Databac

Anton Bruckner

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Anton Bruckner Ce document contient 1582 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Beaux-arts.

« Anton Bruckner Né à Ansfelden, Bruckner commença tôt à gagner sa vie, allant de village en village faire danser les paysans du T yrol, au son du violon.

Puis travaillantl'orgue avec acharnement, il fit preuve d'une grande maîtrise de l'improvisation.

A ppelé à Vienne, on lui confia deux classes au C onservatoire, et il reçut lacharge d'organiste de la chapelle impériale en 1868.

Jusqu'alors, Bruckner n'avait composé que des oeuvres de musique religieuse, exceptée une premièresymphonie en 1863, suite à la découverte illuminée de la musique de Wagner.

Sa foi, sa candeur et sa bonté d'homme d'église poussèrent Bruckner, aprèsquelques tournées à l'étranger, à délaisser la rivalité de Brahms pour s'isoler à Saint-Florian.

C 'est là qu'il termina une vie paisible et consacrée au travail,composant jusqu'à ses ultimes moments de vie, puisqu'à soixante-douze ans il travaillait encore au final de sa neuvième symphonie.

Un peu écrasée par lesrépercussions imposantes de la musique wagnérienne, l'oeuvre de cet amoureux candide de la vie et de la nature présente pourtant d'étonnants mariages desonorités et une science exemplaire du contrepoint, éclatante dans ses monumentales symphonies et ses motets.

Anton Bruckner naquit en A utriche le 4 septembre 1804.

La vie du plus grand symphoniste autrichien présente, sous ses dehors, plus d'une analogie avecl'existence terrestre de Jean-Sébastien Bach.

L'un et l'autre ont été vraiment des serviteurs de l'art, et notamment comme organistes : Bach protestant,Bruckner, catholique profondément attaché à sa foi, sont les représentants déclarés de la culture chrétienne en Occident.

Les essais biographiques surAnton Bruckner nous le montrent s'érigeant "tel un bloc erratique" en plein monde du XIXe siècle.

O n l'y voit comparé aux grands mystiques du Moyen Âgeou bien à des peintres religieux de la classe d'un Mathias Grünewald.

Même ravissement, là comme ici, du visionnaire plongé dans les abîmes de la divinitéd'où, extatique et persuasif, il nous rapporte un éloquent message. Bruckner était de souche paysanne autrichienne.

Il reçut de son père, maître d'école, ses premières notions de musique.

A treize ans, il entrait commeenfant de chOeur au chapitre des chanoines de Saint-Florian.

Il poursuit en outre ses premières études d'orgue avec une telle application, qu'en 1849, il esten mesure d'assumer les fonctions d'organiste du chapitre à Saint-Florian.

Sept ans après, en 1856, il était appelé à Linz comme organiste de la cathédrale.Toutes ces années durant, on le voit occupé à des études de composition.

Il s'agit d'abord de musique religieuse : C hOeurs, M esses ; la plus célèbre destrois grandes Messes est celle en fa mineur, qui fut la dernière composée entre 1867 et 1868.

A quarante ans, Bruckner commence la première de ses neufpuissantes symphonies.

Elle est achevée en 1866.

En 1868, il est nommé professeur d'harmonie et de contrepoint au C onservatoire de Vienne.

A partir de1875, il exerce les fonctions de lecteur à l'Université de la même ville.

Grand virtuose de l'orgue, ses tournées de concerts s'échelonnent entre 1869 et1871 : concerts à Nancy, à P aris, à Londres.

En 1871, il achève la IIe Symphonie.

Le restant de sa vie est consacré aux prodigieuses réalisations qui vontde la IIIe à la IXe Symphonie.

C omment ne pas songer, à propos du ré mineur de la neuvième symphonie, à d'autres révélations analogues, des plusgrandioses, telles que l'Art de la fugue et la Neuvième Symphonie ? Les dernières années de la vie du maître sont dédiées à la composition du Psaume C L et à la IXe Symphonie restée inachevée.

Le 11 octobre 1896, lesyeux de Bruckner se ferment pour toujours.

Bruckner, qui ne devait comme compositeur triompher à Leipzig, à Berlin, à M unich, que passé la soixantaine, estdemeuré jusqu'à sa mort un solitaire.

Il repose à Saint-Florian sous ces orgues qu'il a tant aimées.

Existence d'un bout à l'autre d'une simplicité lapidaire etd'une pureté sans tache. Le manque d'éclat extérieur est compensé par une vie intérieure d'une rare intensité.

Il est vrai qu'elle aussi obéit à la loi d'une lente, et même très lenteévolution.

Bruckner est âgé de quarante-deux ans, lorsqu'il achève la 1re Symphonie.

Il a écrit neuf symphonies, mais de quelle ampleur ! O n comprend, àla vérité, que son époque, pour autant qu'elle eut connaissance de Bruckner, ait observé tout d'abord une attitude négative en présence de ces gigantesquesouvrages.

Certes, il était beaucoup plus commode, en se référant à la forme classique de la symphonie, de déclarer que Bruckner était un compositeurprolixe, exagéré, informe.

Pareil jugement s'est modifié du tout au tout depuis que les symphonies d'A nton Bruckner ont commencé leur marche triomphale àtravers l'Europe, depuis qu'il existe une Société internationale des amis de Bruckner, depuis que des professionnels autorisés ont écrit sur Bruckner. Bruckner a découvert un monde où ce n'est plus l'homme dans ses rapports avec le cosmos qui sert de thème à la construction musicale, mais où (comme ilapparaît avec le plus de netteté et de vigueur dans la figure prométhéenne de Beethoven) c'est l'homme conscient de sa revendication audacieuse à l'égarddes puissances du destin, voire à l'égard de la divinité, qui devient le centre même de la représentation. Il y a quelque chose de profondément tragique dans le fait qu'un esprit tel que Nietzsche est demeuré insensible devant le phénomène Bruckner, carBruckner, plus que tout autre, était à même de restituer à la musique cette sainteté de laquelle Nietzsche attendait tout pour la musique redevenue un art.Ses symphonies ont l'importance d'une tentative nouvelle de l'esprit occidental en vue de ramener la musique à l'expression de sentiments suprapersonnels.

La musique de Bruckner est d'ordre "sacral".

A ussi, est-ce en cela que réside la principale différence entre la musique de Bruckner et celle deWagner.

Il est parfaitement exact que Bruckner, pour qui la musique de Wagner a constitué un événement bouleversant, emprunte à Wagner certains moyenstechniques, peut-être même a-t-il appris de Wagner l'art de graduer ses effets harmoniques.

La critique n'aurait pas moins absolument tort de chercher àinterpréter Bruckner uniquement selon Wagner, d'aller jusqu'à le nommer le "Wagner de la symphonie".

A u surplus, les points de vue de Bruckner et deWagner sont presque diamétralement opposés.

La musique de Wagner est toute d'ici-bas, sensuelle, d'un raffinement excessif.

Musique de l'émotion, elleest, au dire de Nietzsche, un des grands stimulants pour les nerfs malades des Européens blasés.

T out concourt, avec tous les moyens techniques, chezBruckner, à la représentation d'événements cosmiques.

Ce n'est pas la lutte de l'individu contre le monde et la destinée, comme chez Beethoven : il s'agitpresque, chez Bruckner, d'un déploiement des forces cosmiques elles-mêmes de l'un et l'autre pôle dans le cadre d'une forme musicale.

A ce point de vue,on conçoit que, dans le domaine de la symphonie, les contemporains de Bruckner, saturés du langage musical de Wagner et de Liszt, aient salué en Brahmsle continuateur de cette ligne d'évolution qui, partie de Beethoven, devait poursuivre une si longue carrière. La tâche de Bruckner, ce qui lui a servi de thème : la représentation de sujets d'ordre sacral au sein du terrestre, était de prime abord incomparablementplus grande.

La polémique inaugurée à Vienne par Hanslik entre les deux symphonistes Brahms et Bruckner portait à faux, étant donné qu'ils sont, de parleur essence même, sans commune mesure. Il tombe sous le sens que pour des problèmes de ce genre, il y avait à chercher de nouvelles formes de représentation.

S'il est vrai que Bruckner a pris chezBeethoven la forme de la symphonie en quatre mouvements, jusqu'où n'a-t-il pas élargi cette forme ! Et comment un monde, qui se raccrochait à un idéaltout différent, celui précisément de l'individualisme, aurait-il été à même de juger une personnalité d'une telle envergure ! Quiconque cherche à s'orientersur le caractère de la forme chez Bruckner ne saurait se dispenser de recourir à l'ouvrage fondamental d'Ernst Kurth, qui nous donne de l'évolution de laforme chez le grand musicien une connaissance aussi approfondie que possible.

Dans le cadre restreint de cet article, qui nous permet tout justed'esquisser les linéaments les plus sommaires de cette grande figure, il est impossible de montrer les transformations étendues et profondes qu'a subies enson cours la forme symphonique chez Bruckner.

Mais si l'interprétation du cas Bruckner présente une si grande difficulté, c'est qu'il n'est pas un phénomèned'ordre exclusivement musical, mais doit être considéré comme une des plus grandes manifestations religieuses dans l'histoire de notre civilisation.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles