Azerbaïdjan (1997-1998)
Publié le 12/09/2020
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Azerbaïdjan 1997-1998
Courtisé par les grandes compagnies pétrolières - désormais
massivement présentes dans un pays dont
les réserves de pétrole offshore se montent à plusieurs milliar
ds de barils -, flatté par plus d'un État qui,
hier encore, ignorait jusqu'à son existence, l'Azerbaïdjan se trou
ve désormais le centre d'un enjeu
économique et géopolitique dont il maîtrise difficilement les d
onnées.
Alors que les investissements
étrangers se sont multipliés, s'est posée la question de savoir
comment assurer l'évacuation du " nouveau
pétrole " vers les marchés occidentaux.
La Russie, pour des raison
s autant économiques que
stratégiques, s'est montrée désireuse de voir transiter la plus
grande partie de cette manne par son
territoire.
Mais comment échapper à une trop grande dépendance
sans pour autant froisser l'ancienne
puissance tutélaire, tandis que Turcs et Géorgiens, épaulés
par les Occidentaux, tentaient d'imposer leur
propre route ? Des trois États de Transcaucasie, l'Azerbaïdjan est
le seul à ne pas abriter de bases russes
sur son territoire, occupé à hauteur de 15 % par les combattants a
rméniens dans le contexte de la
situation bloquée au Haut-Karabakh (territoire d'Azerbaïdjan à
population majoritairement arménienne) -
avec près d'un million de réfugiés dont la situation restait pr
écaire.
Aucune solution ne semblait poindre à
l'horizon, alors qu'un nouveau président, moins enclin au compromis,
était élu à Erevan.
La question du statut de la Caspienne (mer ou lac) pour les droits des
États riverains restait entière.
Alors
que les tensions entre États riverains semblaient s'estomper, Moscou
tentait de susciter des traités
bilatéraux, tandis que Bakou s'en tenait à une position ferme afin
de protéger les zones contestées, en
particulier par le Turkménistan.
La vie politique est restée marquée par la forte personnalité d
u président Heidar Aliev.
" Complots ",
procès et censure sont devenus le lot quotidien d'un pays où la dé
mocratie peine à s'installer.
Le 16
février 1998, Hassan Hassanov, ministre des Affaires étrangères
, était limogé puis inculpé pour "
corruption ".
Quelques mois plus tard, c'était au tour de Rasul Gouli
ev, l'ancien président du Parlement
limogé le 11 septembre 1996, réfugié aux États-Unis.
Alors que les élections présidentielles approchaient (11 octobre
1998), la plupart des partis se réclamant
de l'opposition dénonçaient la nouvelle loi électorale " faite
pour assurer la réélection de Heidar Aliev ".
Le
président sortant, qui a su habilement faire miroiter les extraordina
ires perspectives pétrolières de
l'Azerbaïdjan, était toutefois étroitement associé aux yeux
de l'opinion à la prospérité annoncée du pays, "
nouveau Koweït " de la zone Caspienne.
H.
Aliev, sans surprise, a é
té proclamé élu, non sans avoir
préalablement déclaré sa victoire, avant les résultats du dé
pouillement.
Le nouveau pragmatisme de Téhéran, qui a tenté de faire valoir
la qualité de ses oléoducs et gazoducs,
semblait avoir quelque peu atténué les tensions entre les deux pay
s.
Tandis qu'il ménageait verbalement
Moscou, H.
Aliev tentait de trouver de nouveaux appuis en Occident, en p
articulier auprès de
Washington, où il faisait valoir les atouts pétroliers et straté
giques de l'Azerbaïdjan afin de susciter des
pressions plus énergiques sur Erevan et Stepanakert..
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