Australie (1996-1997): Libéralisme à tout-va
Publié le 12/09/2020
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Australie 1996-1997
Libéralisme à tout-va
Au terme de plus d'un an de nouveau pouvoir conservateur, le Premier min istre John Howard s'est
démarqué de la politique suivie par les gouvernements travailliste s de Bob Hawke et de Paul Keating
(1983-1996).
Si la continuité a prévalu en politique étrangè re, d'importants changements ont en effet
caractérisé la gestion intérieure, tout entière placée so us le signe du libéralisme économique, l'objectif
étant de réduire au maximum les dépenses publiques afin d'éq uilibrer les comptes de la nation et de
déréglementer le secteur privé pour qu'il soit mieux à mê me d'affronter la concurrence internationale.
Pareille politique a un coût social, dont pâtissent les couches dé favorisées de la population.
Le
gouvernement Howard a remis en cause les orientations travaillistes qui, au nom de la solidarité
nationale, tentaient d'améliorer la condition sociale de certaines ca tégories en situation de précarité,
notamment les Aborigènes et les immigrés.
L'écho recueilli par les propos du député Pauline Hanson, qui
dénonçait, en septembre 1996, les "privilèges" dont jouissaient , selon elle, les Aborigènes, ainsi que le
nombre "excessif" d'immigrés asiatiques admis en Australie, a montré que les classes moyennes, principal
soutien électoral de la coalition au pouvoir, n'étaient plus d'hum eur partageuse.
Réduire à tout prix les dépenses publiques
Le 23 décembre 1996, la Haute Cour de justice, saisie par la tribu ab origène des Wik, a jugé que l'octroi
par la Couronne de baux fonciers aux éleveurs et aux sociétés m inières n'éteignait pas automatiquement
les droits que pouvaient avoir les communautés aborigènes sur ces terres qui représentent plus de 40 %
du pays.
Cette décision a profondément irrité les milieux conse rvateurs.
Les parlementaires du Parti
national, allié traditionnel du Parti libéral de J.
Howard et cham pion de l'Australie rurale, ont menacé de
retirer leur soutien au gouvernement s'il ne leur donnait pas satisfacti on sur ce point.
Le Premier ministre
a donc cherché un moyen de restreindre ces droits de facto, sans avoi r l'air d'y toucher, en particulier vis-
à-vis de la communauté internationale.
En matière d'immigration, le gouvernement s'est fixé pour objectif d'abaisser le taux de 11 %, et de
donner la priorité aux immigrés pourvus de moyens financiers ou de qualifications professionnelles, aux
dépens de ceux ayant recours au droit au regroupement familial ou au droit d'asile.
Diverses mesures
dissuasives (augmentation des frais de dossier, restriction du droit de s demandeurs d'asile à faire appel
d'une décision négative, etc.) ont permis aux autorités d'appr ocher leur objectif de n'accueillir que 74 000
immigrés en 1996-1997, contre 83 000 l'année précédente.
Cet te politique s'est accompagnée d'une mise
en sourdine du multiculturalisme, qui reste cependant l'une des réuss ites de la politique sociale
australienne.
L'ancien chef du gouvernement Paul Keating souhaitait faire de l'Austral ie une république d'ici l'an 2001,
année du centenaire de la Fédération.
J.
Howard, monarchiste co nvaincu et résolu à freiner ce processus,
a néanmoins dû tenir compte d'une opinion publique majoritairement républicaine.
Le gouvernement a
donc prévu la tenue, en décembre 1997, d'une convention populaire appelée à définir les questions qui
seraient ensuite soumises à référendum.
Mais les républicain s craignaient que la proportion élevée de
délégués nommés par le gouvernement ne dénature la repré sentativité de cette convention.
Sur un plan purement "politicien", J.
Howard s'est trouvé embarrassé par l'affaire Mal Colston, ce
sénateur travailliste au passé déjà lourd qui, par goût d es prébendes, a abandonné son parti pour vendre
son soutien au gouvernement.
En matière de moeurs, le gouvernement a par ailleurs montré son
conservatisme en faisant abroger une loi du Territoire du Nord qui lé galisait l'euthanasie pour les malades
incurables, souhaitant que soient ainsi abrégées leur souffrances.
Le bilan économique du gouvernement pour l'année 1996 est apparu m itigé.
L'inflation est tombée à 1,5
%, mais le taux de chômage (8,6 %) n'a pas baissé, en particulie r chez les jeunes, malgré l'obligation
faite aux jeunes chômeurs d'accepter des travaux d'intérêt coll ectif pour pouvoir prétendre à une
allocation.
Grâce à diverses mesures d'austérité (notamment concernant l'assurance maladie), les déficits.
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