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Oeuvres poétiques de Clément MAROT, G.-F.

• Parmi les innombrables oeuvres de circonstance de ce poète de cour (1496-1544), on retient traditionnellement les pièces où il a su évoquer avec esprit ses mésaventures et solliciter ses protecteurs : À son ami Lyon (épître à son ami Léon Jamet, pour lui demander aide alors qu'il est emprisonné au Châtelet, en 1526, sous l'inculpation d'avoir mangé du lard en Carême; elle contient la fable du Lion et du Rat); Au roi, pour avoir été dérobé (épître à François Ier pour lui demander de l'argent). • On peut encore citer, entre autres, des rondeaux et des épigrammes galants, adressés à Anne d'Alençon, sa grande amie : Dedans Paris..., Le Dizain de neige, Du parlement d'Anne - pièces inspirées à la fois de la préciosité italienne et de la tradition courtoise française dont il est familier pour avoir réédité Le Roman de la Rose en 1527. • Les unes et les autres sont propres à montrer ce que pouvaient être la condition, les préoccupations et le talent d'un poète courtisan. ♦ « Clément Marot, seule lumière en ses ans de la vulgaire [= française] poésie. » Ronsard. ♦ « Quant à Clément Marot, ses œuvres furent recueillies favorablement de chacun. Il avait une veine grandement fluide, un vers non affecté, un sens fort bon, et encore qu'il ne fût accompagné de bonnes lettres, ainsi que ceux qui vinrent après lui, si n'était-il si dégarni qu'il ne les mît souvent en œuvre fort à propos. » Étienne Pasquier. ♦ « Chantez-nous / Non pas du sérieux, du tendre, ni du doux; / Mais ce qu'en français on nomme bagatelle, / Un jeu dont je voudrais Voiture pour modèle, / Il excelle en cet art : Maître Clément et lui / S'y prenaient beaucoup mieux que nos gens d'aujourd’hui.» La Fontaine. ♦ « Imitons de Marot l'élégant badinage... Marot, bientôt après, fit fleurir les ballades, / Tourna des triolets, rima des mascarades, / A des refrains réglés asservit les rondeaux. / Et montra pour rimer des chemins tout nouveaux. » Boileau. ♦ « Marot, par son tour et son style, semble avoir écrit depuis Ronsard : il n’y a guère entre ce premier et nous que la différence de quelques mots. » La Bruyère. ♦ « Le nom de Marot est la première époque vraiment remarquable dans l'histoire de notre poésie, bien plus par le talent qui brille dans ses ouvrages et qui lui est particulier, que par les progrès qu'il fît faire à notre versification. » La Harpe. ♦ « Marot, qui avait forgé la langue de Montaigne... a été goûté parmi nous pour quelques contes naïfs, quelques épigrammes licencieuses, dont le succès est presque toujours dans le sujet; mais c'est par ce petit mérite même que la langue fut longtemps avilie : on écrivit dans ce style les tragédies, les poèmes, l'histoire, les livres de morale. » Voltaire. ♦ « Une causerie facile, semée par intervalles de mots vifs et fins est presque le seul mérite qui le distingue, le seul auquel il faille attribuer sa longue gloire et demander compte de son immortalité... La sensibilité chez lui n’a qu'un éclair, et une larme est à peine venue que déjà le badinage recommence. » Sainte-Beuve.

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