Albanie 1988-1989
Publié le 10/09/2020
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Albanie 1988-1989
L'Albanie a poursuivi sa lente ouverture vers l'extérieur sans toutefois
renoncer à "la ligne d'Enver" (Enver Hoxha, fondateur du Parti).
Tirana a ainsi
accueilli, du 18 au 20 janvier 1989, un sommet des vice-ministres des Affaires
étrangères des Balkans, le premier forum politique international organisé dans
la capitale albanaise depuis l'instauration du régime communiste.
Malgré sa volonté de participer au processus de détente dans les Balkans,
l'Albanie a vu ses relations se détériorer sensiblement avec son voisin
yougoslave à la suite des émeutes qui ont secoué le Kosovo en mars 1989.
Belgrade a accusé Tirana d'avoir fomenté le "soulèvement" des Albanais du Kosovo
(environ 1,7 million de personnes).
L'Albanie a répliqué en dénonçant le
"chauvinisme grand-serbe" et la répression qui sévit contre ses "frères" du
Kosovo.
A l'Ouest, Tirana et Bonn, qui ont établi des relations diplomatiques en octobre
1987, ont opéré un rapprochement spectaculaire.
Le ministre albanais des
Affaires étrangères a par ailleurs effectué une visite officielle en France les
29 et 30 mars 1989, la première depuis la Seconde Guerre.
Enfin, les rapports
avec l'Italie, qui s'étaient tendus en raison de la présence de six réfugiés
albanais dans l'ambassade italienne à Tirana depuis décembre 1985, se sont
nettement réchauffés.
Au sein du camp socialiste, l'Albanie a resserré ses liens avec la Bulgarie, la
Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Chine.
Mais, fidèle au dogme, elle est restée
intraitable à l'égard des deux "Grands".
Malgré les appels du pied répétés de
Moscou, Tirana continue de fustiger le "social-impérialisme soviétique" et même,
désormais, "le gorbatchevisme révisionniste".
Sur le plan intérieur, le premier secrétaire Ramiz Alia et son proche
collaborateur Foto Cami, responsable de l'idéologie au sein du PTA (Parti du
travail albanais), ont confirmé leur approche plus pragmatique.
Les dirigeants
ont critiqué les mauvaises performances économiques, en particulier dans
l'agriculture (domaine clé de l'économie nationale), le bas niveau intellectuel
et artistique, et la vision trop dogmatique des problèmes de la jeunesse..
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