Alfred SISLEY:LE PONT DE MORET.

« Alfred SISLEY LE PO NT DE MOR ET Comme quelques autres villes, Moret-sur-Loing attira souvent les peintres impressionnistes.

Sisley en tomba amoureux au point de s'y installer ...

Lorsque Sisley peignit le pont de Moret, en 1893, il était déjà considéré dons le monde de l'art comme le spécialiste des paysages d'lie-de-Fronce.

Le site lui était d'autant plus familier qu'il vivait dons cette localité de Sei­ ne-et-Morne depuis l 889.

L'ŒUVRE La toile est divisée en deux parties par la dia­ gonale du pont: d'une port, le ciel, parsemé de quelques rares nuages; d'outre port, le Loing, dons lequel se reflètent le moulin Pro­ vencher et la verdure.

La porte de Bourgogne se dresse ou-dessus de ce moulin, tondis que, sur la gauche du tableau, l'église se profile derrière l'outre moulin.

Comme toujours chez Sisley, les êtres humains n'apparaissent que sous forme de silhouettes.

Si, à l'époque, Monet se passionne pour la dissolution des formes dons la lumière, Sisley s'intéresse avant tout à l'équilibre de la com­ position et des intervalles dons l'espace.

Il ne néglige pas pour autant les effets de lumière sur l'eau, qu'il rend, d'une touche légère, par des hachures régulières.

Une impression de tranquillité intemporelle émane de ce paysage aux coloris clairs et nuancés, qui évoque un outre siècle.

L'artiste peindra à maintes reprises des vues de Moret.

De tous les impressionnistes, il sera pourtant un des plus pauvres et des plus ignorés.

L'église de Morel, la haute porte, le pont elles eaux basses du Loing, rien n'échappe au regard pertinent du peintre.

Alfred SISLEY 1839-1899 • Le Pont de Moret • Huile sur toile 73 cm x 92 cm • Signé et daté bord gauche «Sisley 93» • Peint en 1893 • Localisation : Paris, musée d'Orsay • Expositions : Paris, 1939.

Los Angeles, Chicago, 1984-1985; Baltimore, 1993 LA CRITIQUE Contrairement à Claude Monet, son ami de toujours, Sisley n'eut aucun succès de son vivant.

Le critique Gustave Geffroy fut néon­ moins un des premiers à reconnaître son talent : «Combien de fois Sisley a-t-il repré­ senté ce pont de Moret!» écrit-il.

«Il l'a maçonné de façon large et sommaire, d'un seul élan énergique.

Quelle sûreté dans cette fougue, comme tout est bien à sa place, à son plan, dans sa lumière!» Dès l 894, il avait situé son œuvre dans la conti­ nuité du XIX• siècle français: «Il écrit ainsi son chapitre de l'histoire de notre sol, de nos eaux, de notre ciel.

Il marquera sa pla­ ce dans le musée de paysages que laissera notre siècle.

» L'HISTOIRE La toile a fait partie de la collection François Depeoux, avant d'être acquise par le docteur Eduardo Mollard.

Léguée en son nom ou Lou­ vre par Enriqueto Alsop, elle fut transférée ou jeu de paume, puis ou musée d'Orsay.

LA COTE Il est rare que des tableaux de Sisley affrontent les enchère s.

M ore t-sur-Loing, une toile de la même époque, s'est néanmoins vendue plus de 13 millions de francs à New York, en 1989! Plus accessibles, ses pastels coûtent de 30 000 à 50 000 francs.. »