Databac

Bramante

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Bramante Ce document contient 2705 mots soit 6 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Bramante Il n'existe aucun document sur la jeunesse de Donato di Angelo, dit Bramante.

Né dans une famille de paysans aisés, il fut formé dans le milieu humanisted'Urbino où il débuta sans doute comme apprenti chez Piero della Francesca.

En 1477, il avait quitté Urbino pour la Lombardie.

Sous le patronage de lapuissante famille dirigeante de Milan, les Sforza, il fréquenta le cercle des humanistes, poètes et artistes, et rencontra Léonard de V inci en 1482.

En 1492,Ludovic et Ascanio Sforza lui confièrent la reconstruction du choeur de Saint-A mbroise.

Ses travaux furent interrompus en 1499 lors de la prise de M ilanpar les Français.

Il se réfugia à Rome où il entreprit toute une série de projets pour le pape A lexandre VI.

Patronné par l'influent cardinal de Naples, OlivieroCarafa, Bramante se vit confier à cette même période le dessin du cloître de Sainte-Marie-de-la-Paix.

A vec l'élection du pape Julius II en 1503 débuta lapériode la plus importante et la plus prolifique de sa carrière.

Travaillant au service du Vatican, il fut chargé de la réalisation du grand rêve du souverainpontife : recréer la Rome antique.

Son projet le plus important fut sans doute celui de la restauration de la basilique de Saint-Pierre mais, en tantd'architecte, urbaniste et ingénieur du pape, il dirigea parallèlement des projets de moindre envergure.

Bramante mourut en 1514, alors que les travaux dela basilique venaient tout juste de commencer ; son influence marqua le style architectural jusqu'au XV IIIe siècle. La révolution de Bramante balaya l'intime et sobre architecture du XVe siècle, symbolisant si bien la culture du petit État-cité, pour donner le jour à un styleclassique de grande envergure destiné à exprimer l'expansion rapide du pouvoir politique de la papauté basé sur la devise : urbi et orbi.

C e classicismeimpliquait une révision complète de l'interprétation de l'architecture romane. Bramante est né sur le territoire d'Urbin et il vint à maturité au moment de l'apogée de Frédéric de Montefeltre dont la cour fut un des plus grands centresd'enseignement de l'humanisme.

Sa formation première fut celle d'un peintre et non d'un architecte, mais elle s'accomplit dans l'ombre du peintre qui eut,parmi tous ceux du Quattrocento, le plus grand sens de l'architecture : Piero della Francesca.

Par ailleurs, il fut constamment en contact avec lesconstructions conduites par Laurana, où se réalisèrent le plus parfaitement, dans le palais d'Urbin, les principes albertiens des proportions et de l'harmonie.C'est en quittant Urbin pour la Lombardie, dans les années 1470, que Bramante commença à s'adonner à l'architecture.

Dans les vingt années qui suivirent,il développa progressivement un style qui devait changer, plus tard, la face du monde.

Mais, parce que la richesse du détail décoratif de ses premiersmonuments de Milan (projet de Sainte-Marie près de San Satiro, 1479, et choeur de Sainte-M arie-aux-Grâces, 1492) associe les éléments toscans de lagénération précédente à l'ornementation prolixe et presque médiévale encore de l'artisanat lombard, les critiques ont souvent manqué de voir l'étonnanteexpérience que représentaient déjà ces constructions.

L'objectif était de substituer une architecture de volumes à celle de la première Renaissance où lesmurs sont vus comme des surfaces.

Des intérieurs majestueux, conçus comme découpant des formes simples dans l'espace, témoignent de la substitutionà la géométrie plane de la géométrie spatiale en tant qu'instrument mathématique fondamental de sa pensée.

Bramante n'arriva pas tout seul à cette vision :les carnets de notes de son brillant collègue à la cour de Sforza, Léonard de Vinci, sont pleins de croquis d'architecture orientés dans le sens du conceptvolumétrique et la présence à Milan du grand mathématicien Luca Pacioli contribua, sans nul doute, à lui fournir quelques-uns de ses moyens. Cependant, la pleine réalisation de la nouvelle conception de Bramante exigeait de sa part une connaissance directe des monuments de la Rome Impériale.Vasari note que lorsqu'en 1499 la chute de Milan amena à Rome un Bramante de 56 ans, celui-ci passa plusieurs années à étudier et à dessiner les ruines.Comme ses plus jeunes contemporains, Raphaël et M ichel-Ange qui eux aussi furent amenés à Rome par des circonstances politiques il les étudia en vued'assimiler l'esprit grandiose de l'art antique plutôt que d'en imiter le détail. Les monuments de l'époque romaine de Bramante qui dura quatorze ans témoignent d'un don d'invention étonnant.

A près sa première commande, celle ducloître de Sainte-Marie-de- la-P aix, en 1500 toutes les réminiscences du Quattrocento disparaissent.

Dans le Tempietto de Saint-Pierre à Montorio(1502), qui commémore la crucifixion de saint Pierre, son style volumétrique maintenant simplifié atteint à la pleine maturité.

C e petit monument est unessai de composition intégrant des cylindres de qualités et de matériaux variés, sous un dôme qui deviendra l'archétype de toutes les coupoles ultérieuresde la Renaissance et du Baroque.

Les murs et les colonnes sont sculpturaux ; l'effet pictural plutôt que linéaire ou harmonique est obtenu par des variationssubtiles de modelé (en particulier celui des niches évocatrices de volumes), de couleur et de texture.

Jamais auparavant une échelle aussi monumentalen'avait été atteinte dans un si petit bâtiment. C'est également la plasticité qui est la clé des innovations que Bramante apporta dans la conception d'un palais.

Les vestiges du P alais des Tribunaux,inachevé, étalent une simplicité rustique et cyclopéenne sans précédent ; la façade du Palais du Vatican (actuellement Cortile di San Damaso) joue avecdes loggias ouvertes aux étages supérieurs pour éviter l'effet de platitude et la maison de Bramante-Raphaël dont l'aspect général s'est conservé dans desdessins et des gravures contemporains fait revivre l'ancienne tradition qui dévolue le rez-de-chaussée aux boutiques ouvertes sur la rue, mais elleprésente, en outre, la première façade à balcons et à encadrements de fenêtre en saillie, substituant d'autre part de robustes demi-colonnes sur piédestalaux fins pilastres d'A lberti.

C'est de cette source que dérivent les palais classiques de Raphaël, de Sangallo, de P alladio et de leurs successeurs baroques. Comme le suggère Serlio, la situation de Bramante en tant que père de l'architecture du XV Ie siècle n'aurait pas pu s'établir sans l'aide de Jules II (1503-1513).

Le dynamique pontife, qui voyait en lui-même un César chrétien, demandait aux artistes distingués qu'il attirait à Rome, de s'élever jusqu'au niveaude ses ambitions surhumaines et de créer un cadre qui puisse éclipser les ruines environnantes.

En conséquence, son gigantesque projet de reconstructionde Saint-Pierre et du Vatican qui servit d'école sous la conduite de Bramante à tous les architectes de marque de la génération suivante stimula et portarapidement à maturité un nouveau style dans toutes les branches de l'art. Le projet de Bramante pour Saint-Pierre, en partie illisible sous les travaux postérieurs des autres architectes, comportait un immense espace centralcouvert d'une coupole, prolongé par quatre bras d'égale longueur.

Des coupoles plus petites devaient se loger aux angles de chaque bras et quatre hautestours flanquer les quatre façades de manière à former un cube à l'intérieur de la croix.

Extérieurement des corps géométriques massivement associés dansun équilibre classique se trouvaient paisiblement intégrés par une coupole basse inspirée de celle du Panthéon.

Les qualités spatiales de l'intérieurévoquaient la grandeur des thermes romains qui avaient appris à Bramante à regarder un mur comme une matière malléable plutôt que comme une surface.Murs et supports étaient conçus comme les limites plastiques d'un enchaînement rythmé de volumes spatiaux.

A insi le vide devint expressif.

L'articulationet la décoration de l'intérieur furent conçues avec une telle maîtrise des proportions que le visiteur peut ne pas se rendre compte qu'il pénètre dans le plusvaste monument du monde. Le rôle dominant de Saint-Pierre dans l'élaboration de la conception future de l'église ne fut égalé que par celui que joua simultanément, par rapport àl'architecture civile, la réfection par Bramante du P alais du Vatican.

Le noyau du projet fut l'immense cour du Belvédère dont l'aménagement transforma envilla antique un palais médiéval et qui devint du même coup le premier jardin architectural, le premier théâtre permanent et le premier musée de laRenaissance.

Là, le patron et l'architecte unirent leurs efforts pour réaliser en construction ce qui fut l'objectif principal des peintres de la Renaissance : larationalisation de la nature.

En le faisant, ils rejetèrent la séculaire tradition d'une architecture fermée et introspective pour réintégrer dans l'architecture ledomaine des dehors, ce qui plus tard trouva son expression suprême dans le plan de V ersailles. Bramante, contrairement à Alberti et à Palladio, ne laissa pas de témoignage de ses théories.

Il est probable qu'il n'en possédait point, car son oeuvresuggère qu'il avait laissé de côté toute préoccupation abstraite afin de travailler empiriquement, maniant d'une manière purement visuelle, à la manière d'unsensuel et non d'un scientifique, l'espace, la lumière, les textures.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles