Albanie 1987-1988
Publié le 10/09/2020
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Albanie 1987-1988
L'Albanie a effectué en 1988 une entrée spectaculaire sur la scène européenne.
Tirana, qui refusait jusque là d'assister à des discussions multilatérales, a
accepté de participer à la conférence des ministres des Affaires étrangères des
six pays balkaniques, qui s'est tenue à Belgrade du 24 au 26 février 1988.
Véritable vedette de la réunion, le chef de la diplomatie albanaise, Reis
Malile, a confirmé le nouveau style, plus conciliant et plus ouvert, adopté par
l'Albanie sur la scène internationale, sans toutefois rien renier des grands
principes d'"Enver".
L'Albanie de Ramiz Alia, le successeur d'Enver Hoxha, a poursuivi sa progressive
ouverture à l'extérieur, notamment en direction de l'Est et de l'Ouest européen.
Tirana, qui entretient désormais des relations diplomatiques avec plus de cent
pays, a ainsi renoué avec Bonn en octobre 1987 dans la perspective, notamment,
d'élargir ses débouchés commerciaux.
A l'intérieur, l'ouverture se manifeste par
des signes imperceptibles.
Le chef de l'État et du Parti, Ramiz Alia, évoque
plus franchement les problèmes économiques du pays, appelle régulièrement à
"davantage de discipline dans le travail", et il a fait de la "médiocrité
culturelle" l'un de ses chevaux de bataille.
Le 5 mars 1988, pour la première fois depuis l'après-guerre, le quotidien du
Parti, Zeri i Popullit a omis de célébrer le trente-cinquième anniversaire de la
mort de Staline.
Il est peu probable que cet oubli, évidemment intentionnel,
prélude à un virage idéologique.
En revanche, le régime albanais, devenu plus
pragmatique, n'a plus tant besoin d'entretenir l'admiration à l'égard du modèle
stalinien.
Insensible au "nouveau cours" soviétique, Tirana a continué à repousser les
avances de Moscou, estimant que Mikhaïl Gorbatchev poursuit "la même voie
révisionniste antimarxiste que Khrouchtchev"..
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