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PASTEUR Louis

PASTEUR Louis. Louis Pasteur est un des plus grands savants français. Sa gloire est universelle. Avant lui, les problèmes de la structure moléculaire des corps, de l’origine de la vie, du cycle éternel de la vie et de la mort dans la nature, étaient enveloppés du plus profond mystère. L’homme regardait sans les comprendre les phénomènes de fermentation et de putréfaction. Il était impuissant à se préserver des maladies contagieuses, ne sachant ni leur cause ni leur mode de propagation. Les chirurgiens n’osaient plus opérer, la moindre incision pouvant être une porte ouverte à la mort. L’infection puerpérale était la terreur des maternités. Industries des fermentations, médecine humaine et médecine vétérinaire, chirurgie, obstétrique et hygiène furent transformées par ses découvertes. Il naquit le 27 décembre 1822 à Dole (Jura). Son père, Jean-Joseph Pasteur, était tanneur, après avoir fait comme conscrit la guerre d’Espagne et la campagne de France dans les années de Napoléon. En 1826 Jean-Joseph Pasteur vint s’installer à Arbois (Jura). Louis Pasteur, d’abord élève au Collège d’Arbois, continua ses études au Collège royal de Besançon. Il passa son baccalauréat ès sciences avec la note « médiocre » en chimie. En 1843 il est reçu quatrième au concours de l’Ecole normale supérieure. Élève, puis aide-préparateur de physique à l’Ecole normale, il passe en 1847 ses thèses de doctorat en physique et en chimie. A vingt-six ans, il publie dans les Annales de chimie et de physique un mémoire de cristallographie qui le rend célèbre dans le monde savant. Il avait résolu un problème qui semblait aux chimistes et aux physiciens insoluble : comment deux substances cristallines considérées comme identiques, le tartrate et le paratartrate de soude et d’ammoniaque en solution, peuvent-elles, l’une dévier la lumière polarisée (tartrate), l’autre être sans action sur cette lumière (paratartrate) ? Pasteur découvre, sur une des arêtes des cristaux de tartrate, une minuscule facette qui n’avait jamais été observée avant lui. Placé devant une glace, le cristal donne une image non superposable : il est « dissymétrique ». Les cristaux de paratartrate ont les uns une facette qui s’incline à droite (cristaux droits), les autres une facette qui s’incline à gauche (cristaux gauches). Une solution de cristaux droits dévie à droite la lumière polarisée. Une solution de cristaux gauches la dévie à gauche. Le mélange, en quantités égales, des deux solutions, constituant le paratartrate, n’a plus d’action sur la lumière polarisée. Après des recherches de plusieurs années, où il associa la cristallographie, la chimie et l’optique, Pasteur put établir qu’il y a un parallélisme entre la forme extérieure d’un cristal, sa constitution moléculaire et son action sur la lumière polarisée. Les cristaux dissymétriques font dévier la lumière polarisée; les cristaux qui ont un plan de symétrie la laissent indifférente. Enfin, Pasteur formula une loi dont les conséquences l’amenèrent au seuil même du mystère de la vie : seuls les produits de la nature vivante sont dissymétriques et, corrélativement, actifs sur la lumière polarisée; au contraire, les produits minéraux ont un plan de symétrie et sont corrélativement inactifs. Ce sont ces travaux de Pasteur sur les cristaux qui furent à l’origine de la stéréochimie. Pasteur avait été nommé à la fin de 1848 Professeur suppléant de chimie à l'Université e Strasbourg. Il avait épousé dans cette ville la fille du recteur, Mlle Marie Laurent. Elle fut pour son mari la compagne idéale qui ne cessa de l’aider dans son travail et de le soutenir dans les épreuves de sa vie. En 1854, Pasteur fut nommé doyen de la Faculté des sciences de Lille. C’est à ce moment qu’il fut entraîné vers l’étude des fermentations par une suite logique de ses recherches. Il avait constaté que, sous l’influence d’une fermentation, l’acide paratartrique est dissocié : on ne trouve plus dans le liquide fermenté que l’acide tartrique gauche; ainsi, une substance non active sur la lumière polarisée devient active sous l’influence d’une fermentation. Puisque toute substance active provient de la nature vivante, la fermentation, se demanda Pasteur, ne serait-elle pas corrélative de la vie ? Il étudia d’abord les fermentations lactique et alcoolique. De 1857 à 1863 se succédèrent notes à l'Académie des sciences et mémoires sur les fermentations et le rôle des ferments dans la nature. Comment agissent les ferments pour transformer la matière fermentescible? L’étude de la fermentation butyrique va éclairer Pasteur. Le ferment qui produit cette fermentation possède la propriété de vivre à l’abri de l'air. Il emprunte à la matière organique l’oxygène dont il a besoin pour vivre et ainsi il la décompose. Pasteur propose les termes « aérobies » et « anaérobies » pour les deux genres de vie que l’on rencontre parmi les êtres inférieurs, l’un qui exige la présence du gaz oxygène libre, l’autre qui s'effectue en dehors du contact de ce gaz. Pasteur généralise ce qu’il a observé dans la fermentation butyrique : pour lui, la fermentation, c’est la vie sans air. Une question se posait : les micro-organismes peuvent-ils apparaître spontanément dans les milieux fermentescibles ? Il fallait donc résoudre ce problème : existe-t-il une génération spontanée ? Problème demeuré jusqu’alors insoluble. Après des expériences et après des luttes mémorables avec ses contradicteurs, en particulier avec Pouchet, directeur du Muséum d’Histoire naturelle de Rouen, Pasteur put affirmer en 1862, dans un célèbre mémoire, que les poussières de l’atmosphère renferment des micro-organismes toujours prêts à se développer et à se multiplier. Les liquides les plus putrescibles restent inaltérés si on a la précaution de les mettre à l’abri du contact de ces germes. Pasteur fut amené, au cours de ses travaux sur les fermentations, à étudier la formation du vinaigre (1862) et les maladies des vins (1863). Il découvre pourquoi le vin se transforme en vinaigre. Ce liquide provient de l’oxydation du vin, oxydation provoquée par un ferment, mycoderma aceti. Pasteur enseigne aux vinaigriers comment on peut obtenir un vinaigre de qualité constante. Chaque maladie des vins, constate Pasteur, est due à un ferment particulier. Pour éviter l’altération des vins, Pasteur propose de les chauffer à une température de 55° (pasteurisation). Depuis la fin de 1857 Pasteur était administrateur de l’Ecole normale et directeur des études scientifiques de cette Ecole. Il travaillait dans un misérable laboratoire. En 1865, il se sent prêt à étudier le grand problème des maladies contagieuses. Elles devaient être dues, se disait-il, à des ferments vivants, comme le sont les fermentations. Mais voici que son maître, le chimiste Jean-Baptiste Dumas, lui demande de s’occuper d’une maladie qui sévit sur un insecte, le ver à soie. L’industrie de la soie dans le Midi de la France était ravagée par cette maladie, appelée pébrine. Pasteur hésité : il n’a jamais vu un ver à soie. Cependant il finit par accéder aux sollicitations pressantes de Jean-Baptiste Dumas et part pour Alès (Gard) où la maladie était particulièrement sévère. Il constate au microscope, dans les vers malades, des corpuscules brillants. Il affirme que ces corpuscules sont la cause de l’affection. Il montre que la maladie est contagieuse : elle se propage presque toujours par les déjections des vers malades. Il montre aussi qu’elle est héréditaire : il voit les corpuscules dans le ver malade, les suit dans la chrysalide, dans le papillon et dans les œufs que celui-ci vient de pondre. Puisque la maladie est héréditaire, on peut la combattre par le « grainage cellulaire » : on fait pondre isolément chaque papillon femelle sur un linge; la ponte effectuée, on fixe la femelle au coin du linge; après broyage de la femelle, si l’examen microscopique montre la présence de corpuscules, les œufs doivent être détruits, car us sont certainement corpusculeux. Que de combats Pasteur dut livrer contre les éleveurs de vers à soie ! Ces travaux sur la pébrine expliquaient pour la première fois scientifiquement la contagion et l’hérédité d’une maladie infectieuse et établissaient des règles de prophylaxie. Bien que la pébrine fût évitée, certains élevages présentaient encore une forte mortalité. Pasteur constata qu’il s’agissait d’une maladie, distincte de la première, la flacherie. Dans l’intestin des vers atteints de cette maladie, il découvrit en abondance des micro-organismes, les uns en « chapelets de graines », les autres en forme de « vibrions ». Ces germes proviennent de la feuille du mûrier en décomposition. Ils deviennent pathogènes dans l'intestin du ver lorsque celui-ci est affaibli par suite d’un élevage défectueux (encombrement, mauvaise aération) ou par suite de facteurs météorologiques (orages, vent, température élevée). Ainsi il faut un « terrain » particulier pour que la maladie se déclare. Bien plus, il existe une prédisposition héréditaire a la flacherie par suite de la débilité de la descendance d’un ver malade. Pasteur, depuis 1868, était paralysé du côté gauche. C’est avec cette terrible infirmité qu’il accomplit la dernière partie de son œuvre, la plus prodigieuse et la plus féconde. Après la guerre de 1870, durant laquelle il manifesta d’une façon éclatante son patriotisme, il reprit ses recherches sur les fermentations. Il indiqua les conditions d’une bonne fabrication de la bière et mit en évidence, dans les maladies de cette boisson, des germes apportés par les poussières de l’air ou répandus à la surface des objets servant au travail du brasseur. Il faut, pour rendre la bière inaltérable, la chauffer comme on chauffe le vin (pasteurisation). C’est seulement en 1877, après avoir été élu à l’Académie de médecine en 1873 (à une voix de majorité), qu’il se décida à entreprendre des recherches sur les maladies infectieuses des animaux supérieurs. Il les commença par l’étude de la maladie charbonneuse avec ses collaborateurs Chamberland et Roux. La cause de cette maladie, malgré les travaux de Davaine et de Koch, était encore tout entourée d’obscurité. Pasteur, par une technique semblable à celle qui lui avait permis d’isoler les micro-organismes agents des fermentations, donna la preuve irréfutable que le petit bâtonnet (appelé « bactéridie » par Davaine) que l’on trouve dans le sang de l’animal charbonneux était bien la cause du charbon. La technique de Pasteur est simple : on met une goutte de sang charbonneux dans un premier tube de bouillon stérilisé par la chaleur; le microbe se multiplie; avec une goutte du premier tube, on ensemence un second tube; avec une goutte du second tube, on ensemence un troisième tube, etc. Par des cultures successives la goutte primitive « a été diluée dans des océans », selon l’expression de Roux. Or, une goutte de la 20e ..., de la 100e culture, inoculée à un mouton, le tue. On ne saurait donc penser que c’est une substance toxique contenue dans la goutte de sang charbonneux qui est la cause de la mort; c’est bien la bactéridie. Au cours de ces recherches sur le charbon, Pasteur découvrit le vibrion septique, microbe anaérobie qui provoque une septicémie gangréneuse. Il découvrit la cause des furoncles et de l’ostéomyélite : c’est un microbe en « amas de grains » (on l’appelle aujourd’hui staphylocoque). Il reconnut que l’infection puerpérale, qui était à l’origine d’une effroyable mortalité dans les maternités, était due à un microbe « en chapelet de grains » (dénommé depuis streptocoque). Ses discussions avec les membres du corps médical sont restées célèbres. Ses conseils aux médecins, aux chirurgiens, aux accoucheurs surprenaient tous ceux qui restaient attachés aux doctrines vétustes. La maladie infectieuse, disait Pasteur aux médecins, vient toujours de l’extérieur : il n’y a pas de maladie spontanée. Pour éviter la suppuration et l’infection puerpérale, disait-il aux chirurgiens et aux accoucheurs, il faut employer des objets exposés préalablement à une température de 130 à 150°. Les méthodes antiseptiques et aseptiques sont émanées des travaux de Pasteur. En l’année 1879, on entretenait au laboratoire de Pasteur le microbe du choléra des poules. Au cours de leurs recherches sur ce microbe, Pasteur, Chamberland et Roux observent que les poules ne meurent pas si on leur injecte la culture du microbe vieilli. Ces mêmes poules, inoculées quelque temps après avec une culture jeune, très virulente, résistent : elles sont donc « vaccinées ». C’est la conservation à l’étuve à 37° pendant plusieurs semaines qui fait perdre peu à peu sa virulence au microbe et c’est à l'action de l’oxygène de l’air qu’est due cette atténuation. Un microbe atténué transmet à sa descendance le degré de son atténuation. Telle fut l’origine de la méthode des vaccinations préventives. Cette méthode d’atténuation était-elle d’ordre général ? Pasteur cherche à l’appliquer avec Chamberland et Roux à la bactéridie charbonneuse, mais il se heurte à la spore, forme de résistance de la bactéridie. Après des essais multiples, Pasteur constate que les bactéridies se développent à 42-43° sans former de spores. A cette température, sous l’action de l’oxygène de l’air, l’atténuation se fait peu à peu. Ces bactéridies atténuées conservent le degré de leur atténuation dans les générations successives développées à 30-40°. A cette température, elles donnent de nouveau des spores qui fixent la virulence. Le vaccin du charbon était ainsi découvert. Une célèbre expérience fait à Pouilly-le-Fort (1881) démontra de la façon la plus éclatante l’effet des vaccinations pastoriennes. Sur un lot de cinquante moutons, seuls vingt-cinq reçurent le vaccin charbonneux. Les vingt-cinq vaccinés résistèrent tous à l’inoculation d’une bactéridie extrêmement virulente. Les vingt-cinq moutons témoins périrent tous après l’inoculation de la bactéridie. Pasteur étudia un peu plus tard, avec Thuillier, le microbe du rouget du porc qui provoque une maladie mortelle chez le pigeon. Issu de l’organisme de cet animal, le microbe possède une virulence exaltée pour le porc. Par contre, si ce microbe provient de l’organisme d’un lapin, sa virulence pour le porc est atténuée au point de pouvoir immuniser cet animal contre la maladie mortelle. En 1881, Pasteur est en pleine gloire. Il reçoit la Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Il est élu membre de l’Académie Française. A cette époque, il poursuit des recherches sur la rage. Après bien des échecs dans l’expérimentation, il a l’idée avec Roux, puisque la rage est une maladie du système nerveux, d’inoculer après trépanation, à la surface du cerveau d’un chien neuf, une parcelle du cerveau d’un chien enragé : le chien inoculé mourut de la rage. Tous les chiens ainsi inoculés contractèrent la maladie. Désormais l’expérimentation devenait possible. L’expérience qui a réussi sur les chiens, Pasteur la reproduit avec Roux sur les lapins. Pasteur et Roux constatent que l’incubation de la rage, après de nombreux passages de lapin à lapin, est toujours de six jours. On a donc un virus de virulence fixe. Les moelles épinières de lapins injectés avec un virus fixe et sacrifiés au bout de six jours furent exposées dans des vases à l’action de l’air; l’atmosphère de ces vases était privée d’humidité grâce à des fragments de potasse déposés dans le fond : la virulence s’atténua ainsi lentement, jusqu’à s’éteindre. La rage n’apparaissant que plusieurs semaines après la morsure, on pouvait tenter de vacciner les chiens pendant la période où le virus n’a pas encore atteint les centres nerveux. A des chiens mordus par un animal rabique, Pasteur injecte des moelles de lapins vieillies, puis des moelles de plus en plus fraîches : la rage ne se déclare pas. Sûr de sa méthode, Pasteur se décide à l’appliquer à l’homme. Un jeune Alsacien, Joseph Meister, fut le premier inoculé par le vaccin antirabique. D'autres suivirent. Le résultat fut éclatant : un homme mordu par un chien enragé peut être à coup sûr préservé de la rage si les inoculations sont faites peu de temps après la morsure. Cette découverte n’alla pas sans susciter de violentes controverses. Les attaques contre les vaccinations antirabiques furent dirigées par un professeur de la Faculté de médecine de Paris, Peter. Elles furent douloureuses à Pasteur. Mais la vérité finit par triompher. En 1880, l’institut Pasteur fut inauguré. Dans cet Institut, qui allait bientôt avoir des filiales dans le monde entier, Pasteur vit se développer la science qu’il avait créée. Sans cesse de nouvelles découvertes en montraient la fécondité. Le 27 décembre 1892 eut lieu le Jubilé de Pasteur à la Sorbonne : les savants du monde entier apportèrent la reconnaissance des peuples a celui qu’on appelait le plus grand bienfaiteur de l’humanité. Le 28 septembre 1895, à Villeneuve-l’Êtang (commune de Marnes-la-Coquette), près de Paris, Pasteur mourut. La France lui rit des obsèques nationales. Il repose à l’institut Pasteur dans une crypte où sont rappelées ses principales découvertes. A côté de lui est inhumée Mme Pasteur.




♦ STÉRÉOCHIMIE. - « Le travail sur les tartrates a été le point de départ d’un des plus beaux progrès de la chimie théorique moderne... Le Bel et Van ’T Hoff ont précisé l'idée de Pasteur et l’ont adaptée à l’interprétation d’une multitude de faits; et ainsi s ’est formée une théorie qui, sous le nom de « Chimie dans l’espace » ou Stéréochimie, établit des rapports réguliers entre les propriétés des corps et l’arrangement des atomes dans leurs molécules... » Léon Boutroux. ♦ Industries des fermentations. - « Les applications des méthodes pastoriennes offrent à l’industrie un champ pour ainsi dire illimité. Depuis que Pasteur nous a enseigné des procédés de travail précis, capables de conduire rigoureusement et presque mathématiquement au résultat désiré, le nombre des industries fondées sur des actions microbiennes va constamment en croissant. » A. Fernbach. ♦ MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. -« La médecine vétérinaire a été rénovée par la science de Pasteur. C’est à des maladies animales que s’appliquent les premières découvertes dans le domaine de la pathologie et ce sont les vaccinations charbonneuses qui attestent dans le monde le merveilleux pouvoir de la doctrine. Mais celle-ci est indéfiniment féconde : une découverte en suscite de nouvelles; toxines et sérums servent à la prévention et au traitement des maladies, tandis que se précisent les possibilités d’une chimiothérapie spécifique et que des méthodes sûres de diagnostic assurent une prophylaxie efficace. » E. Leclainche. ♦ MÉDECINE HUMAINE. -« La révolution produite en médecine par les découvertes de Pasteur, aucune science n’en connut jamais de semblable. Tout n’était qu’obs-curité et confusion sur l’origine des maladies transmissibles quand tout s’est éclairé soudain à la lumière de son génie... La découverte de la vaccination du choléra des poules, celle du charbon, plus tard celle du rouget des porcs ont prouvé que la connaissance des microbes ne sert pas seulement à déceler les causes des maladies, mais qu’elle est capable de fournir, contre les plus redoutables d’entre elles, des moyens de préservation d’une extraordinaire efficacité.» Fernand Widal. ♦ CHIRURGIE. — « Pasteur a doté la chirurgie du plus magnifique présent qu’elle ait jamais reçu : la sécurité opératoire... Les conquêtes de la chirurgie moderne dérivent de l’œuvre de Pasteur. C’est sa pensée qui, par la main des chirurgiens, guérit ou soulage tous les jours tant de misères. Opérateurs et opérés lui doivent une infinie reconnaissance. » Pierre Delbet. ♦ OBSTÉTRIQUE. « En obstétrique, comme en médecine et en chirurgie, les découvertes de Pasteur marquèrent le début d ’une ère nouvelle, et devinrent l’origine de transformations fondamentales permettant de sauver un nombre incalculable de femmes et d’enfants... On est en possession désormais, et c’est bien incontestablement au génie de Pasteur qu’on le doit, de notions précises sur l’étiologie de la fièvre puerpérale et Ion est du même coup en mesure, sinon de guérir, du moins de prévenir cette terrible maladie. » V. Wallich. ♦ HYGIENE. «Il suffit de comparer ce qu’était dans l’ensemble des nations civilisées la mortalité par maladies transmissibles avec ce qu’elle est aujourd’hui, pour être confondu d’admiration et pénétré d’une infinie gratitude envers le puissant génie qui a réalisé ce miracle de faire reculer la mort... C’est par centaines de millions qu’il faut déjà compter les vies humaines dont l’existence a été sauvegardée grâce aux découvertes de Pasteur. » A. Calmette. ♦ «L’œuvre de Pasteur est admirable, elle montre son génie, mais il faut avoir vécu dans son intimité pour connaître toute la bonté de son cœur. » Emile Roux. ♦ « Si Pasteur est, de tous les génies qui ont apparu depuis le début de l’humanité, un des plus admirés et des plus aimés, c’est parce que s’associe en lui tout ce qui fait la grandeur de l’homme : la noblesse du caractère, le courage moral sans défaillance, l’enthousiasme sans cesse renaissant, l’audace du risque, le travail désintéressé, la pitié pour la souffrance, le culte de la vérité et de tout ce qui est grand et beau, l’amour de la patrie, la foi en la destinée humaine. » Pasteur Vallery-Radot. ♦ « Il était, me semble-t-il, l’homme le plus parfait qui eût jamais pénétré au royaume de la Science... Sa vie a été parfaite, s’il en fut, dans les limites permises à l’humanité. Il travailla sans cesse. Il connut la pauvreté, les deuils, la maladie, l’opposition. Il lui a été donné de voir ses idées reconnues dans le monde entier, ses découvertes intronisées, ses méthodes appliquées à des milliers d’entreprises industrielles et agricoles, sa science mise en pratique par tous les médecins et chirurgiens, son nom loué et béni par l’humanité. Quand le génie vient sur la terre, ce qui n’arrive pas aussi souvent que le croient certains de nos habiles hommes, il choisit de temps à autre d’étranges tabernacles; mais voici un homme dont la vie spirituelle et la vie scientifique ont été également admirables. » René Dubos.


PASTEUR, Louis (Dole, 1822-Ville-neuve-l'Étang, 1895). Chimiste et biologiste français, créateur de la microbiologie. Il découvrit que la fermentation était due à des micro-organismes vivants (microbes) qu'il reconnut comme étant responsables de certaines maladies dites infectieuses. Il démontra ainsi la nature microbienne de la maladie du charbon chez les moutons. Il créa l'aseptie et les méthodes aseptiques, puis réalisa le vaccin contre le charbon et, après de nombreuses difficultés, celui contre la rage (1885). Ce que l'on appelle aujourd'hui la pasteurisation provient d'une méthode, réalisée par Pasteur, de conservation des liquides fermentescibles, comme le vin ou la bière.

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