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Analyse linéaire Gargantua Abbaye de Thélème

Publié le 05/05/2024

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« GARGANTUA chapitre 57 – L'Abbaye de Thélème Au 16 ème siècle, la renaissance voit naître en Europe l'humanisme, un mouvement intellectuel qui promeut la diffusion des savoirs, l'éducation et la juste place de l'homme dans la société, en accordant une grande place à la tolérance et aux écrits antiques. L'un des chefs de ce mouvement est François Rabelais, grand érudit , né entre 1483 et 1494 et mort en 1553.

Il a été élevé par des moines, il a été lui-même prêtre puis condamné pour hérésie, médecin mais aussi juriste et éditeur et il a beaucoup voyagé m En 1564, il fait publier, sous le pseudonyme de Alcofribas Nasier, anagramme de François Rabelais, le roman « la vie très horrifique du grand gargantua », qui est un préquel de Pantagruel, œuvre publiée deux ans auparavant et qui est consacrée au fils de Gargantua.

Gargantua raconte de manière comique et satirique l'éducation et les aventures du jeune géant.

Ce roman (comme Pantagruel) fait polémique. Rabelais critique, sur le mode de la farce, les travers de la société.

Sous couvert du Rire, qui selon lui est « le propre de l'homme », il expose une conception humaniste de l'éducation, de la politique et de la religion. Cet extrait sur l'Abbaye de Thélème se situe à la fin du roman, au chapitre 57, après la victoire de gargantua sur Pichrocole, le voisin et ennemi qui voulait dérober les terres de son père.

Pour remercier Frère Jean de Entommeurs qui l'a aidé à gagner la guerre, Gargantua fonde l'Abbaye de Thélème et autorise frère Jean à la diriger. Thélème est un mot dérivé du grec Théléma qui désigne la volonté pure. Le texte étudié nous décrit la vie dans cet établissement religieux et de ses habitants, les thélémites.

Ce quotidien est radicalement différent de la réalité monastique de l'époque et c'est l'occasion pour Rabelais de critiquer les pratiques religieuses sclérosées de son temps et de nous montrer ce qui est, selon lui, une abbaye parfaite, idéale, c'est donc une utopie. => Comment Rabelais présente t'il une utopie humaniste dans l'abbaye de Thélème ? 1/ Nous verrons que dans un premier mouvement (ligne 1à 11« sommes privés» ) Rabelais décrit l'abbaye idéale en expliquant ses règles et en les justifiant. 2/ Dans un deuxième mouvement (l12 à l.14 ) de «Par cette liberté.

» à « tous y allaient » nous montrerons que Rabelais présente une vie sociale harmonieuse sous le signe de la liberté et du plaisir. 3/ Dans un 3ème mouvement de l.15 « Ils étaient tous » à l.21 « qui étaient là » : il expose une utopie de l'éducative humaniste. 4/ Dans le 4ème mouvement de « Dès lors » l.22 à la fin : il 1er mouvement : ligne 1 à 11 du début à « sommes privés» : la règle de l'abbaye idéale et sa justification L'extrait commence avec le déterminant indéfini « Toute » (leur vie ) qui souligne l'implication des personnes dans le système de Thélème.

Le pronom Ils On relève une opposition qui est construite en deux temps avec « non par...

» et « mais selon » qui crée un effet de retardement qui provoque une forme de surprise. Rabelais joue sur un effet d'antithèse entre la contrainte et la liberté :Le verbe régir conjugué à la forme passive (était régie), qui suppose l'obéissance, est en antithèse avec la fin de la phrase « leur volonté et leur libre-arbitre » : ce qui met en avant la liberté. La négation « non par des lois, des statuts ou des règles » souligne la critique des systèmes en vigueur La phrase qui est une énumération des activités du quotidien des thélémites, ce qui les rapproche du lecteur qui peut s'identifier.

Le temps de l'imparfait souligne le caractère habituel. Ces activités sont associées avec des expressions qui évoquent la liberté : « quand bon leur semblait », « quand le désir leur en venait ». La négation répétée « nul », « nul », est encore une référence au monde contemporain de Rabelais, en particulier au fonctionnement des collèges dans lesquels les élèves sont soumis à des règlement très stricts. L'avait établi ainsi… « leur règle « « clause « : champ lexical de la loi => il y a un paradoxe : l'absence de règle est une règle qui est énoncée et formalisée. Il y a le rappel du rôle de gargantua qui fixe la règle car dans le roman il est la représentation de celui qui a reçu une éducation humaniste.

Il a su grandir et devenir intelligent. Le paradoxe est encore souligné avec l'impératif qui normalement traduit un ordre alors qu'ici il annonce l'absence de règle, d'ordre. C'est un adage qui est annoncé de façon solennel par la citation (les guillemets), et qui explicite avec la négation restrictive « ne que » (« il n'y avait que ») Rabelais passe ensuite dans un registre rhétorique pour justifier la règle : – :la conjonction de subordination « Parce que » marque la cause : elle annonce que Rabelais va justifier la règle, cela montre que l'on est ici dans une forme d'argumentation et qu'il est nécessaire de convaincre. => il met en opposition deux modes de vie qu'il associe l'une à la vertu, l'autre au vice : – 1/d'une part il fait l'éloge de la nature humaine bonne par essence, qui lorsqu'elle est laissée libre avec l'inclination naturelle, conduit (avec les verbes de mouvements « pousser » et « guider ») au bien, et à la vertu => il suggère l'idée de l'élévation morale On est dans le registre épidictique (éloge) avec le champ lexical mélioratif sur la nature humaine « libres, bonne , bien, noble » et avec l'énumération des qualités.... »

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