ARISTOTE
Publié le 05/12/2021
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Celui que tout le Moyen Âge a considéré comme le plus grand esprit de tous les temps, qu'on a souvent appelé « le Philosophe «, avec un « P « majuscule, a été, durant vingt ans, l'un des plus brillants disciples de Platon. Fils du médecin personnel de Philippe de Macédoine, il fut lui-même le précepteur du jeune Alexandre le Grand, qui garda pour son maître une admiration passionnée. Il fonda une école rivale de l'Académie (le Lycée) et passa toute sa vie à combattre violemment la doctrine platonicienne. Autant Platon croyait à la transcendance des idées, à une république idéale, à un idéalisme absolu, autant Aristote affirme une immanence, croit à un homme concret (cet « animal politique «) et postule un réalisme exclusif de toute utopie. Il s'est intéressé à toutes les connaissances humaines (y compris les plus scientifiques : il est à l'origine de la biologie moderne), a jeté les bases de la psychologie contemporaine (le Peri Psukès — sur l'âme — en fait foi), de la politologie, de la logique, de l'épistémologie, de l'esthétique et de l'éthique. Partisan du syllogisme (tous les hommes sont mortels, or Socrate est homme, donc Socrate est mortel), inspirateur de l'esthétique classique (Boileau citera sans arrêt la Poétique d'Aristote). L'influence d'Aristote s'estompa, se perdit pendant plusieurs siècles, mais son oeuvre fut redécouverte au Moyen Âge à travers des traductions arabes. Saint Thomas d'Aquin s'est rendu célèbre en réalisant la synthèse entre le christianisme et l'aristotélisme : cela a donné le thomisme. (Pour une initiation à l'oeuvre d'Aristote, voir Pierre Aubenque, article « Aristote « dans l'Histoire de la Philosophie de François Châtelet, tome I, [éd. Hachette].)
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- Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits. C'est en cela que c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit tout à fait arbitraires.
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