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ORGANISATION ARMÉE SECRÈTE

Organisation clandestine européenne formée en Algérie et dans la métropole, au lendemain de l'échec du putsch des généraux du 21 avr. 1961, afin d'empêcher l'indépendance de l'Algérie. Dirigée par les généraux Salan et Jouhaud, par les colonels Argoud et Gardes, et encadrée soit par des officiers passés à la clandestinité, soit par des militants politiques issus des milieux européens d'Algérie, comme Jean-Jacques Susini, l'OAS ne se manifesta en métropole que par des plastiquages, mais déploya en Algérie une importante activité terroriste. Les « commandos Delta » du lieutenant Degueldre s'attaquèrent aux militants algériens du FLN, et aux membres des polices parallèles (« barbouzes ») envoyés en Algérie par le gouvernement français. Le but du terrorisme de l'OAS, qui commença à se déchaîner au cours de l'hiver 1961/62, était alors d'empêcher la conclusion d'accords entre la France et les nationalistes algériens. Les accords d'Évian (v.) ayant néanmoins été signés (18 mars 1962), l'OAS s'employa à provoquer le FLN dans l'espoir qu'une riposte massive de ce dernier déclencherait une intervention de l'armée et une reprise de la guerre. Mais l'armée resta fidèle au gouvernement, et cette tactique n'aboutit qu'aux combats de Bab el-Oued et au massacre de la rue de l'Isly (mars 1962). L'arrestation de Jouhaud (25 mars), de Degueldre (7 avr.) et de Salan (20 avr.) laissa l'OAS décapitée. Après le référendum du 8 avr. 1962, par lequel la métropole approuva massivement l'indépendance de l'Algérie, la lutte de l'OAS ne fut plus qu'un combat de desperados qui s'acharnaient à empêcher toute coexistence future des communautés européenne et algérienne en pratiquant la politique de la terre brûlée (destruction d'installations pétrolières, d'écoles françaises, incendie de la faculté et de la bibliothèque d'Alger...). L'indépendance de l'Algérie apparaissant inéluctable, l'OAS, sous la direction de Susini, joua sa dernière carte, celle de la négociation, et obtint du FLN la promesse d'une amnistie contre la trêve des destructions (17 juin 1962). En fait, la plupart des commandos OAS avaient déjà gagné l'Espagne ou l'Amérique du Sud, ou s'étaient réfugiés clandestinement en France. Les derniers chefs de l'OAS encore emprisonnés furent libérés par l'amnistie de juin 1968.

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