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Nietzsche et l'oubli

« Cet animal nécessairement oublieux, pour qui l’oubli est une force et la manifestation d’une santé robuste s’est créé une faculté contraire, la mémoire, par quoi, dans certains cas, il tiendra l’oubli en échec, — à savoir dans les cas où il s’agit de promettre : il ne s’agit donc nullement de l’impossibilité purement passive de se soustraire à l’impression une fois reçue, ou du malaise que cause une parole une fois engagée et dont on n’arrive pas à se débarrasser, mais bien de la volonté active de garder une impression, d’une continuité dans le vouloir, d’une véritable mémoire de la volonté : de sorte que, entre le primitif « je ferai » et la décharge de volonté proprement dite, l’accomplissement de Pacte, tout un monde de choses nouvelles et étrangères, de circonstances et même d’actes de volonté, peut se placer sans inconvénient et sans qu’on doive craindre de voir céder sous l’effort cette longue chaîne de volonté. »

NIETZSCHE

DIRECTIONS DE RECHERCHE

• Comment peut-on penser que l’oubli est une force et la manifestation d’une santé robuste ? • Dans quel(s) cas s’agit-il de « tenir l’oubli en échec »? — En quoi « tenir l’oubli en échec » peut-il être pensé comme « la manifestation d’une santé robuste »? — A quelle(s) condition(s) ? • Importance du couple activité-passivité pour comprendre la pensée de Nietzsche. • « Mémoire de la volonté » s’oppose-t-il à mémoire involontaire?

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