Databac

PARTICIPATION

PARTICIPATION, n.f. (lat. participare «avoir part», «partager», «prendre part à» ; c'est la traduction classique du gr. metexis). ♦ 1° Platon. Rapport de dépendance essentielle des choses sensibles aux Idées ; rapport intelligible des Idées entre elles. ♦ 2° Aristote critique ce terme, qu'il considère comme obscur, n'expliquant pas le rapport envisagé du sensible à l'intelligible (il y voit non une relation de participation d'un être à un autre être, mais une relation entre principe de détermination intelligible et pouvoir de réceptivité, la Forme et la Matière). ♦ 3° Saint Thomas d’Aquin conserve l’analyse d'Aristote, et il montre en outre que, dans son existence (dans le fait d'être), toute chose créée dépend absolument de Dieu {participât esse, «participe» [dans son] être»). C'est le rapport de dépendance ontologique et non plus simplement selon l'essence (l'essence de la chose est créée avec son existence dans l'acte qui la fait être, qui lui donne d'être).

PARTICIPATION

Union de la partie au tout, d’un être fini à l’infini ou du moins à ce qui le dépasse. C’est, par exemple, chez Platon le rapport qui lie, d’une part, les réalités sensibles aux Idées qui en sont le modèle ou paradigme et, d’autre part, les Idées entre elles. En ethnologie, chez Lévy-Bruhl, la participation désigne l’aspect de la pensée prélogique qui caractérise la mentalité primitive et selon laquelle les objets, les êtres et les phénomènes « peuvent être à la fois eux-mêmes et autre chose qu’eux-mêmes ». En tant que principe de la pensée « archaïque », elle s’opposerait au principe d’identité qui régit la pensée occidentale.

participation, acte de prendre part à quelque chose. — La théorie de la participation conçoit la relation entre le monde ou l'esprit humain, d'une part, et Dieu, d'autre part, comme une relation de présence réciproque. C'est la théorie des néo-platoniciens (Plotin); elle s'oppose aux théories de la création, qui séparent le créateur et le créé. Bref, la métaphysique de la participation est une forme de panthéisme. On parle aussi de participation pour décrire, en psychologie et en sociologie, l'état de l'homme qui vit en symbiose avec le monde et avec autrui, sans avoir conscience de l'« objectivité » du monde et de l'« altérité » d'autrui, sans s'opposer à eux en se posant comme moi individuel : cet état de participation est celui du tout jeune enfant (de sa naissance à deux ans environ). Enfin, en morale, une philosophie de la participation implique la nécessité de l'« engagement » de l'individu dans les luttes sociales et politiques de son époque (par exemple, le marxisme et l'existentialisme).

PARTICIPATION (n. f.) 1. — Traduction du grec metexis que Platon emploie pour décrire le rapport de communauté liant les idées au sensible et les idées entre elles. 2. — Union intime de deux réalités ; pour Lévy-Bruhl, mode de pensée primitive supposant des rapports d’identification ou de communauté d’action entre différents êtres et en part, entre l’individu et son totem. 3. — (Sens vulg.) Fait de prendre part, d’être associé à quelque chose (participer aux bénéfices, aux décisions).

Liens utiles