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« Une pièce n'est pas faite pour les personnages, mais les personnages pour la pièce » - Armand Salacrou

Publié le 20/12/2021

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« Introduction On peut introduire sur le problème de la création littéraire: alors que, dans la création romanesque, il semble bien que ce soit avant tout ses personnages que rencontre l'auteur (en lui et dans la vie), un dramaturge contemporain estime que ce ne sont pas les personnages qui s'imposent d'abord au créateur théâtral, mais un réseau de relations humaines et poétiques, ce qu'il appelle pièce » : « Une pièce n'est pas faite pour les personnages, mais les personnages pour la pièce », affirme en effet Armand Salacrou. On voit le caractère un peu paradoxal de la formule, surtout si l'on pense à l'explication « psychologique » à laquelle le théâtre classique a habitué le spectateur; mais, à la réflexion, il apparaît que très souvent le dramaturge a une « mélodie » scénique à jouer plus que des personnages à faire vivre, ce qui veut pas dire que le personnage théâtral ne vit pas, mais il vit dune manière particulière, dans un monde particulier. I.

La primauté des liens scéniques. Ecarter des cas intéressants, mais faciles, où l'auteur veut appliquer des théories ou exposer des idées.) 1.

Primauté du système théâtral. De nombreuses pièces doivent le jour à la volonté d'illustrer une dramaturgie; par exemple, entre : :i d'autres, la Cléopâtre de Jodelle et surtout divers drames romantiques : Hernani de Hugo, Othello de Vigny, etc.... 2.

Primauté d'un système d'idées. D'autres auteurs veulent illustrer me thèse : certains défendent un véritable système philosophique Curel, Gabriel Marcel, Gide, etc.), mais, sans même aller si loin, la plupart sont préoccupés d'étudier un certain type de rapports humains qui, généralement, caractérise leur théâtre : Corneille semble plus soucieux d'enfermer Chimène, Rodrigue, Don Diègue et Don Gormas dans un mécanisme où éclateront leur gloire » et leur « générosité » que de peindre en détail un héros de son choix.

La meilleure preuve en est qu'il peut faire jouer ion système théâtral avec des individus moralement méprisables, comme la Cléopâtre de Rodogune.

C'est que le théâtre, plus que lente et fine psychologie, est rapports entre les personnages.

On parlera plus facilement de situation théâtrale que de situation romanesque (quand on parle de « situation romanesque », on ne se réfère pas tellement au genre du roman, on veut dire situation extraordinaire comme dans les mauvais romans; au contraire quand on parle de situation théâtrale, on pense expressément au genre littéraire correspondant). 3.

Primauté d'un univers dramatique. Les cas précédents sont encore un peu particuliers, car ils s'appliquent à des auteurs qui ont une certaine conception du genre théâtral ou de l'homme.

Ce que veut signifier exactement Salacrou, c'est que, de par la nature même du genre, un dramaturge conçoit plutôt sa pièce que ses personnages.

En d'autres termes, ce qui est premier, c'est la volonté d'imposer une certaine unité dramatique, une certaine harmonie qui est proprement théâtrale.

Salacrou pense à la « vie poétique de la pièce » : ainsi Andromaque de Racine n'est ni l'illustration d'un système dramatique ni la présentation d'un certain nombre d'idées sur l'homme, c'est avant tout un certain univers où tous les personnages poursuivent une ombre, ombre d'un amour qui échappe ou ombre d'un mort — univers de l'irréel où chacun voit les autres comme il voudrait qu'ils soient.

Le destin même qui domine cette pièce n'est guère une idée sur l'homme, mais là encore une sorte d'atmosphère étroitement en harmonie avec cette passion de l'impossible.

Salacrou semble être en accord avec les plus grands créateurs; la primauté d'un caractère unique, amoureusement travaillé par son auteur est bien souvent une faute théâtrale : bien souvent ce héros privilégié qui hante son auteur n'est autre que l'auteur lui-même.

Rostand, Montherlant trouvent précisément leurs limites dans cette incapacité à sortir de quelques caractères toujours semblables et Mallarmé dut renoncer au théâtre faute de pouvoir concevoir un personnage différent de lui-même (cf.

Hugo qui déclarait : « Génie dramatique : être les. »

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