Assignats et biens nationauxLa planche à billets.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Assignats et biens nationaux
La planche à billets 1789-1796
La situation financière devenant chaque
jour plus critique, la Constituante déci
da
de «mettre à la disposition de la nation» l'ensemble des biens de l'Eglise,
évalués à quelque 3 milliards de livres (2 novembre 1789).
En échange, la nation
prendrait à sa charge les frais du culte et
l'entretien de ses ministres.
Une premiè re tranche de 400 millions de biens
ecclésiastiques, devenus «biens natio naux», fut mise en vente.
Pour faciliter
les opérations, l'Assemblée fit émettre
pour 400 millions de bons hypothécai
res en billets de 1000 livres et portant un
intérêt de 5 o/o: on appela ces bons assi gnats parce qu'ils étaient assignés, ou
gagés, sur les biens nationaux.
L'eupho
rie régnait à la Constituante: «Dans six mois, les assignats seront plus recher
chés que les écus», annonçait un mau
vais prophète.
En août 1790, les députés
décidèrent le cours forcé de l'assignat.
Puis, l'argent faisant toujours défaut,
une émission supplémentaire de 800 millions fut décidée, mais les billets ne portaient plus intérêt: l'assignat était
devenu un simple papier-monnaie (octo
bre 1790).
La tentation était grande pour l' Assem
blée à court d'argent de faire marcher la
planche à billets.
On multiplia bientôt les petites coupures.
La détresse du Tré
sor augmentant, les émissions se pour
suivirent à un rythme accéléré.
Du coup, la monnaie métallique se cacha.
Malgré les mesures sévères prises par la
Convention, la dépréciation du papier
monnaie s'accrut, aggravée par l'appari
tion sur
le marché de faux assignats, tandis
que
les prix des denrées mon
taient en flèche.
A l'époque du 9-Ther
midor,
le total des assignats en cir
culation atteignait 6 milliards, chiffre
qui passa à
40 milliards en janvier 1 796.
Du coup, le Directoire se décida à faire
brûler la planche à billets ( 19 février
1796).
En cet été de 1796, l'assignat de 1000 livres ne valait plus que 10 sous.
Les assignats furent alors échangés
contre des mandats territoriaux qui
n'obtinrent pas plus
de succès.
Cette dépréciation du papier-monnaie
entraîna des ruines spectaculaires, mais
aussi l'enrichissement
de certains spécu
lateurs.
Quant aux acquéreurs de biens
nationaux, ils avaient, la plupart du
temps, fait de bonnes affaires.
Aux biens
du clergé avaient été adjoints les domai
nes de la Couronne, les biens des émi
grés, ceux des suspects et des condam
nés.
On a pu calculer que l'ensemble des
biens nationaux, environ 6 milliards,
était
à peu près entièrement vendu en
1795.
Les grands domaines avaient gé néralement été morcelés en parcelles,
dont les nouveaux propriétaires devin rent ipso facto des défenseurs passion
nés de l'œuvre révolutionnaire.
A son
retour, Louis XVIII comprit qu'il ne pouvait rien changer à cet état de fait et
la Charte garantit l'irrévocabilité des
ventes des biens nationaux.
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