PARFAIT

PARFAIT, adj. ♦ 1° Sens strict, étymologique (lat. perfectus «achevé», «complètement réalisé»). Terminé, complet, qui répond à son type ou à son concept. Par exemple, l'insecte parfait est celui qui est arrivé au terme de son évolution, après avoir subi ses diverses métamorphoses ; un chronomètre doit avoir une exactitude parfaite ; une égalité mathématique est une égalité parfaite. ♦ 2° Sens moral. Qualifie un être sans aucune imperfection, donc possédant toutes les vertus. ♦ 3° Sens métaphysique. L'être parfait («souverainement parfait», dit Descartes), en qui ne se trouve nul défaut, nulle limitation de perfection : Dieu. Leibniz écrit : «Dieu est absolument parfait, la perfection n'étant autre chose que la grandeur de la réalité positive prise précisément en mettant à part les limites ou bornes dans les choses qui en ont. Et là où il n'y a point de bornes, c'est-à-dire en Dieu, la perfection est absolument infinie» {Monadologie, § 41). La preuve par l'idée de parfait (saint Anselme, Descartes) se présente sous deux formes : a) «Il n’y a pas moins de répugnance à concevoir un Dieu (c'est-à-dire un être souverainement parfait) auquel manque l'existence (c'est-à-dire auquel manque quelque perfection) que de concevoir une montagne qui n'ait point de vallée» (Descartes, cinquième Méditation) ; b) «Il est évident que ce qui connaît quelque chose de plus parfait que soi ne s'est point donné l'être, à cause que, par même moyen, il se serait donné toutes les perfections dont il aurait connaissance ; et par conséquent qu'il ne saurait subsister par aucun autre que celui qui possède en effet toutes ces perfections, c'est-à-dire qui est Dieu» (Principes, § 20).

Du latin perfectus, « accompli », « achevé ».

- Complet, achevé sous tous les rapports. - Qui ne souffre d’aucun manque, d’aucun défaut, d’aucune limitation. - Qui réalise adéquatement son essence ou qui accomplit correctement sa fonction (exemple : un cercle parfait).

• C'est par l'idée du parfait que Descartes, dans le Discours de la méthode, prouve l'existence de Dieu. Je possède en moi l'idée d'un être parfait dont je ne peux être la cause, puisque je suis moi-même imparfait ; cette idée n'a donc pu être mise en moi que par une nature souverainement parfaite, à savoir Dieu. • Pour Leibniz, Dieu, qui est parfait, a choisi de créer le meilleur d'entre tous les mondes qu'il pouvait créer.

PARFAIT (adj.) 1. — (Sens étym.) Qui est parvenu à son achèvement, au terme de son évolution, et, par conséquent, qui ne peut être conçu comme susceptible de progrès. 2. — Qui est ce qu’il est sans restriction, absolument (un gaz parfait) ; qui remplit exactement les conditions requises (une surface parfaitement plane). 3. — Ce à quoi rien de comparable ne peut être supérieur quant à la valeur : « Ce qui sous le rapport de la qualité propre et du bien n’est pas surpassé dans son genre » (Aristote). 4. — Par ext., ce qui peut servir d’exemple, de norme. 5. —L’être parfait : Dieu en tant qu’il est absolument et qu’il possède au plus haut point les qualités susceptibles d’un jugement de valeur (la bonté). Rem. : les class., qui se réfèrent toujours au concept de Dieu, ne distinguent pas l’Etre et la valeur (« Par perfection et réalité, j’entends la même chose », Spinoza).