Adolphe-Félix CALS:SOLEIL COUCHANT A HONFLEUR.

« Adolphe-Félix CALS SOLEIL COUCHANT A HONFLEUR La vie n'a pas été tendre avec Cals, qui était pourtant convaincu que l'art devait être pour l'artiste «une affaire de cœur, la seule, la grande affaire!» Fils de modeste s ouvriers parisie n s, Cals est a ttiré t ou t enfant par le des s in et ob tient d'un vieux graveu r qu'i l lui do nne des leçons.

A dix-huit an s, il entr e da ns l 'ate lie r d e L éo n Cogniet, peint re d'histoi re.

Celu i -ci, ap prenant q ue Ca ls est en train de peindre une famill e d e ram o neurs, lui décl are: «Vous crèverez de faim toute votre vie si vous vous enflammez pour des sujets pareils .» Et Ca ls d e lui ré tor ­ quer: « Ce n'est pas ma faute, il n'y a que çà qui m'intéresse .» H eu reusem ent la peintur e e st là pour le réco nforter, car sa v ie sera terri ­ ble m en t difficil e Sur le plan privé, d'abord .

Fils d'un pauvre ouvrie r, il épouse une jeune fill e de pe tite no bl esse, qui ne cesse ra de lui rep roche r ses humbles origi nes Dép ensiè re, se révé lant une vé ritable még ère, elle finira p ar sombrer dans la folie! Leur fille, atteint e du même mal, guéri r a cependan t apr ès q ue lq u es années.

Q ua nt à sa vie pr ofess io n­ ne lle, elle n'est faite qu e de p rivations, jusq u'au mome nt où, à près de c inqua nte an s, il re nco ntre le c o mte Doria, qui va devenir son pro tec te ur, son mécène.

L'HOMME Cals éta it sans illusions sur ce qui l'attenda it : «Si l' on faisait de l'art pour acquérir de la for­ tune , on courrait le risque d'avoir de terribles mécomptes .

Heureusement que depuis ma jeu­ nesse j'en ai pris mon parti.

Il y a deux choses à faire : ou voir de quel côté vient le vent, quel est le goût actuel du public, et pratiquer une espèce d'art dans ce sens, en se mettant à la remorque des maîtres de la place; ou faire de l'art véritable, c'est-à-dire rendre ce que l'on sent à ses risques et périls.» LA COTE L es huiles sur toile du peintre sont très bon marché.

Les premières se négocient a ux alentours de 3500 FF (650 dollars), et les prix peuvent mont er jusqu 'à 30000 F F (5 500 dollars) pour les plus chères d'entre elles .

Adolphe-Félix CALS 1810-1880 • Soleil couchant à Honfleur • Huile sur toile 36,1 cm x 60,3 cm • Signé et daté en bas, à droite, «Cals Honfleur 1875 » • Peint en 1875 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Exposition : peut-être à Paris en 1876 (deuxième exposition impressionniste) lA CRITIQUE Quand il vis ita le Salon de s Indépend a nts en 18 81 , l'écr ivain et critique d'art joris -Karl Hu ysm ans, apr ès avo ir fait l'é loge des impr es­ sionnis t es exposés, eut ce tte remarque assas sine: «Je passe sous silence, maintenant, deux petites salles où s'étagent, en quelques rangées comiques, les croûtes de Cals, Rouart, Vidal et d'autres peinturlureurs des plus officiels.

» ! L'HISTOIRE Cette toile fu t donnée au musée du Luxem­ bo urg par M.

et Mme Nicolas Hazard e n 189 4 , ava nt de passe r a u L ouv re e n 19 0 3.

Cals s'installe à Honfleur en 1873, après le décès de sa femme.

Anticipant les impressionnistes, il peint ses figures sur le motif et dans des sites que·Monet et ses amis sauront exploiter (Le Déjeuner à Honfleurj.. »