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Afrique du Sud (1983 - 1984): Les impasses du "changement"

Publié le 10/09/2020

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« Afrique du Sud 1983-1984 Les impasses du "changement" L'Afrique du Sud est restée en 1983 la principale puissance de l'Afrique noire. Pour apprécier son évolution, au-delà de l'accent constant mis par les médias occidentaux sur la politique de "changement" du gouvernement Botha, il faut s'écarter de deux analyses simplificatrices: la première soutenant que l'évolution économique érode naturellement le système d'apartheid (exclusion politique de la majorité noire, régime raciste policier, surexploitation des travailleurs africains par le système du travail migrant) ; la seconde niant toute évolution de la politique de la minorité blanche, comme si les changements apparents ne constituaient qu'un renforcement fonctionnel de l'apartheid.

Plus proche sans doute de la réalité serait l'image d'un État qui s'efforçait de retarder les échéances, afin de conserver l'essentiel du "pouvoir pâle" et l'exclusion politique de la majorité. C'est dans ce contexte que s'inscrit la réforme de la Constitution, adoptée par referendum des électeurs blancs (66% de oui) en novembre 1983.

La nouvelle loi fondamentale a prévu le renforcement des pouvoirs du président (chef de l'État et chef de gouvernement), qui décidera des affaires "communes" ainsi que des affaires "noires", et la mise en place de deux nouvelles chambres (à côté de l'assemblée blanche), une pour les métis (Coloured), une pour les Indiens. L'adoption de ce texte a été faite à la fois contre l'opposition de la majorité noire (aussi bien des éléments radicaux que des collaborateurs traditionnels du système des Bantoustans, parmi lesquels Gatscha Buthelezi, leader du mouvement Inkhata, associé à d'autres dirigeants de Bantoustans et à des "maires" de cités noires), mais également contre l'opposition blanche des ultras (Parti conservateur et Herztigte Nazionale Party, HNP) et celle du Parti progressiste fédéral (PFP, 27 députés au Parlement contre 126 au Parti national au pouvoir). PW Botha, le chef de l'État, n'a recueilli qu'un soutien insignifiant des partis des communautés métisse et indienne. La campagne contre le referendum a été au contraire l'occasion d'un regain de l'opposition des organisations anti-apartheid, avec la création en 1983 de deux fédérations: le NFC (National Forum Committee), en juin, regroupant 200 organisations de la mouvance de la "Conscience noire" ; l'UDF (United Democratic Front), en août, réunissant sous l'égide d'un programme proche de la Charte de la liberté et de l'ANC (African National Congress, principale organisation de résistance pratiquant la lutte armée), quelque 500 organisations de tous ordres. L'ANC a mené une série d'opérations contre des objectifs économiques et militaires en 1983.

Son président en exil, Oliver Tambo, les a présentées comme un "développement de la stratégie" du mouvement, mais elles ont porté son intervention à un niveau supérieur: dans la lignée de l'attentat contre la centrale nucléaire de Koeberg en décembre 1982, qui a réussi à retarder d'un an au moins le programme nucléaire, un attentat contre le QG de l'armée de l'air à Pretoria a fait 17 morts et 210 blessés, à la fin de mai 1983.

Suivirent un attentat à Bloemfontein contre un bureau de main-d'oeuvre et plusieurs autres à Durban, au Cap et dans le Transvaal: le pouvoir raciste savait désormais que l'ANC menaçait avec efficacité des installations économiques et militaires de grande importance. Dans un contexte général de renforcement de l'arsenal répressif (Loi sur l'intimidation, utilisée contre les mouvements dans les entreprises), le mouvement ouvrier a pourtant continué de représenter le défi le plus efficace au pouvoir blanc: augmentation du nombre des grèves (10 000 grévistes à la fin de janvier 1984 dans le Transvaal et au Cap), progrès des syndicats indépendants (plus de 500 000 syndiqués noirs), qui, à Athlone, près du Cap, ont tenu un. »

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