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Abd El-Krim

Publié le 16/05/2020

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« Abd El-Krim Pendant de nombreuses années, des propagandes adverses sèmeront le doute dans les esprits au sujet d'Abd El-Krim.

Qui était-il au fait? Un chef nationaliste, un rebelle, ou un simple aventurier cherchant à satisfaire ses propres ambitions ? Mohammed Ben Abd El-Krim El-Khattabi est né vers 1882 dans la tribu des Beni Ouriaghel, sur le versant méditerranéen du Maroc.

Son père occupait le poste de kadi(juge) de la région de Melilla, ce qui lui a permis de faire des études traditionnelles musulmanes et de les compléter par des études dansles écoles espagnoles.

Son frère aîné, M'hammed, qui sera son principal conseiller pendant la guerre du Rif, poussera ses études plus loinen obtenant un diplôme d'ingénieur à Madrid. De 1911 à 1918, Mohammed Ben Abd El-Krim El-Khattabi, plus couramment connu sous le nom d'Abd El-Krim, travaille à la OficinaIndigena de Melilla (Bureau des affaires indigènes).

En même temps il rédige les articles en arabe du journal El telegrama del Rif.

Cesfonctions lui permettent de découvrir les faiblesses de l'administration espagnole ainsi que la façon dont cette même administration sepréparait à piller les richesses minières du Rif.

Cela ne pouvait que lui faire mépriser l'ennemi espagnol qui, depuis le bombardement etla prise de Melilla par la flotte d'Isabelle la Catholique en 1496, cherche par tous les moyens à pénétrer au Maroc. En 1918, les autorités espagnoles l'accusent de conspiration avec les tribus rebelles et le jettent en prison.

Il réussit à s'échapper et àrejoindre sa tribu à Ajdir.

Dès 1919, il mobilise les Beni Ouriaghel et les lance contre les camps militaires espagnols.

Les représailles desEspagnols apportent progressivement à Abd El-Krim l'adhésion des autres tribus du Rif.

Mais c'est sa victoire totale à la bataille d'Anoualqui le consacrera émir (prince) du Rif.

Le 21 juillet 1921, date de la prise d'Anoual, marquera pour l'Espagne le début d'un désastrepolitique et militaire.

En essayant de reprendre Anoual, le général Silvestre est battu.

Il se suicide et tous les officiers quil'accompagnaient meurent sur le champ de bataille, ou sont faits prisonniers par les hommes d'Abd El-Krim.

Le général Navarro, partantde Melilla, essaie de secourir ce qui reste de l'armée de Silvestre.

Il est, lui aussi, obligé de battre en retraite et de se retrancher avectrois mille survivants à Monte Arruit.

Le gouvernement espagnol démissionne et les enquêtes et débats de Las Cortés, dans les mois quisuivent, dévoileront chaque jour un peu plus du désastre de l'armée espagnole dans le Rif.

Jusqu'en 1925, les forces d'Abd El-Krim neconnaissent pratiquement que des victoires et son autorité s'étend à l'ensemble du Rif et à une partie des Djebala. On peut se demander comment Abd El-Krim a pu tenir tête et battre une armée espagnole moderne, disposant de matériel de guerresupérieur.

Sa stratégie militaire avait pourtant été inventée par les Espagnols dans leurs luttes contre les armées napoléoniennes : laguérilla.

Abd El-Krim la perfectionne, l'adapte aux conditions du début du XXe siècle et l'érige en guerre de libération populaire.

Leshommes de ses troupes étaient tous des volontaires et menaient parallèlement leurs activités civiles et militaires.

Au début, Abd El-Krimachetait son matériel de guerre.

Par la suite, c'est l'Espagne qui lui en a fourni.

A Anoual, par exemple, l'armée espagnole laisse derrièreelle deux cent mille cartouches, plusieurs milliers de fusils, six cents obus et quelques pièces d'artillerie.

"Tant que l'armée espagnole aquelque chose à perdre, nous continuerons à être bien équipés", disait-il. L'organisation administrative et politique que dirigeait Abd El-Krim était simple et flexible.

L'ensemble des tribus du Rif a été regroupé ausein d'une confédération extrêmement souple.

Au sommet de cette confédération siège le diwan ou conseil, composé de six wazirs ouministres.

C'est cette structure politique qu'on a qualifiée de république du Rif.

Mais cette dénomination semble avoir été utilisée surtoutpour attirer des sympathies dans le monde occidental. La cause d'Abd El-Krim ne manquait pas de sympathisants spontanés ou intéressés.

En Grande Bretagne, un comité de soutien s'estconstitué et a acquis une telle influence qu'Abd El-Krim a pu croire que le Royaume-Uni interviendrait officiellement en sa faveur.

Le Timesde Londres, dont le correspondant Walter Harris était un ami personnel d'Abd El-Krim, publiait régulièrement des articles et des documentssur la situation au Rif.

En France, c'est surtout le Parti Communiste et les milieux libéraux qui apportèrent leur appui à Abd El-Krim.

Enfin,le monde islamique et arabe, en pleine renaissance, ne pouvait que suivre avec joie les exploits du nouveau prince de l'Islam. Abd El-Krim voulait libérer l'ensemble du Rif et en faire un État national souverain.

L'Espagne garderait Ceuta et Mellila qu'elle occupaitdepuis le XVe siècle.

La réalisation de ces objectifs mettrait en question le traité franco-espagnol de 1904, le traité d'Algésiras de 1906 etle traité de Fès de 1912.

Abd El-Krim ne reconnaissait pas le traité de Fès et estimait que la monarchie marocaine qui en subissait lesconséquences était prisonnière de la France.

Quant aux autres puissances intéressées, Abd El-Krim était disposé à traiter avec elles, unefois la paix rétablie. En 1924, Abd El-Krim avait obligé toutes les forces espagnoles à se replier sur leurs positions côtières.

Il utilisa l'année 1925 pour réduirequelques dissidences internes, notamment celle de Raissouli soutenu par les Espagnols dans les Djebala.

C'est alors que plusieurspressions furent exercées sur lui pour qu'il se tourne vers le sud afin de libérer la partie du Maroc soumise à l'emprise française.

Lesoffensives qu'il déclenche au printemps de 1925 sont difficilement contenues par l'armée française.

Abd El-Krim annonce la prise de Fèspour le mois de mai.

Lorsque son avance vers le sud est bloquée, il tente des ouvertures vers l'est et vers l'ouest.

Profitant de cettedispersion, les Espagnols reprennent du terrain au nord en débarquant à Moro Nuevo.

Simultanément, sur le front diplomatique, l'Espagneet la France proposent à Abd El-Krim un plan d'autonomie interne pour le Rif dans le cadre du protectorat.

Abd El-Krim refuse.

C'estl'indépendance totale qu'il veut.

C'est alors que les gouvernements français et espagnol décident de coordonner leurs opérations militairesen engageant sur le terrain des forces considérables en hommes et en matériel, sous le commandement du maréchal Pétain. Ayant à faire face à des forces supérieures, Abd El-Krim demande l'ouverture de pourparlers de paix qui auront, lieu à Oujda en mars1926.

Les délégués franco-espagnols demandent à Abd El-Krim : a) de reconnaître l'autorité du Sultan ; b) de libérer les prisonniers ; c)de désarmer les tribus, et d) de s'expatrier.

En échange, le Rif aura son autonomie interne.

Ces propositions étaient inacceptables pourAbd El-Krim.

La guerre reprend mais cette fois-ci les Français et les Espagnols ont renforcé leurs armées qui ont été équipées avec lesmoyens les plus destructifs connus à l'époque.

Abd El-Krim devait choisir entre continuer la guerre avec ce que cela implique commemassacre de la population du Rif, ou se sacrifier lui-même pour la sauvegarder. Le 27 mai 1926, il se rend à l'armée française.

Le 27 août, il est exilé à l'île de la Réunion où il demande constamment à être transféréen France.

Il n'obtiendra ce transfert qu'en 1947.

Lorsque le bateau qui l'emmène en France fait escale à Suez, il en descend avec safamille et demande l'asile politique au roi Farouk.

Il s'installe au Caire où il trouve la nouvelle génération des nationalistes du Maghrebdont Habib Bourguiba et Allal El-Fassi.

Le 9 décembre 1947, il crée avec eux le Comité de Libération du Maghreb dont il est élu président àvie.

Le 5 janvier 1948, il lance un manifeste pour la libération de l'Afrique du Nord.

Mais la nouvelle génération des nationalistesmaghrébins opte pour la lutte politique alors qu'Abd El-Krim est l'homme de la libération par la lutte armée.

Abd El-Krim n'est pas satisfaitdes conditions d'indépendance obtenues par le Maroc et la Tunisie en 1956 et considère les accords d'Évian de 1962 comme une"trahison".

Il meurt le 6 février 1963 en demeurant fidèle à son idéal de souveraineté totale.

Hô Chi Minh le glorifie en reconnaissant enlui un modèle et "le précurseur" de la décolonisation par les armes.. »

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