Arabie saoudite (1990-1991)

« file:///F/Lycée/angui/0/450323.txt[12/09/2020 18:51:03] Arabie saoudite 1990-1991 La crise du Golfe a profondément traumatisé l'Arabie saoudite, ain si que les autres monarchies pétrolières.

Après l'invasion du Koweït par l'Irak, le 2 aoû t 1990, le royaume saoudien s'est senti menacé.

Les délégations américaines aussitôt dépêchées à Riyad confirmèrent cette menace et évaluèrent avec l'aide des satellites géostationnaires à au moins 100 000 le nombr e des soldats irakiens massés à la frontière koweïto-saoudienne.

Dès le 7 août, des troupes et des avions de combat américains étaient envoyés en Arabie saoudite à la demande des autorités de Riyad. Au moment du déclenchement des opérations militaires contre l'Irak, le 17 janvier 1991, plusieurs ce ntaines de milliers de militaires occidentaux, principalement américains, seront présents en Arabie saoudite.

Pour ce pays, gardien des Lieux saints de l'islam (La Mecque, Médine) et qui n'avait jamais c onnu d'occupation armée occidentale, la présence de tant d'infidèles a posé des problèmes, surtou t dans les milieux religieux.

Mais la menace irakienne était trop forte...

Avec la crise du Golfe les dirigeants s aoudiens ont pris conscience de la vulnérabilité de leur pays.

Si la stabilité du régime n'a pa s semblé en cause, un certain malaise s'est exprimé dans la société saoudienne.

Les aspirations démocrat iques, encouragées par les États-Unis, ont conduit le roi Fahd à annoncer l'éventualité d'une prochaine in stallation d'un Conseil consultatif.

Protégé par le "parapluie militaire" américain, le pays s'est e fforcé d'affirmer son rôle régional.

Ainsi, les relations diplomatiques ont été renouées avec l'Iran en mars 19 91, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Velayati, était accueilli à Riyad en a vril 1991, alors que son homologue saoudien, le prince Saoud el-Faycal, se rendait à Téhéran en juin 1991.

De m ême, les relations avec l'URSS, longtemps inexistantes, n'ont cessé de s'améliorer.

On a estimé que le coût total de la guerre, d'août 1990 à fé vrier 1991, aura été de 30 milliards de dollars pour les Saoudiens, le gouvernement de Riyad ayant assuré, avec le go uvernement koweïtien en exil, l'essentiel du financement de l'effort de guerre américain.

D'autre p art, l'Arabie saoudite a effectué des dons, ou des remises de dettes, à certains pays arabes parties prenan tes de la coalition militaire anti- irakienne (l'Égypte et la Syrie).

Enfin, le royaume saoudien a é galement passé de très importantes commandes d'armes à ses alliés occidentaux.

Selon des sources amé ricaines, les dépenses totales de l'Arabie saoudite sur un an, d'août 1990 à août 1991, se seraie nt situées entre 60 et 65 milliards de dollars.

Pour la première fois, le royaume a été contraint d'em prunter - 3,5 milliards de dollars en février 1991 - sur le marché international des capitaux.

Pourtant, ses recett es pétrolières avaient presque doublé entre 1989 et 1990, passant de 24 milliards à plus de 40 milliards de dollars, grâce à une augmentation de la production compensant l'absence du pétrole irakien et koweït ien sur le marché, mais aussi du fait du relèvement du prix du pétrole au plus fort de la crise.

Tous le s projets d'investissement, publics ou privés, ont été gelés: après le 2 août 1990, la fuite de capitaux privés à l'étranger a été si forte que la banque centrale saoudienne, la SAMA, a dû intervenir massivement pour éviter un krach.

Enfin, le départ d'une grande partie de la main-d'oeuvre étrangère, en particulier de 800 000 Yéménites, a contribué à désorganiser l'économie saoudienne.. »