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Anton Bruckner

Publié le 16/05/2020

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« Anton Bruckner Anton Bruckner naquit en Autriche le 4 septembre 1804.

La vie du plus grand symphoniste autrichien présente, sous ses dehors, plusd'une analogie avec l'existence terrestre de Jean-Sébastien Bach.

L'un et l'autre ont été vraiment des serviteurs de l'art, et notammentcomme organistes : Bach protestant, Bruckner, catholique profondément attaché à sa foi, sont les représentants déclarés de la culturechrétienne en Occident.

Les essais biographiques sur Anton Bruckner nous le montrent s'érigeant "tel un bloc erratique" en plein monde duXIXe siècle.

On l'y voit comparé aux grands mystiques du Moyen Âge ou bien à des peintres religieux de la classe d'un Mathias Grünewald.Même ravissement, là comme ici, du visionnaire plongé dans les abîmes de la divinité d'où, extatique et persuasif, il nous rapporte unéloquent message. Bruckner était de souche paysanne autrichienne.

Il reçut de son père, maître d'école, ses premières notions de musique.

A treize ans, ilentrait comme enfant de chOeur au chapitre des chanoines de Saint-Florian.

Il poursuit en outre ses premières études d'orgue avec unetelle application, qu'en 1849, il est en mesure d'assumer les fonctions d'organiste du chapitre à Saint-Florian.

Sept ans après, en 1856, ilétait appelé à Linz comme organiste de la cathédrale.

Toutes ces années durant, on le voit occupé à des études de composition.

Il s'agitd'abord de musique religieuse : ChOeurs, Messes ; la plus célèbre des trois grandes Messes est celle en fa mineur, qui fut la dernièrecomposée entre 1867 et 1868.

A quarante ans, Bruckner commence la première de ses neuf puissantes symphonies.

Elle est achevée en1866.

En 1868, il est nommé professeur d'harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Vienne.

A partir de 1875, il exerce les fonctionsde lecteur à l'Université de la même ville.

Grand virtuose de l'orgue, ses tournées de concerts s'échelonnent entre 1869 et 1871 : concertsà Nancy, à Paris, à Londres.

En 1871, il achève la IIe Symphonie.

Le restant de sa vie est consacré aux prodigieuses réalisations qui vontde la IIIe à la IXe Symphonie.

Comment ne pas songer, à propos du ré mineur de la neuvième symphonie, à d'autres révélationsanalogues, des plus grandioses, telles que l'Art de la fugue et la Neuvième Symphonie ? Les dernières années de la vie du maître sont dédiées à la composition du Psaume CL et à la IXe Symphonie restée inachevée.

Le 11octobre 1896, les yeux de Bruckner se ferment pour toujours.

Bruckner, qui ne devait comme compositeur triompher à Leipzig, à Berlin, àMunich, que passé la soixantaine, est demeuré jusqu'à sa mort un solitaire.

Il repose à Saint-Florian sous ces orgues qu'il a tant aimées.Existence d'un bout à l'autre d'une simplicité lapidaire et d'une pureté sans tache. Le manque d'éclat extérieur est compensé par une vie intérieure d'une rare intensité.

Il est vrai qu'elle aussi obéit à la loi d'une lente, etmême très lente évolution.

Bruckner est âgé de quarante-deux ans, lorsqu'il achève la 1re Symphonie.

Il a écrit neuf symphonies, maisde quelle ampleur ! On comprend, à la vérité, que son époque, pour autant qu'elle eut connaissance de Bruckner, ait observé tout d'abordune attitude négative en présence de ces gigantesques ouvrages.

Certes, il était beaucoup plus commode, en se référant à la formeclassique de la symphonie, de déclarer que Bruckner était un compositeur prolixe, exagéré, informe.

Pareil jugement s'est modifié du toutau tout depuis que les symphonies d'Anton Bruckner ont commencé leur marche triomphale à travers l'Europe, depuis qu'il existe uneSociété internationale des amis de Bruckner, depuis que des professionnels autorisés ont écrit sur Bruckner. Bruckner a découvert un monde où ce n'est plus l'homme dans ses rapports avec le cosmos qui sert de thème à la construction musicale,mais où (comme il apparaît avec le plus de netteté et de vigueur dans la figure prométhéenne de Beethoven) c'est l'homme conscient desa revendication audacieuse à l'égard des puissances du destin, voire à l'égard de la divinité, qui devient le centre même de lareprésentation. Il y a quelque chose de profondément tragique dans le fait qu'un esprit tel que Nietzsche est demeuré insensible devant le phénomèneBruckner, car Bruckner, plus que tout autre, était à même de restituer à la musique cette sainteté de laquelle Nietzsche attendait tout pourla musique redevenue un art.

Ses symphonies ont l'importance d'une tentative nouvelle de l'esprit occidental en vue de ramener lamusique à l'expression de sentiments supra personnels.

La musique de Bruckner est d'ordre "sacral".

Aussi, est-ce en cela que réside laprincipale différence entre la musique de Bruckner et celle de Wagner.

Il est parfaitement exact que Bruckner, pour qui la musique deWagner a constitué un événement bouleversant, emprunte à Wagner certains moyens techniques, peut-être même a-t-il appris deWagner l'art de graduer ses effets harmoniques.

La critique n'aurait pas moins absolument tort de chercher à interpréter Bruckneruniquement selon Wagner, d'aller jusqu'à le nommer le "Wagner de la symphonie".

Au surplus, les points de vue de Bruckner et deWagner sont presque diamétralement opposés.

La musique de Wagner est toute d'ici-bas, sensuelle, d'un raffinement excessif.

Musiquede l'émotion, elle est, au dire de Nietzsche, un des grands stimulants pour les nerfs malades des Européens blasés.

Tout concourt, avectous les moyens techniques, chez Bruckner, à la représentation d'événements cosmiques.

Ce n'est pas la lutte de l'individu contre lemonde et la destinée, comme chez Beethoven : il s'agit presque, chez Bruckner, d'un déploiement des forces cosmiques elles-mêmes del'un et l'autre pôle dans le cadre d'une forme musicale.

A ce point de vue, on conçoit que, dans le domaine de la symphonie, lescontemporains de Bruckner, saturés du langage musical de Wagner et de Liszt, aient salué en Brahms le continuateur de cette ligned'évolution qui, partie de Beethoven, devait poursuivre une si longue carrière. La tâche de Bruckner, ce qui lui a servi de thème : la représentation de sujets d'ordre sacral au sein du terrestre, était de prime abordincomparablement plus grande.

La polémique inaugurée à Vienne par Hanslik entre les deux symphonistes Brahms et Bruckner portait àfaux, étant donné qu'ils sont, de par leur essence même, sans commune mesure. Il tombe sous le sens que pour des problèmes de ce genre, il y avait à chercher de nouvelles formes de représentation.

S'il est vrai queBruckner a pris chez Beethoven la forme de la symphonie en quatre mouvements, jusqu'où n'a-t-il pas élargi cette forme ! Et comment unmonde, qui se raccrochait à un idéal tout différent, celui précisément de l'individualisme, aurait-il été à même de juger une personnalitéd'une telle envergure ! Quiconque cherche à s'orienter sur le caractère de la forme chez Bruckner ne saurait se dispenser de recourir àl'ouvrage fondamental d'Ernst Kurth, qui nous donne de l'évolution de la forme chez le grand musicien une connaissance aussiapprofondie que possible.

Dans le cadre restreint de cet article, qui nous permet tout juste d'esquisser les linéaments les plus sommairesde cette grande figure, il est impossible de montrer les transformations étendues et profondes qu'a subies en son cours la formesymphonique chez Bruckner.

Mais si l'interprétation du cas Bruckner présente une si grande difficulté, c'est qu'il n'est pas un phénomèned'ordre exclusivement musical, mais doit être considéré comme une des plus grandes manifestations religieuses dans l'histoire de notrecivilisation.. »

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