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Art et Censure

Publié le 15/05/2020

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« Restreindre dans l'œuf toute volonté de création artistique, lui donner des limites à ne pas franchir est certainementun moyen de contrôle moral voire politique.

Cela sous-entend que l'art puisse agir sur l'homme et ses mœurs, sur lasociété en véhiculant des idées, et des attitudes nuisibles à la bonne harmonie sociale.

Après tout dépend de cequ'on entend par liberté « entière » , si il faut absolument tout dire au risque de blesser, de nuire ou faut-il tout demême penser qu'on puisse mettre des limites qui respectent au moins la liberté des autres. 1) L'art doit être contrôlé pour le bien de la cité. Platon dans la République condamne la poésie dès le troisième livre, avant d'y revenir en 595a-621b.

Les poètes sont considérés le plus souvent comme des maîtres d'erreur.

Ils ne sont que de simples imitateurs.

L'imitateur ignoreles qualités des objets qu'il imite et il ignore aussi leur usage.

L'imitation ne teint compte que des seules apparences,et relève de l'opinion vulgaire, l'imitateur flatte les basses passions de l'homme.

La poésie apitoie l'honnête hommesur les malheurs d'un héros qui ne garde nulle pudeur dans l'expression de son désespoir.

Ainsi la poésie et latragédie exacerbent des passions qu'il aurait fallu cacher.

Aussi Platon préfère expulser les poètes de la cité, desélectionner les artistes afin justement de diminuer ces nuisances.

Le but étant de diminuer les mauvaises passions.Platon, par là, accorde beaucoup de pouvoirs à l'art.

Mais n'est-ce pas une théorie anti- artistique de lui imputertous les maux de la société ? Demander à l'art de respecter des codes de bonnes conduites, c'est lui donner descontraintes capables de lui enlever toute créativité. 2) Il faut contrôler l'art pour le bien de l'homme. Jean-Jacques Rousseau s'insurge contre le théâtre : la comédie étant bannie pour son immoralité, la tragédie poursa complaisance au mal, il prône la fête, le spectacle dont on peut être à la fois acteur et spectateur.

Repoussantla catharsis, dans laquelle Aristote voyait cette opération magique qui délivrait le spectateur du mal et de lasouffrance par la représentation partagée qu'on en donne, Rousseau ne veut pas que l'homme soit « diverti » de sespréoccupations fondamentales, de sa morale, mais bien qu'il partage en une communauté la joie qui le libère de lasolitude.

Le théâtre était apparu déjà à Pascal comme le divertissement par excellence, au service de l'illusionmalfaisante qui détourne l'homme de la préoccupation.

De ce point de vue, toutes les œuvres d'art mêmes les plusinnocentes peuvent être qualifiées d'immorales pour la simple raison qu'elles éloignent l'homme de la vérité.

Onremarque que cela reviendrait à condamner l'art dans son entier, chose curieuse venant d'un écrivain commeRousseau.

Exemple d'écrivain qu'on qualifie d'immoral : le Marquis de Sade.

Il nie par exemple : l'existence de Dieu, labonté de la Nature.

Le philosophe s'attaque donc à la fois aux religions et à tout un courant de pensée cher au 18 e siècle.

Dieu n'existe pas : rares sont ceux qui l'ont proclamé avec tant de violence.

Si l'idée de Dieu est encoreprésente chez Sade, c'est par la véhémence du sacrilège.

Quant à la Nature, l'écrivain conteste d'abord la notionelle-même - en quoi il est fidèle à la tradition de Pascal et de la libre pensée.

Tout ce qui est dans la nature estnaturel, par le fait même : les forces destructrices, tout autant tout autant que les puissances créatrices.

Ainsi, lesœuvres de Sade peuvent être qualifiée d'immorale, allant contre tous les préceptes de la morale…capables d'inspirerdes comportements sadiques chez les individus.

Mais, en vérité les œuvres immorales ne font en vérité qu'exprimerdes attitudes et des comportements immoraux bien plus qu'il les conditionne.

L'art met au jour et en valeur desattitudes mais ne peut être accusé de les provoquer.

Le Marquis de Sade est le plus célèbre des sadiques, et celasans pléonasme, mais il n'a pas inventé la pulsion qui l'a poussé à écrire ses œuvres.

L'art ne fait que nommer cescomportements. 3) L'exemple de la censure. La censure préalable ne peut guère s'exercer au théâtre, puisque les pièces ne sont connues du public qu'à leurpremière représentation.

Aussi la censure théâtrale fait-elle l'objet d'une réglementation particulière.

Dans la Grèceantique, il était simplement défendu de se livrer à des attaques contre des personnes nommément citées et l'onavait supprimé la parabase, interruption de l'action dans laquelle l'auteur se contentait de parler, pour son comptepersonnel, des affaires publiques.

À Rome, il y avait des censeurs ; ils furent supprimés à la fin de la République,mais rétablis peu après.

Au Moyen Âge, la liberté était presque absolue en théorie, mais la surveillance n'encontinuait pas moins à être très vigilante.

En réalité, la rigueur des censeurs se montra toujours très ombrageuse.. »

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