Autriche (1996-1997)
Publié le 12/09/2020
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Autriche 1996-1997
Au terme des élections législatives anticipées du 17 décembr e 1995, le Premier ministre sortant, Franz
Vranitzky, a formé une nouvelle "grande coalition" entre sa formation , le Parti social-démocrate d'Autriche
(SPÖ), et le Parti populaire d'Autriche (ÖVP, conservateur) - la précédente, qui avait duré dix ans, avait
éclaté à l'initiative de Wolfgang Schüssel, président de l'ÖVP, à la veille du scrutin -.
Contre toute attente,
le SPÖ l'a nettement emporté avec 38,1 % des suffrages.
L'ÖVP ( 28,3 % des voix) n'avait pas exclu,
pendant la campagne, la possibilité d'une alliance avec le Parti libé ral d'Autriche (FPÖ, populiste
d'extrême droite) de Jörg Haider (21,9 % des voix).
Les Verts ( 4,8 %) et le Forum libéral (formation
libérale centriste, 5,5 %) ont vu leurs scores diminuer dans ce scru tin très polarisé.
La nouvelle "grande
coalition" a arrêté le "train de restrictions budgétaires" dans le but de parvenir à un budget consolidé en
1996 et 1997.
Pour satisfaire aux critères de convergence fixés pa r le traité de Maastricht pour l'union
monétaire, l'objectif a été fixé de faire passer la dette de 6,1 % du PIB en 1995 à 2,9 % en 1997.
"Train
de restrictions" fut ainsi le mot d'ordre de l'année 1996.
La populat ion a accepté de nombreuses mesures
d'austérité qui ont touché, à partir du début de 1997, pr esque tous les domaines de la vie courante
(péages autoroutiers, réduction du remboursement des soins, coupe s dans diverses prestations sociales).
Les femmes et les fonctionnaires ont été parmi les plus touchés par ces mesures (suspension des
recrutements dans la fonction publique à partir d'août 1995).
Une pétition de femmes du 14 avril 1997,
réclamant dix mesures économiques et sociales, a réuni 645 000 signatures; une autre, ayant eu lieu le
même jour et s'opposant aux manipulations génétiques, en a obte nu le double.
Depuis l'entrée de l'Autriche au sein de l'Union européenne (UE) en 1995, sa politique extérieure a été
marquée par une "crise d'identité", sensible dans le conflit d'ori entation qui oppose les partenaires de la
coalition, en particulier sur la question de la politique extérieure et de sécurité du pays (ramenant au
débat sur la neutralité).
L'absence de stratégie en matière de politique extérieure et les attentes déçues
de la population après l'adhésion à l'UE ont créé un terr ain favorable à un populisme jouant sur
l'"europessimisme" et au développement d'un climat d'hostilité aux étrangers, accentué par l'agitation du
FPÖ lors de la campagne précédant les scrutins d'octobre 1996.
En effet, les élections municipales dans la
capitale et celles au Parlement européen, qui se sont tenues le mê me jour (13 octobre 1996), ont
constitué de grandes victoires pour le parti de J.
Haider.
Son populi sme d'extrême droite a aggravé la
détérioration du climat politique intérieur, concernant la poli tique relative aux étrangers.
Par ailleurs,
après un an de pause, une nouvelle lettre piégée a explosé, le 9 décembre 1996.
Le gouvernement a réagi en adoptant une politique d'immigration plus restrictive (diminution des quotas
d'entrée en juillet 1996) et a mis au point, en juin 1997, un progra mme prévoyant pour 1998 l'intégration
des étrangers sur le territoire (excluant de nouvelles entrées). Les mauvais résultats aux élections de
l'automne 1996 ont déclenché une discussion au niveau de la direct ion du SPÖ.
Le successeur à la
Chancellerie de F.
Vranitzky - qui avait décidé de "rendre son pos te" à un moment favorable - a été
désigné, le 28 janvier 1997, en la personne du ministre des Financ es, Viktor Klima.
Celui-ci, perçu comme
un homme politique proche des gens, avait négocié avec l'ÖVP le budget pour 1996 et 1997, la
privatisation - politiquement sensible - d'une banque d'affaires, la Cre ditanstalt, et le "train de
restrictions" 1996.
Après l'entrée dans l'UE, des évolutions si gnificatives sont intervenues en 1996: les
investissements en Autriche des autres États membres (principalement l'Allemagne) ont décollé (3,8
milliards de dollars en 1995 et 39 milliards en 1996) et le ralentissem ent de la croissance s'est poursuivi
(1,1 % seulement en 1996)..
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