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analyse linéaire de supplément au voyage de Bougainville

Publié le 07/06/2025

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« Analyse linéaire : Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, le discours du vieillard Introduction : Diderot est un philosophe français, né en 1713 et mort en 1784.

Il fut le maître d’œuvre de l’encyclopédie et l’un des principaux représentants de l’esprit des Lumières.

Fils d’un coutelier de Langres, il fit de brillantes études chez les jésuites.

Il s’intéressa en particulier aux mathématiques, aux langues anciennes et à l’anglais.

À partir de 1747 commença l'aventure de l'Encyclopédie.

Avec Jean Le Rond d'Alembert, Diderot se vit confier la direction de la publication de cet ouvrage, qui allait s'échelonner sur une vingtaine d'années, jusqu'en 1772 environ.

Parallèlement à ce travail collectif, Diderot poursuivit ses projets personnels.

Les Bijoux indiscrets, roman libertin et satirique, fut publié anonymement en 1748.

La Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient, attachée notamment à détruire les arguments qui prouvent l'existence de Dieu, parut en juin 1749.

Dès le mois de juillet, Diderot fut arrêté et emprisonné quelques semaines à Vincennes, expérience qui le marqua suffisamment pour qu'il refusât dès lors de publier certains de ses manuscrits, jugés trop dangereux pour la sûreté de sa personne.

Devenu célèbre dans toute l'Europe, Diderot partit pour Saint-Pétersbourg en 1773, et y séjourna cinq mois à l'invitation de Catherine II de Russie.

Malheureusement, il dut se rendre compte que l’impératrice n’allait pas à mettre en pratique le moins du monde ses projets de réforme.

Il retourna à Paris, et mourut en 1784. Le Supplément au voyage de Bougainville. Ce prétendu récit de voyage est en fait totalement imaginaire.

Il fait suite à la publication du Voyage autour du monde de Louis Antoine de Bougainville, qui fut le premier navigateur français à faire le tour du monde (1766-1769).

L’ouvrage était beaucoup trop dangereux pour que Diderot le publiât ; le manuscrit fut récupéré par ses héritiers, et publié seulement sous la Révolution. Dans son ouvrage, Diderot met en scène le voyageur civilisé qui va à la rencontre du Tahitien resté au plus près des origines.

Le choc des cultures est traité sur le mode cocasse : si le «sauvage» ne peut pas comprendre le «civilisé», c'est en raison de l'absurdité des institutions et des préjugés que ce dernier lui expose. Dans le passage que nous allons voir, un vieux Tahitien s’adresse à Bougainville et lui ordonne de quitter l’île au plus vite et de ne plus jamais y revenir, arguant que les Européens ne peuvent absolument rien apporter de positif à Tahiti, mais seulement la colonisation, l’esclavage, et la destruction complète de la culture locale, dont les valeurs seraient bien supérieurs aux leurs. Problématique : comment Diderot s’y prend-il pour dénoncer le comportement des Occidentaux dans le reste du monde ? Afin de répondre à notre problématique nous pouvons déceler deux mouvements : Mouvement 1 : Une critique de la civilisation Européenne De (Puis d’adressant à Bougainville à Le Tahitien est ton frère) Diderot veut montrer par l’intermédiaire du vieillard que les colonisateurs ont des instincts de destruction. - Dès la première phrase du texte s'adressant à Bougainville, il ajouta : Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive » Le vieux Tahitien apostrophe Bougainville directement et brutalement : il le traite de « chef des brigands qui t’obéissent » parce qu’il pense que les Français ne sont venus à Tahiti pour rien d’autre que pour coloniser le pays, c’est-à-dire pour le voler à ses habitants.

Il exige de lui qu’il s’en aille immédiatement et retourne d’où il vient. - Nous pouvons remarquer l’emploi du nom péjoratif « brigands » qui dénote que les européens sont assimilés à des voleurs. - L’utilisation de l’impératif "écarte" qui est non pas un conseil, mais plutôt une injonction, un ordre dans le but que Bougainville quitte l'île de Tahiti.

Le vieillard dépeint une image d'un homme sûr de lui, qui ne craint absolument pas les explorateurs. - Nous retrouvons une opposition entre deux mondes : Nous sommes innocents, nous comme heureux désigne une image idéalisée des Tahitiens en contraste avec la corruption européenne. - Nous suivons le pur instinct de la nature, et tu as tenté d’effacer de nos âmes son caractère.

Par cette phrase, Diderot pose le thème essentiel du discours, à savoir la défense du mythe du « bon sauvage», inventé par Rousseau.

L’idée essentielle est que plus l’homme s’écarterait des lois de la nature, plus il serait corrompu. - Ici tout est à tous et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. (…)Apparaît donc ici le thème de l’égalité, et surtout l’absence de propriété privée, illustrée par la « distinction du tien et du mien ».

Les Tahitiens mettraient tout en commun, tout serait à tous, ils seraient absolument tous égaux.

Pour Rousseau, en effet, c’est l’invention de la propriété privée qui serait à l’origine des inégalités entre les hommes, de l’exploitation de l’homme par l’homme, et donc ensuite de tous les malheurs de l’humanité. - « Tu ne peux que nuire à notre bonheur » insiste sur l'aspect inévitablement nuisible du caractère des explorateurs européens, accentué par le présent de vérité générale « peux» du verbe pouvoir. - Elles sont devenues folles dans tes bras, ce rapport de possession engendre violence et jalousie. - Il parle aussi du mauvais caractère des colonisateurs.

Il dit que dans les bras des femmes Tahitiennes ils sont devenus « féroces » - On trouve le verbe à connotation péjorative « se haïr » - Le champ lexical de la violence s’intensifie avec des termes comme « égorgés », «esclaves », « sang » : l’arrivée des Européens est présentée comme un traumatisme sanglant.

La métaphore « Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage » montre que la colonisation commence par un acte symbolique, la prise de possession des terres, cachant en réalité la promesse d’une domination future. - L’antithèse entre liberté et esclavage est mise en évidence tout au long des adieux du vieillard à travers les parallélismes : « Nous sommes libres ; // et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage »; « Ce pays est à nous.

// Ce pays est à toi !» - Les Tahitiens rejettent la morale imposée en cherchant à inverser les rôles Tu n’es ni un Dieu ni un démon : qui es-tu donc pour faire des esclaves ? - Orou ! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l’as dit à moi- même, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal.

Ce personnage d’Orou, qui servirait d’interprète entre les Tahitiens et.... »

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