Alfred SISLEY:NATURE MORTE AU HÉRON.

« Alfred SISLEY NATURE MORTE AU HÉRON Par souci d'économie, trois jeunes artistes, Renoir, Bazille et Sisley, décident d'utiliser le même modèle: un magnifique héron, que le plus fortuné d'entre eux doit acheter.

Sisley donne ici sa version de l'oiseau.

En 1867 , les trois jeunes omis décident de peindre ensemble.

Pour Sisley, fils d'un com­ merçant anglais ruiné, il n'est pas question de faire l'achat d'un héron.

Marié, père de famille , il doit assurer l'existence des siens.

Frédéric Bazille, plus à l'oise financièrement que ses amis impressionnistes, put acheter l'oiseau.

S'empressant de faire portager sa bonne fortune, il invita Renoir et Sisley à le peindre.

Alors que Sisley et Bazille exécuté­ rent deux toiles presque semblables, le spiri­ tuel Renoir représenta Bazille peignant le héron! L'ŒUVRE Suspendu par les pottes, le malheureux oiseau déploie pour une dernière fois ses ailes.

Il n'y a pourtant aucun sentimentalisme dons le tableau de Sisley.

Le fusil, très légère­ ment esquissé à l'arrière-plan, l'absence de décor situent cette oeuvre hors de son contex­ te de chasse et de mort.

Au premier plan, la tache noire de l'oiseau n'évoq ue en rien le deuil ou la tristesse.

Le jeune Sisley n'a voulu voir que de subtils rapports entre les gris et les blancs du plumage.

LE CONTEXTE Dans la tradition française , la nature morte n 'avai t pas la même importance que les scènes mythologiques ou religieuses.

Les spé­ cialistes, qui produisaient des fleurs, des fruits , du gibier, étaient plutôt considérés comme des artisans et leurs œuvres comme des décorations.

Les impressionnistes, ayant LA COTE Il n'existe que neuf grandes natures mortes de l'artiste: c'est dire leur rareté sur le marché.

Un petit pastel représentant des Oies (24cm x 32cm) s'est vendu 400000FF (72700dollars) en 1992 .

Alfred SISLEY 1839-1899 • Nature morte au héron • Huile sur toile 81 cm x 100 cm • Signé en bas, à droite, «Sisley» • Peint en 1867 • Localisation: Montpellier, musée Fabre re jeté cette hiérarchie injuste, ont fait de la nature morte un genre comme un outre, ni plus ni moins noble qu'un paysage ou un por­ trait.

Le Héron de Sisley est un beau morceau de peinture et non un dessus de cheminée comme il l'eût été du temps de Chardin Alors que Sisley et Bazille peinaient en brossant leur version du héron, Renoir, lui, s'amusa à peindre Bazille peignant l'oiseau!. »