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Armand Salacrou

Publié le 16/05/2020

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« Armand Salacrou Armand Salacrou est né à Rouen.

Il a deux ans quand sa famille s'installe au Havre, qu'elle ne quittera plus.

Il sera sans doute marqué profondément parson enfance et sa jeunesse havraises.

Le port, avec ses horizons, ses départs, incite à un certain romantisme, et la population ouvrière de la Belle Époque , la scandaleuse affaire du syndicaliste Durand, lui font prendre conscience des plaies sociales, d'une injustice contre laquelle il se révolte, et dont l'écho se fait entendre de l'Éternelle Chanson des Gueux (conte publié par “ l'Humanité ” en 1916) jusqu'à Boulevard Durand en passant par la Terre est ronde, les Nuits de la colère et les Lendemains qui chantent, documentaire radiophonique sur la Résistance (1945).

Ce contact du mal dont souffre l'humanité , aggrave le désespoir d'un garçon qui, dès six ans, a été saisi par le sentiment de la mort.

Le jeune Salacrou est si bouleversé qu'il ne peut accepter une religion qui comprend le mal, et se refuse à faire sa première communion.

Le microcosme du théâtre tel qu'il le découvre à voir “ Faust ” à l'Opéra Municipal lui paraît résumer alors le mystère tragique de l'existence.Magasin d'accessoires, une de ses “ pièces à lire ” composée avant sa première création théâtrale, en est l'illustration.

La croyance dans un déterminisme absolu va l'aider à vivre sa jeunesse.

Pour pouvoir s'installer à Paris, il choisit de faire ses études de médecine.

Externe à l'hôpital Saint-Antoine, les souffrances dont il est témoin exaspèrentsa révolte contre le mal.

Il mène encore, jusqu'à leur terme, des études de philosophie et de droit.

Il commence à gagner sa vie comme journaliste à “ l'Humanité ”, puis à “ l'Internationale ”.

Il y a l'idée d'un concours, “ Quel est le plus mauvais patron de Paris ? ”, manifestant ce don de la formule choc, remarquable dans son dialogue de théâtre comme dans les slogans de l'entreprise publicitaire qu'il fit étonnamment prospérer de 1929 à la guerre.

Cependant, il se met à écrire, en même temps qu'il est bouleversé par une grave crise spirituelle.

Sa foi déterministe est balayée par une angoisse terrible.“ La vie si claire dans les livres de sciences m'apparut rayonnant au centre d'un terrible mystère...

Alors je compris la nécessité de Dieu sans pouvoir croireà Dieu.

” C'est alors qu'il rompt, non sans regret, avec le parti communiste pour tenter de résoudre ces problèmes individuels par une recherchedouloureuse, dont ses différentes pièces rendent compte.

“ J'écris parce que je ne sais pas parler...

L'art dramatique, en effet, nous offre des acteurs pour parler à notre place.

” Pour parler et surtout pour jouer.

Jouerla pièce, jouer sur l'échiquier du destin, car Salacrou est un joueur, par goût et par nécessité, par besoin de “ surprendre une imprudence divine ”, de saisir lesens de l'existence, de découvrir l'ordre de l'univers, de le comprendre, de résoudre enfin cette absurdité de vivre dont il souffre intolérablement.

Les histoires de femmes tiennent une place essentielle dans son théâtre, car l'union véritable du couple est susceptible d'apporter la grande réponse.

C'estpourquoi les personnages salacriens sont pris entre le besoin de fidélité (et l'adultère est un scandale) et la tentation d'aventures nouvelles d'où surgirapeut-être la lumière.

Ses héros sont des chercheurs d'absolu.

“ Nous avons à inventer une dramaturgie nouvelle avec chaque pièce.

” Avec le Casseur d'assiettes et la Boule de verre (1924), ses pièces à lire : Magasin d'accessoires, les Trente Tombes de Judas, Histoire de Cirque (1925) et jusque dans Tour à terre (1925) et même le Pont de l'Europe (1927), il est le compagnon des surréalistes.

Lugné-Poe crée four à terre à l'œuvre.

A partir de là, le théâtre de Salacrou ne cesse de s'incarner davantage, de s'inscrire, avec toujours plus de force, dans la réalité humaine, tout en gardantses dimensions cosmiques grâce à une invention poétique, à un jeu d'images admirables, et un certain lyrisme.

D'autre part, il ne tarde pas à affirmer un certain comique, ambigu, humoristique, qui est une manière de prendre ses distances, de considérer l'existenceavec amusement pour la supporter.

Cette intrusion de la verve drolatique dans le tragique, est très caractéristique du génie de Salacrou.

Dès 1929, et le premier, Salacrou a l'idée du retour en arrière.

Il en usera avec beaucoup de bonheur, notamment dans l'Inconnue d'Arras et les Nuits de la colère.

Il en a dégagé aussi la liberté de l'homme, responsable de ses actes, qui demeurent à jamais fixés dans le passé comme des objets, mais maître, à chaque instant, de déterminer son avenir.

Cette philosophie existentielle avant la lettre, l'a conduit à une morale caractérisée par le refus du mensonge, deshabiletés, de la lâcheté, de tout ce qui risquerait de porter atteinte au bonheur possible des hommes.

Patchouli (1930), et Atlas-Hôtel (1931) en sont en partie l'expression et marquent les débuts de sa collaboration féconde avec Charles Dullin.

La Vie en rose (1931) est un essai d'écriture pour une troupe, la Compagnie des Quinze, réunie par Michel Saint-Denis.

Salacrou éprouvera et les Frénétiques (1934) conçus, initialement, pour l'équipe de Louis Jouvet, le lui confirmeront qu'il n'est pas fait pour travailler sur commande.

Son expérience de la publicité lui suggère Poof, composé en 1932, et qui ne sera monté qu'en 1950, par Yves Robert.

Une femme libre (1934) est le premier franc succès public.

Avec l'Inconnue d'Arras, que la Comédie-Française inscrira à son répertoire, en 1949, par les soins de Gaston Baty, Salacrou retrouve Lugné-Poe comme metteur en scène (1935).

Viennent ensuite Un homme comme les autres (1936), inscrit également au répertoire de la Comédie-Française (1958), la Terre est ronde, mise en scène par Dullin (1938), et Histoire de rire créée en 1939 c'est la drôle de guerre sous le titre de C'était...

Histoire de rire.

S'il ne donne plus rien pendant l'occupation allemande, il écrit la Marguerite (créée en 1944), les Fiancés du Havre L192C (Comédie-Française, 1944), et le Soldat et la Sorcière (Dullin, 1945).

Il prend l'habitude de passer ses vacances en montagne et de faire de la course, au mont Blanc et surtout aux sommets pyrénéens à partir de Luchon, unexercice essentiel.

Avec le Soldat et la Sorcière, se dessine plus nettement la hantise du vieillissement et de la mort qu'illustreront l'Archipel Lenoir L192M3 (Dullin, 1947), le film de la Beauté du Diable avec René Clair (1950) et Sens interdit (1953).

Entre-temps les Nuits de la colère, “ documentaire ” sur la Résistance, ont été montées par J.-L.

Barrault (1946).

Pourquoi pas moi ? est créée d'abord par le Rideau de Bruxelles (1948), avant d'être mise en scène, à Paris, par Jacques Dumesnil (1950).

Dans Dieu le savait (1950), les Invités du Bon Dieu (1953), le Miroir (1956), Une femme trop honnête (1956), se développe le thème de l'infidélité en amour.

Boulevard Durand est créé par André Reybaz au Centre dramatique du Nord (1961).

Cette protestation contre l'injustice, ce chant simple de la bonté incarnée par le syndicaliste Durand, assurent de la fidélité de l'auteur à lui-même.

Les notes dont il a accompagné la publication de ses pièces, ses essais : A pied, au-dessus des nuages (1956) et les Idées de la nuit (1960), font de son œuvre dramatique un passionnant roman qui a, pour héros, Armand Salacrou.

Directeur de l'Odéon à la Libération, Président de l'Institut International du Théâtre en 1948, Président de la Société des Auteurs et Compositeursdramatiques de 1959 à 1964, il a été élu à l'Académie Goncourt en 1949.. »

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