Angola 1983-1984
Publié le 12/09/2020
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Angola 1983-1984
L'Angola est un pays meurtri par la guerre civile qui fait rage depuis son
indépendance en 1975.
L'opposition à la colonisation portugaise, loin de
favoriser un regroupement des mouvements anticolonialiste, en a au contraire
exacerbé les oppositions.
Ainsi le MPLA (Mouvement populaire de libération de
l'Angola, à direction marxiste) au pouvoir est constamment harcelé par l'UNITA
(Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) dirigée par Jonas
Savimbi, et soutenue à la fois par l'Afrique du Sud, les États-Unis et la Chine.
Quant au FNLA (Front national de libération de l'Angola), son influence s'est
beaucoup réduite à mesure que ses soutiens extérieurs (Zaïre et pays
occidentaux) se faisaient plus rares.
Le président de la République, depuis 1979, date de la disparition d'Agostinho
Neto, le "père de l'indépendance", est un économiste formé à Moscou, José
Eduardo Dos Santos.
Mais l'état de guerre civile l'a empêché de mettre sur pied
une économie planifiée assurant au pays les moyens de son développement.
De
plus, depuis 1982, des luttes internes au MPLA se dont déclarées, exigeant des
purges visant principalement la gauche du parti et renforçant les "modérés",
plus pragmatiques.
Cette victoire des modérés s'est traduite par la reprise du
dialogue avec l'Afrique du Sud.
En effet, le 16 février 1984, une réunion à
Lusaka entre le ministre angolais de l'Intérieur, le ministre sud-africain des
Affaires étrangères, le ministre sud-africain de la Défense et le secrétaire
d'État américain aux Affaires africaines, Chester Crocker, a conduit à la
création d'une commission pour le désengagement militaire dans le Sud angolais.
Selon cet accord, l'Afrique du Sud acceptait de retirer ses troupes et de
respecter le cessez-le-feu.
Le gouvernement angolais, quant à lui, devait cesser
d'aider la SWAPO (Organisation du peuple du Sud-Ouest africain) qui lutte pour
la libération de la Namibie.
Mais le principal obstacle à l'établissement de
meilleures relations restait la présence des troupes cubaines en Angola.
Le
gouvernement de Luanda est soutenu par 1 500 "conseillers" soviétiques, 2 500
"conseillers" est-allemands et plus de 25 000 soldats cubains.
Le président Dos
Santos, lors d'un voyage à la Havane en mars 1984, a demandé à Fidel Castro de
rapatrier ses troupes, sans plus de précision, tout en cosignant avec lui un
document en faveur de la SWAPO et de l'ANC (Congrès national africain).
L'UNITA contrôle un tiers du pays, y compris des régions économiquement
importantes, et une telle situation ne peut qu'aggraver la situation économique.
La production des cultures vivrières a encore baissé en 1983, obligeant le
gouvernement à importer davantage de biens alimentaires au détriment de
l'amélioration des infrastructures et de l'investissement industriel.
La
production de café est totalement désorganisée.
Les ressources pétrolières, dont
l'exportation représente près de la moitié du PNB, ont souffert des fluctuations
du marché international.
L'approvisionnement urbain est totalement défectueux et
les prix sont extravagants.
L'Angola est appelée à suivre le chemin ouvert par le Mozambique: statu quo avec
l'Afrique du Sud, arrêt de la guerre civile et diminution du budget militaire,
redémarrage de l'économie nationale sur fond d'économie mixte et d'agriculture
privée.
Le MPLA va devoir négocier avec l'UNITA afin de panser les plaies du
pays.
Cela n'a pas échappé à Jonas Savimbi, qui déclarait en décembre 1983 à un
journal français: "Notre but est simple: amener les modérés du MPLA à négocier..
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