Antoine Barnave

« Antoine Barnave (1761 - 1793) Brillant orateur, ardent patriote, le jeune Barnave fut un des personnages les plus en vue des débuts de laRévolution.

Mais il s'inquiéta bientôt de l'agitation populaire.

A cause de ses contacts avec le roi, qu'il avait cherchéà conseiller, il fut exécuté en 1793.

Il a laissé des écrits politiques remarquables. Le tribun patriote.Antoine-Pierre-Joseph-Marie Barnave est originaire d'un milieu de notables protestants.

Il fut avocat au parlementde Grenoble, il participa aux États du Dauphiné qui se réunirent à Vizille en juillet 1788 et fut élu député du TiersÉtats aux États généraux en 1789.

Il fut l'un des dirigeants du parti patriote de l'Assemblée constituante, où sontalent oratoire fut comparé à celui de Mirabeau.

Il forma avec Adrien Dupont et Alexandre de Lameth un triumviratinfluent.

Siégeant à gauche, il défendit des principes libéraux, mais s'opposa à l'émancipation des esclaves (sansdoute parce-que Lameth avait des intérêts dans les colonies).

En octobre 1790, il fut élu président de l'Assemblée.Lors de la fuite du roi à Varennes, il fut chargé, avec Pétion et Latour-Maubourg, d'aller à la rencontre de la berlinequi ramenait le roi à Paris.

Après la dissolution de la Constituante, n'étant pas rééligible, il rentra à Grenoble, sa villenatale, dont il devint le maire. Le conseiller du roi.A la fin de 1790, alarmé par l'agitation populaire, Barnave évolua vers des conceptions plus modérées, proches decelles de Mirabeau, que pourtant il détestait.

Soutenant le principe de la monarchie constitutionnelle, il fit le 15juillet 1791 un discours sur l'inviolabilité royale, où il déclara : "Un pas de plus dans la ligne de l'égalité, et c'est laruine de la propriété".

Il fut l'un des fondateurs du club des Feuillants, plus modéré que le club des Jacobins.

AprèsVarennes, il entretint une correspondance avec Marie-Antoinette et avec le roi, dans l'espoir naïf de l'influencer etde le convaincre d'accepter la Constitution.

Mais cette correspondance fut découverte, avec un "Projet du comitédes ministres, concerté avec MM.

Lameth et Barnave".

Le 15 août, Barnave fut arrêté et incarcéré à Grenoble.Transféré à Paris en 1793, il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire et exécuté le 29 novembre.

Il laissades œuvres remarquables, dont une Introduction à la Révolution française, publiée en 1843, où Jaurès vit unepréfiguration des théories marxistes. Témoignage."Pour peu qu'on réfléchisse, on se convainc que, quoi qu'il arrive, nous ne pouvons pas cesser d'être libres, et queles principaux abus que nous avons détruits ne reparaîtront jamais.

Combien faudrait-il essuyer de malheurs pourfaire oublier de tels avantages." Antoine Barnave, vers juin 1792. »