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Pausanias

Pausanias. 1. À Sparte, au début du Ve siècle av. J.-C., fils du roi Cléombrotos Ier, neveu de Léonidas et régent de Sparte en 479 av. J.-C., quand il commanda les forces grecques lors de la bataille de Platée. Lors d’opérations ultérieures menées par les Grecs contre les Perses, en 478, il s’empara de Byzance, mais il abusa avec arrogance de son autorité, ce qui conduisit les alliés à déclarer qu’ils préféraient la domination d’Athènes (ce fut la première étape de la création de la confédération de Délos). Comme on soupçonnait aussi Pausanias de négocier secrètement avec le roi perse Xerxès, les Spartiates le firent revenir en 477. Il passa en jugement mais sa culpabilité ne put être prouvée, et il revint à Byzance, apparemment avec l’approbation de Sparte. Chassé par l'Athénien Cimon vers 475 av. J.-C., il alla vivre à Colones en Troade. Des informations sur les négociations qu’il continuait à mener avec la Perse le firent rappeler à Sparte, mais il fut de nouveau acquitté, aux environs de 470 av. J.-C. On le soupçonna alors de fomenter une révolte des hilotes (les esclaves Spartiates), et vers la même époque, une lettre révéla ses relations avec les Perses. Pour échapper à l'arrestation, il trouva refuge dans un sanctuaire, mais ce fut pour y être emmuré. Agonisant, on le fit sortir, pour qu’ il meure sur un sol non consacré (467-466 av. J.-C.).

2. (connu v. 160 apr. J.-C.). Voyageur et géographe grec, auteur d’une « Description de la Grèce » (Periégèsis Hellados) conservée intégralement. Certains indices, dans cette œuvre, suggèrent qu’il naquit en Lydie. Ce qu’il nous raconte repose sur ses propres voyages; son information historique paraît fiable dans l’ensemble, et sa précision générale est attestée par les vestiges survivants des monuments qu’il décrit. Son œuvre est composée de dix livres, à savoir : I. Attique et Mégaride ; II. Corinthe et Argolide ; III, Laconie ; IV. Messénie; V et VI : Élide (avec Olympie); VII. Achaïe ; VIII : Arcadie; IX: Béotie; X: Phocide (avec Delphes). Pausanias en général esquisse l’histoire puis la topographie des cités importantes, et mentionne ensuite leurs cultes religieux et leur mythologie. Ce n’est que rarement qu’il fait allusion au paysage ou aux produits naturels des régions qu’il décrit, par exemple le miel de l’Hymette, les outardes autour de la rivière du Céphise en Phocide, les merles blancs du mont Cyllène, et les chênes, les chênes-lièges et les grandes tortues d’Arcadie. Il décrit surtout les objets et les lieux présentant un intérêt historique et religieux, comme Athènes, Olympie et Delphes, et en particulier les monuments artistiques ; les peintures de Polygnote et les statues de Myron et de Phidias retiennent son intérêt, mais il a moins à dire sur Praxitèle et les sculpteurs postérieurs. Il admire les Propylées à Athènes, le théâtre d’Épidaure et le temple de Bassae — ses ruines permettent au visiteur moderne de partager son jugement. Il se montre honnête envers les merveilles de la tradition comme le poisson moucheté de la rivière Aroanios : il admet que ces poissons ne chantaient pas, comme on le supposait, à la manière des grives, bien qu’il ait attendu au bord de la rivière jusqu’au coucher du soleil. Des deux histoires qui rendent compte de la présence d’un Triton embaumé dans un temple à Tanagra (peut-être quelque animal marin), il juge plus crédible celle selon laquelle la créature fut attirée près du rivage par une coupe de vin puis décapitée tandis qu’elle gisait ivre sur la plage. Il ne croit pas en revanche à l’autre version, qui veut que l’animal ait été tué en combat singulier par Dionysos. Le style de Pausanias est simple et sans prétention.

Pausanias, prince Spartiate de la branche des Agides (471 ou 470 av. J.-C.). Il était le fils de Cléombrotos et le neveu de Léonidas. Il dirigea Sparte pendant l’enfance du fils de ce dernier. Après avoir commandé les Grecs à Platées (479), il prit Byzance et Chypre aux Perses. Enhardi par ses succès, il s’allia aux Perses, dont il demanda l’aide dans l’ambitieux dessein de devenir le tyran de toute la Grèce. Ses complots ayant été soupçonnés, on envoya Cimon contre lui pour le chasser de Byzance (477), à la suite de quoi il fut rappelé à Sparte. Fortuitement, on obtint la preuve de sa trahison; il fut arrêté par les éphores pour être jugé. Mais, avant même d’être saisi, il se réfugia dans le temple d’Athéna Chalkiœkos, dont les Spartiates murèrent les portes ; il mourut ainsi de faim.

Pausanias, voyageur et géographe (Lydie ? IIe s. de notre ère). On ne sait que peu de chose de ce Pausanias, sinon qu’il vécut à Rome sous les règnes d’Antonin le Pieux et de Marc-Aurèle et qu’il y mourut assez âgé. Il nous a laissé un ouvrage des plus précieux, une Description de la Grèce à la suite de voyages dans l’Hellade occupée par les Romains mais qui conservait encore à peu près intacts tous les trésors accumulés depuis des siècles. L’Attique et la Mégaride (Livre I), la Corinthie, la Sicyônie, la Phliasie et l’Argolide (II), la Laconie (III), la Messénie (IV), l’Élide (V et VI), l’Achaïe (VII), l’Arcadie (VIII), la Béotie (IX), la Phocide (X), y sont décrites en détail. Cet ensemble nous a conservé encore une quantité de traditions mythiques et légendaires, des éléments importants sur l’histoire, les cultes, les croyances, etc. qui en font l’un des documents les plus précieux pour notre connaissance de la Grèce.

Pausanias (mort en 470 av. J.-C.) ; régent Spartiate et chef militaire.

Fils du roi Cléombrote et neveu de Léoni-das, il exerce la régence pendant la minorité de son cousin Pleistarchos. Il commande les forces alliées des Grecs à Platées (479), au sud de la Boétie, et contraint à l’automne 479 l’armée perse conduite par Mardonios de quitter la Grèce. Puis en 478, commandant de la flotte alliée, il débarrasse Chypre et la Propontide de l’occupation perse. Cependant, après la prise de Byzance, ses manières arrogantes, sa rude autorité, ses ambitions cachées lui font perdre la confiance des Grecs ioniens qui soupçonnent P. de négocier en secret avec Xerxès et se mutinent. Ils se placent alors sous la direction d’Athènes (confédération maritime de Délos). P. est révoqué par les éphores de Sparte pour haute trahison. Acquitté à l’issue de son procès, il retourne de sa propre autorité à Byzance où il règne plusieurs années jusqu’à ce que Cimon l’en chasse vers 475. Réfugié en Troade, P. espère que le Grand Roi l’aidera à établir une hégémonie personnelle sur toute la Grèce. Il est définitivement rappelé à Sparte et inculpé de « médisme » par les éphores, de nouveau sans succès. Ses contacts avec Thémistocle, exilé à Argos, semblent contribuer à le faire soupçonner d’avoir envisagé de renverser l’ordre établi, c’est-à-dire le pouvoir de l’éphorat, avec l’aide des hilotes. Comme il tente de se soustraire à une arrestation en fuyant vers le temple d’Athéna Chalkioikos, il y est emmuré. Sous couvert de respecter le droit d’asile, on l’y laisse mourir de faim.

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