Azerbaïdjan (1998-1999): Nouveau Koweït ou fantasme pétrolier?

« file:///F/Lycée/angui/0/450192.txt[12/09/2020 18:50:54] Azerbaïdjan 1998-1999 Nouveau Koweït ou fantasme pétrolier? Après des années d'euphorie, l'Azerbaïdjan a été confront é aux réalités d'un marché pétrolier marqué par l'effondrement des cours et la prudence des partenaires occidentaux de l a SOCAR, la compagnie nationale des pétroles, chasse gardée de la famille du chef de l'É tat Heidar Aliev.

Depuis fin 1998, le nombre des forages "secs" est devenu inquiétant, alors que les incide nts techniques se sont multipliés.

Les opérateurs ont rechigné à mettre en exploitation plusieurs puits offshore aux capacités de 40 % à 60 % inférieures au seuil de rentabilité.

Certains envisageaient mê me de se retirer.

Mais les autorités de Bakou - le secteur pétrolier relève de l'administration préside ntielle - ont continué à signer contrat sur contrat avec des partenaires étrangers...

De grands projets, tel l'oléoduc Bakou-Ceyhan devant transporter sur 1 500 kilomètres le "nouveau pétrole" sur la côte méditerranéenne de la Turquie, ont é té remis en cause malgré l'appui vigoureux de Washington et d'Ankara.

Alors que les perspectives s'assombrissaient sur le marché mondial, le coût de cet oléoduc, estimé de 4 à 5 milliards de dollars, a semblé exorbitant aux majors anglo-saxonnes.

Elles préféraient se contenter des capacités limitées de l'oléo duc Bakou-Supsa (Géorgie), tout en s'accommodant des nombreux incidents dont est victime l'oléoduc Bakou -Novorossiisk (Russie), en particulier sur son parcours en Tchétchénie.

En dépit d'une croissance de 26 % de la production en 1998, les recet tes tirées du pétrole ont peu augmenté en raison de la baisse des prix du brut.

Dans un pays qui a fondé sa stratégie de développement sur le " tout pétrole ", le sort de la population, a vec un salaire mensuel moyen de 44 dollars, n'a pas connu d'amélioration notable.

La situation du millio n de réfugiés originaires des territoires occupés par les combattants arméniens du Haut-Karabakh (15 % de l a superficie de l'Azerbaïdjan, à population majoritairement arménienne) restait précaire.

Bakou a violemment rejeté les propositions du Groupe de Minsk, via l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), de créer un État commun.

Les liens tissés entre Erevan et Moscou et l'aide militaire a pportée par la Russie à son allié ont incité l'Azerbaïdjan, seul État de Transcaucasie à ne pas ab riter de bases russes, à proposer l'installation de bases de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord).

H.

Aliev a été réélu à la tête de l'État le 11 octo bre 1998, avec plus de 76 % des voix contre 11,6 % à son principal adversaire, Etibar Mamedov.

Méthodes musclées contre l'opposition et censure ont continué à marquer les pratiques d'un pouvoir centré autour de la forte per sonnalité d'un président âgé de 76 ans.

Mais la santé de celui-ci, qui a subi une intervention chirurgicale e n avril 1999, suscite de nombreuses inquiétudes.

Malgré l'amélioration des relations avec l'Iran, les sujets de ten sion n'ont pas manqué entre les deux pays, en particulier sur le statut de la Caspienne.

En effet, si la Russ ie semble prête à revoir sa position, Téhéran continue à considérer la Caspienne non comme une mer mais comme un lac, dont les richesses en hydrocarbures doivent être partagées par les riverains.

Par ail leurs, Bakou ne désespère pas de faire valoir ses atouts pétroliers afin de trouver une issue favorable à la douloureuse question du Haut- Karabakh, où de violents affrontements s'étaient déroulés à la mi-juin 1999.. »