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Assassins

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Assassins ou nizarites, secte musulmane chiite, de la branche ismaélienne, qui s’est développée au Proche-Orient entre le xie et le xiiie siècle.

Si les membres de cette secte ismaélienne se définissaient eux-mêmes comme nizarites, les croisés chrétiens les ont appelés « assassins «, en référence à l’idée qu’ils auraient consommé du haschisch pour être conditionnés au meurtre. Cette étymologie est aujourd’hui contestée par certains orientalistes qui proposent plutôt pour origine le terme assas (« gardien « sous-entendu de la Terre sainte, pluriel assasin).

2   LA SECTE DES PARTISANS DE NIZAR

En 1094, à la mort d’al-Mustansir (calife chiite ismaélien de la dynastie des Fatimides du Caire), une guerre de succession oppose ses deux fils al-Mustali et Nizar. Ce dernier étant finalement écarté du pouvoir, le Perse Hassan ibn al-Sabbah (mort en 1124, également appelé « Vieux de la Montagne «) regroupe les partisans de Nizar et installe sa troupe à Alamut, en Perse (aujourd’hui Iran). C’est de là qu’il fonde la secte dissidente des nizarites (les partisans de Nizar), en devient le grand maître en l’absence de l’imam manifesté, et crée un État indépendant qui s’étend bientôt sur une partie de la Perse et la Syrie.

En rupture avec les Fatimides, et davantage avec le califat orthodoxe des Abbassides de Bagdad (sunnite), les nizarites sont dépeints dans la littérature islamique comme des fedayin (de fedaï, « celui qui se sacrifie «) ou, plus encore, comme des hachichiyyin — en référence au haschisch qu’Hassan ibn al-Sabbah aurait distribué à ses fidèles pour stimuler leur ardeur guerrière ; de là dériverait le mot « assassins « employé par les croisés européens.

En effet, les nizarites emploient rapidement le meurtre politique comme mode d’action, et infiltrent leurs adeptes au plus haut niveau de l’entourage des émirs, des vizirs, et même des califes (ciblant en particulier les Abbassides sunnites de Bagdad, mais également les Fatimides chiites du Caire).

La secte des nizarites est éliminée au milieu du xiiie siècle par les Mongols : Hulagu Khan (petit-fils de Gengis Khan) mène contre eux une campagne rapide et, en 1256, s’empare du fort d’Alamut ; il fait ensuite converger trois armées sur la capitale abbasside Bagdad, qui est prise en février 1258, après un an de siège.

3   DOCTRINE DES NIZARITES

Comme tous les chiites, les nizarites véhiculent le message de retour à une foi pure, ainsi que le messianisme reposant sur la tradition de l’« imam caché «. Toutefois, une révolution spirituelle se produit sous le règne du troisième successeur d’Hassan qui, en 1164, proclame la résurrection de l’imam en sa propre personne (et donc la fin de l’imamat caché). Le cinquième successeur du fondateur remet en cause cette croyance et, pour sa part, embrasse la loi islamique (la charia) et le sunnisme. Peu après néanmoins, son fils et successeur rétablit la croyance chiite ismaélienne traditionnelle.

L’un des principaux particularismes des nizarites est de prôner une forme d’organisation sociale communautaire (incluant les femmes), répondant aux revendications des opprimés en une période où l’essor de l’empire musulman se trouve confronté sur tous les fronts à des résistances et, en particulier, dans la zone persique, à l’expansion de l’influence mongole. Les oppresseurs étant les Arabes abbassides de Bagdad, les nizarites constituent une véritable zone échappant au contrôle du calife abbasside, et organisent des raids sur les villes perses dans le cadre d’un djihad (« guerre sainte «), qui contribue à fragiliser le califat abbasside.

Depuis le xixe siècle, les descendants d’Hassan ibn al-Sabbah, le premier grand maître de la secte, sont vénérés par les descendants des nizarites sous le titre d’Agha Khan (voir Agha Khan Ier, Agha Khan II, Agha Khan III et Agha Khan IV).

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