Angola (1992-1993)
Publié le 12/09/2020
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Angola 1992-1993
La guerre a repris et fait rage en Angola, après la tenue des élections
pluralistes des 29 et 30 septembre 1992 qui ont vu la défaite de l'UNITA (Union
nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) face au MPLA (Mouvement
populaire de libération de l'Angola, ex-Parti unique) - avec une majorité
absolue (53%) des voix à ce dernier pour la constitution du Parlement (34% à
l'UNITA); le second tour rendu nécessaire pour l'élection du président - le
candidat du MPLA (José Eduardo Dos Santos) a seulement frôlé la majorité absolue
(49,5% des voix contre 40% à Jonas Savimbi) - n'a pu se tenir.
Donnée gagnante
au moment de la signature des accords, l'UNITA a dû son échec surtout à la peur
qu'a suscitée son apparition comme une armée campant à la porte du pouvoir, et
les quinze mois de transition ont vu un rétrécissement social et ethnique de ses
soutiens.
Ces élections, que l'ONU a déclarées libres et justes, devaient être
l'aboutissement du processus de paix et de démocratisation engagé en mai 1991
entre le gouvernement du MPLA et l'UNITA, en guerre depuis l'indépendance (1975)
et dont le Portugal (ancienne puissance coloniale), les États-Unis et l'URSS
étaient les garants.
Mais, outre que le cadre des accords limitait fortement la
démocratie au profit des deux ex-"partis armés", excluant les autres forces
politiques et la société de tout contrôle sur le processus, et que les moyens et
le mandat de l'ONU étaient dérisoires, elles ont eu lieu en l'absence des
conditions essentielles à leur tenue: l'armée unique, officiellement proclamée à
la veille du scrutin, ne comptait qu'une infime proportion de ses effectifs
potentiels; le désarmement et la démobilisation des deux forces n'avaient pas
été achevés ni sérieusement contrôlés.
Aussi l'UNITA a-t-elle été à même de se
lancer, en violation des accords et des engagements pris par J.
Savimbi, dans
une préparation et un chantage à la guerre pour exiger, d'abord l'annulation du
scrutin, puis une modification de la transition politique jusqu'au second tour,
prenant en otage le vote des Angolais.
Désormais, légitimé intérieurement et internationalement par sa victoire
électorale et alléguant une tentative de coup d'État, le MPLA a, lui, mené du 31
octobre au 2 novembre une opération d'élimination de l'UNITA de la capitale
(sans doute au moins 2 000 morts) et de plusieurs autres villes.
L'engrenage de
la guerre une fois enclenché, ni la réunion du Parlement et la formation d'un
gouvernement dit d'"union nationale" (quelques postes ministériels confiés à
certains des "partis émergents", le ministère de la Culture et des
vice-ministères restant à la disposition de l'UNITA), ni l'action de la
communauté internationale paralysée et impuissante, réduite à sa force de
conviction, n'ont été de nature à l'arrêter.
La guerre s'est étendue à l'ensemble du territoire et, surtout, a pris des
formes nouvelles: une grande violence dans les villes, la constitution de
milices civiles armées, les massacres de civils ont profondément défait,
physiquement et moralement, le tissu social angolais, l'affrontement politique
se dédoublant et se renforçant d'affrontements raciaux, ethniques, culturels qui
ont pris une force nouvelle.
La méfiance et les ressentiments ont rendu chaque
jour plus difficile la conclusion d'un accord et sont apparus de nature à mettre
en cause l'intégrité du pays (avec un renouveau d'interférences régionales et
internationales).
L'intervention internationale en Angola a, dans le passé, déjà.
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