discréditait un peu plus le personnel politique, il
s'engagea dans la course présidentielle.
Le favori en était Luis Inácio Lula da
Silva (dit "Lula"), ancien ouvrier métallurgiste et leader du Parti des
travailleurs (PT).
Cette formation de gauche radicale promettait d'engager des
réformes structurelles susceptibles de restreindre fortement les privilèges et
la domination séculaire des élites conservatrices.
Craignant une telle
éventualité, celles-ci se cherchaient un champion et F.H.
Cardoso put s'allier
avec le Parti du front libéral (PFL), deuxième formation du pays.
L'instigateur du plan Cardoso élu président
Sur le plan idéologique, cet accord semblait contre nature, mais il isolait Lula
en privant le PT de l'appui de la gauche modérée.
En outre, la complémentarité
de l'implantation électorale du PSDB et du PFL permettait à F.H.
Cardoso de
disposer, sur l'ensemble du territoire, d'élus locaux mobilisant à son profit
une part significative des 94 782 000 inscrits.
En effet, si quantitativement
cet électorat est parmi les plus importants du monde, il est aussi massivement
sous-éduqué: 16% des électeurs sont analphabètes ou semi-analphabètes et 48%
sont restés tout au plus sept ans à l'école.
Autrement dit, nombre d'électeurs,
surtout parmi les couches populaires (57% de l'électorat), ne pouvaient guère
suivre et comprendre les débats abstraits de la vie politique.
Par ailleurs, l'alliance PSDB-PFL rendait plus facile l'élection des candidats
de ces deux formations aux autres postes mis en jeu.
En octobre 1994, les
Brésiliens devaient, en effet, également élire les gouverneurs des 26 États
fédérés et du District fédéral, renouveler 54 des 81 sièges de sénateurs,
désigner 513 députés fédéraux et 1 045 membres des assemblées législatives.
F.H.
Cardoso sut également profiter de sa présence au gouvernement pour susciter.
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