Barbey

« XIX" SIECLE JULES B ARBEY D'AUREVILLY 1808-1829 : un terreau familial austère L t écrivain voué aux excentricités du surnaturel est issu d'un mi­ lieu plutôt austère, imprégné des pré­ jugés de l'ancienne France et replié sur lui-même depuis 1789.

C'est dans un tel environnement que Barbey naît, le 2 novembre 1808, à Saint­ Sauveur-le-Vicomte (Manche).

De ses origines, il retiendra deux traits : il est Normand, et il est noble de fraîche date.

Sorti du collège en 1824, le jeune Barbey passe plusieurs an­ nées à Valognes.

Là, il lui sera donné de connaître les derniers survivants de la chouannerie, qu'il voudra plus tard réhabiliter.

Puis ce sont les hu­ manités au collège Stanislas de Paris et l'obtention du baccalauréat en 1829.

Son adolescence a donc été celle d'un élève ordinaire mais qui, déjà, composait des vers.

1829-1838: l'émancipation U ne fois bachelier, Barbey s'ins­ talle à Caen pour faire ses études de droit.

Il y lance, avec l'aide de son ami libraire Trébutien, La Revue de Caen qui connaîtra une existence éphémère : un seul numéro paraît en 18 32, dans lequel Barbey publie sa première nouvelle, Léa.

Cette période est placée sous le signe des revirements.

Rompant avec la tradition familiale, Barbey affirme sa sympathie pour les idées libérales et républicaines.

Son premier recueil de poèmes, Amour et Haine, publié en 1833, témoignera de cette coloration politique.

La même année, I' écrivain présente sa thèse, séjourne à Paris, voyage à nouveau pour revenir quatre ans plus tard dans la capitale, complètement transformé.

Il ia non seulement abandonné ses convic­ tions républicaines, mais il fait ajou­ ter à son nom celui d'Aurevilly.

Il mène alors une vie dissolue de dandy et d'amateur de femmes, et publie en 1838 un recueil de.Sonnets.

Barbey d'Aurevilly, au milieu d'un groupe d'écrivains.

Au premier plan, Baudelaire.

Tableau de Stevens et Gervex Barbey d'Aurevilly, dessin de J.

L.

Perrichon Barbey a été l'homme du masque, du républicain au don Juan.

Seule !'écriture !'a rendu à lui-même, l'écriture dont il disait : « Écrire est un apaisement de soi-même.

» La nouvelle Le Rideau cramoîsi, tirée des Diaboliques, a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Alexandre Astruc.

Îouràtour républicain, dandy, ultramontain, fervent catholique, Barbey d'Aurevilly n'a été constant que dans soit parti pris littéraire d'écrivain qui accepte le surnaturel.

1838-1864 · : des débuts littéraires à la consécration B arbey entre dans la .vie littérai­ re avec un premier roman, L'Amour impossible, en 1841.

Jusque-là, il n'avait pour expérience que celle de critique aux Débats et au Globe.

Mais sa vie d'écrivain se limite encore à la production de poèmes en prose, La Bague d' Annibal (1843), assortie d'une étude sur George Brummel, Du dan­ dysme et de George Brummel.

Cependant, à lorée de sa gloire, Barbey, fragilisé par l 'alcool et les dro- · gues, traverse une crise de conscience qui le conduira à se reconvertir au catho­ licisme le plus in­ transigeant.

Dans ce cadre, il lance la Revue du monde catholique, et, grâce à une amie, la baronne Rafin de Bouglon, 43. »