AUDIBERTI

« 1 / 2 AUDIBERTI Jacques Audiberti\ qui a supprimé son prénom par besoin de paraître plus abrupt encore qu'il ne l'est, occupe dans notre poésie la place unique que l'on a toujours, de siècle en siècle, réservée à quelque poète hors saison, hors série, identifiable de loin, par sa carrure au-dessus du commun, sa démarche libre et débordante, son vacarme torrentiel, son irréductibilité au.""C lois de l'espèce et aux dimensions du paysage.

Il est notre Pindare, notre Agrippa d'Aubigné, notre Victor Hugo, notre Whitman, notre Maïakovski...

Je plaisante à peine : cet homme est grand, non comme un grand tableau mais comme de la grande peinture et, s'il lui arrive de n'être que grand, c'est encore ·à la façon de la grande peinture, qui n'est pas forcément capable de mms émouvoir ou seulement concerner.

Dans La Nouvelle Origine, qui est en quelque sorte oon «Art poétique», l'auteur de L'Empire et la T1·àppe a donné, des moyens et des buts du poète audihertien, une définition qui fait irrésistiblement penser à celle formulée par Victor Hugo, qui prêchait pour son saint, de l'c homme-océan" : Dans la mêlée des longues et des brèves, ou dans l'alter• nance des mots pleins et des mots vides, du temps divin et de l'horrible temps horaire, le poète fera pmser les quan· tités et les soupirs du monde (la mer, les express des planè· 1.

Né en 1899 à An.tihes.

Œuvres poétiques principales : Race des hommes, Des tonnes de semence, La nouvelle origine, Toujozm;, Rempart, La beauté de l'amour, AT!ffe aux entrailles,. »