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Argentine (2002-2003): Sortir du gouffre

Publié le 12/09/2020

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État de l'Amérique du Sud, borné au N. par la Bolivie et le Paraguay, à l'E. par le Brésil, l'Uruguay et l'océan Atlantique, à l'O. par le Chili ; capitale Buenos Aires. Après la découverte du Río de la Plata par l'Espagnol Diaz de Solis au printemps 1516, la première tentative de colonisation dans cette région fut menée par Pedro de Mendoza, qui fonda en 1536 la ville de Puerto de Santa Maria del Buen Aire (Buenos Aires), bientôt abandonnée sous la pression des Indiens. De nouvelles et infructueuses expéditions espagnoles eurent lieu en 1542 et 1575. Juan de Garay, venant d'Asuncion, fonda définitivement Buenos Aires. D'abord compris dans la vice-royauté du Pérou, le territoire forma à partir de 1776 la vice-royauté du Río de la Plata. À partir de 1796, les liens avec l'Espagne se relâchèrent en raison du blocus des côtes hispano-américaines par les Anglais (qui tentèrent vainement à plusieurs reprises de s'emparer de Buenos Aires en 1806 et 1807). En 1810, une junte révolutionnaire destitua le vice-roi et, à la suite d'une guerre sanglante, les Argentins, sous le commandement de San Martin, proclamèrent leur indépendance (9 juill. 1816). Un conflit aigu éclata bientôt entre les partisans d'un gouvernement unitaire au profit de Buenos Aires et les partisans du fédéralisme : les premiers l'emportèrent d'abord ; ils tentèrent vainement de s'assurer la possession de l'Uruguay, qui resta indépendant ; en 1829, ils furent renversés par le chef des fédéralistes, Rosas, dictateur jusqu'en 1852. Il fit régner un régime de terreur mais jeta aussi les bases durables de l'État argentin. Après la chute de Rosas, le congrès de Santa Fe établit la Constitution du 25 mai 1853, qui faisait de la République argentine un État fédéral. Dans la période suivante, marquée par les présidences d'Urquiza (1853/60), de Mitre (1862/68), Sarmiento (1868/74) et Roca (1880/86 ; 1898/1904), l'Argentine développa son économie, ses transports et l'instruction publique. La guerre civile de 1880 se termina par la défaite définitive des « unitaires ». La pacification, en 1878/79, sous la présidence de Roca, des territoires du Sud ouvrit largement l'Argentine à l'immigration européenne. Avec un apport considérable de main-d'œuvre italienne et espagnole, et de capitaux britanniques l'Argentine allait connaître un grand essor dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage ; le commerce fut stimulé par l'exportation intensive de viande frigorifiée. La longue lutte contre l'influence conservatrice des grands propriétaires aboutit à la prise du pouvoir par le parti radical (1916), dont le principal dirigeant fut le président Hipolito Irigoyen (1916/22 et 1928/30). La crise mondiale de 1929 eut de profondes répercussions en Argentine : Irigoyen fut renversé par un coup d'État militaire qui porta au pouvoir le général Uriburu et l'armée conserva le contrôle du pouvoir de 1930 à 1943. L'Argentine contemporaine Un nouveau putsch (juin 1943) ouvrit une période de désordre et de corruption dont profita l'un des artisans du putsch, le jeune colonel et ministre du Travail Juan Perón. S'appuyant sur le prolétariat urbain des descamisados, sur les passions nationalistes mais aussi sur le clergé et l'armée, Perón s'imposa à ses collègues qui voulaient l'évincer (soulèvement du 17 oct. 1945) et se fit régulièrement élire président (26 févr. 1946). Instituant une dictature de type mussolinien, avec un régime corporatif, Perón favorisa le prolétariat ouvrier, dont le revenu réel, de 1946 à 1955, augmenta d'environ 47 %, au détriment des classes moyennes et agricoles. La « révolution péroniste », qui bénéficiait de l'appui tacite des socialistes et des communistes, fut marquée par des nationalisations et des rachats de concessions étrangères, qui firent sortir l'Argentine de l'orbite économique britannique. À l'extérieur, Perón, prophète de l'argentinismo, affirma son indépendance à l'égard des Occidentaux, accueillit de nombreux réfugiés nazis et noua des relations diplomatiques avec l'URSS. Mais le nationalisme économique péroniste, dressant contre lui les États-Unis, engendra une crise très sensible dès 1950. Abandonné par le clergé, privé d'une partie de sa popularité dans les masses par la mort de sa femme Eva Perón (1952), le dictateur dut faire face à une opposition grandissante dans l'armée et surtout dans la marine.  Perón fut renversé en sept. 1955 par une junte militaire dirigée par les généraux Leonardi et Aramburu. Jusqu'à la mort de Perón (1er juill. 1974) le mouvement péroniste fut présent dans la vie politique de l'Argentine qui fut marquée par des coups d'État militaires. Il en fut ainsi des gouvernements d'Arturo Frondizi, élu en 1958, d'Umberto Illia, élu en 1963, qui furent renversés. L'instabilité politique était la conséquence des difficultés économiques et en particulier de l'inflation que ne parvenaient à résoudre ni les gouvernements issus d'élections ni les militaires. En 1965, Perón tenta de revenir au pouvoir mais échoua. En mars 1973, Hector Campora, candidat péroniste, fut élu président de la République, démissionna quatre mois plus tard et, en sept. 1973, Perón fut élu triomphalement. Sa troisième femme devint vice-président. Il ne sut maîtriser la situation ; à sa mort (1er juill. 1974), son épouse lui succéda mais, face à une anarchie grandissante, elle fut renversée par un coup d'État militaire (24 mars 1976) qui porta à la présidence le général Jorge Videla. La dictature militaire des généraux Videla, Viola puis Galtieri ne recula devant aucun moyen (enlèvements, tortures, exécutions) pour réduire l'opposition mais elle fut impuissante à résoudre la crise économique. Elle crut se maintenir au pouvoir par une diversion propre à séduire le sentiment national argentin, la reconquête des îles Malvinas (Malouines, Falkland pour les Britanniques). La Grande-Bretagne ne céda pas, et l'aventure militaire, qui dura de mai à juin 1982, se solda par une défaite cuisante de l'armée argentine, entraînant la chute du régime militaire. Galtieri fut remplacé par le général Bignone, qui dut organiser, en oct. 1983, des élections générales. Le radical Raúl Alfonsín fut élu contre le candidat péroniste. Le retour à la démocratie constitutionnelle ne put satisfaire qu'une partie des exigences de la population. Si les principaux militaires furent jugés, il n'y eut pas d'épuration dans l'armée où les éléments factieux restaient nombreux et tentèrent plusieurs coups d'État en avr. 1987, janv. et déc. 1988. En outre, l'économie était totalement ruinée et l'inflation retrouvait des sommets. L'élection présidentielle de 1989 vit la victoire de Carlos Menem, candidat péroniste, mais, à la crise économique, s'ajouta la corruption de l'entourage du gouvernement, qui dut démissionner. Le nouveau ministre de l'Économie imposa des mesures sévères d'inspiration néolibérale. En 1991, une réforme monétaire aboutit à un taux de change fixe entre le peso, nouvelle monnaie argentine, et le dollar. Un programme de privatisation fut mis en route. Si cette politique porta des fruits, le coût social en fut lourd : réductions des dépenses, augmentation du chômage, baisse des salaires réels. Une réforme de la Constitution permit à Carlos Menem de briguer un second mandat présidentiel et d'être élu en mai 1995. Il poursuivit sa politique de rigueur monétaire et de réformes libérales, mais les inégalités se creusèrent. La crise financière mondiale de 1998 et ses répercussions sur le Brésil entraînèrent l'Argentine dans la récession. Bien que le Parlement ait adopté un texte annulant les lois d'amnistie votées en 1987 en faveur des militaires au pouvoir de 1976 à 1983, Menem perdit la présidentielle d'oct. 1999 et fut remplacé par Fernando de la Rua.

« file:///F/Lycée/angui/0/450337.txt[12/09/2020 18:51:04] Argentine 2002-2003 Sortir du gouffre Dimanche 27 avril 2003, l'ancien président de l'Argentine Carlos Mene m (1989-1999) est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle.

Avec 24,1 % des suffrag es, il s'est retrouvé en ballottage face à Nestor Kichner (22 %).

Le résultat du premier tour a reflété en partie la situation politique du pays depuis la chute du gouvernement de Fernando de la Rua, en décembre 2001.

Ave c ses trois candidats (C.

Menem, N.

Kichner et Adolfo Rodriguez Saa), le péronisme a réuni 60 % des suffrages, tandis que deux nouveaux partis ont représenté l'autre tiers de l'électorat (1 6,4 % pour Ricardo Lopez Murphy, droite libérale ; 14,2 % pour Elisa Carrio, centre gauche).

Le Parti justicialiste (PJ, péroniste) s'est imposé comme le seu l capable de gouverner l'Argentine, les deux autres grands partis ayant été fortement affaiblis par l'effondrem ent du gouvernement de la Rua.

Le parti radical (UCR, Union civique radicale), le plus ancien d'Argentine, a r écolté à peine 2,3 % des voix, tandis que l'alliance de centre gauche, que les classes moyennes avaient mis di x ans à bâtir (le Frepaso – Front pour un pays solidaire), est tombé dans le discrédit.

Mais le second tour a bouleversé la donne de manière inattendue.

L es enquêtes d'opinion, prévoyant que l'ancien président Menem ne réunirait que 30 % des suffrages, ont laissé espérer un triomphe accablant de N.

Kichner, lequel a mené sa campagne sur les thèmes de la lutt e contre la corruption et de la mise en cause des «années Menem» dans la crise.

Ce dernier a alors reti ré sa candidature dans l'espoir de délégitimer son opposant : ayant emporté le premier tour, il a voulu se présenter comme «vainqueur», alors que N.

Kichner ne serait investi que par défaut, comme le pré voit la Constitution.

Mais cette manœuvre a tourné au fiasco.

La population se montrait excédé e par la corruption, C.

Menem étant poursuivi en justice pour diverses affaires et tenu par une large majori té pour le principal responsable de la pire crise qu'ait connue le pays.

Kichner a été élu prési dent pour cinq ans.

Cette élection selon les règles constitutionnelles a permis d'éviter les scénarios envis agés (guerre civile, coup d'État, hyperinflation).

Tentative de relance de l'économie et levée des tabous Le mois de juillet 2002 avait probablement été le moment le plus d ur de la crise : pénurie monétaire, panne du système bancaire, blocage émanant des institutions financ ières internationales, gravité de la situation sociale.

Pourtant, à partir du dernier semestre 2002, le pr ésident PJ Eduardo Duhalde (2002- 2003) et son ministre de l'Économie Roberto Lavagna préparaient d éjà la transition.

Sur le plan économique, la reprise spectaculaire des exportations agricoles, sous l'effet de la dévaluation, a fait rentrer de l'argent dans les caisses de l'État et permis aux institut ions de fonctionner à nouveau, et tandis que la consommation était progressivement relancée.

L'activité industrielle a également repris.

R.

Lavagna s'est révélé habile négociateur face au FMI et aux b anquiers nationaux, afin d'assurer une certaine récupération des dépôts qui étaient bloqués.

Sur le plan social, à travers le programme «chefs de foyer», l'État a distribué une allocation de 150 pesos par mois (53 dollars en juillet 2003) à près de 2,5 millions de ménages.

L'incorporation du mouvement des piqueteros (mo uvement social en lutte pour des aides publiques et du travail) dans la gestion de cette aide sociale a permis de contenir la protestation.

Dès son investiture le 25 mai 2003, le nouveau président a multipl ié les signaux montrant qu'il voulait en finir avec ces années 1990 tant conspuées par la rue.

D'une maniè re tout à fait inattendue, il a ainsi posé ses marques à gauche.

La première mesure du gouvernement a été la purge de la quasi-totalité des officiers ayant été impliqués dans la dernière dictature mil itaire (1976-1983).

Très vite, N.

Kichner s'est aussi attaqué à deux autres dossiers extrêmement sensibles.

D'u ne part, il a obtenu du Parlement la destitution de l'un des membres de la Cour suprême de justice les plu s impliqués dans la corruption – composée de neuf magistrats, cette institution avait fonctionné à partir de 1994 comme le dernier verrou protégeant l'establishment.

D'autre part, le gouvernement a destitué la direction de l'un des organismes clés de la Sécurité sociale (le PAMI – Institut national de s services sociaux pour les retraités) – l'institution, sous contrôle des syndicats, était soupçonnée depuis longtemps d'être la caisse noire de la droite péroniste.

Il ne manquait plus qu'un tabou à faire tomber p armi ceux contre lesquels la classe. »

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