Databac

MILOSZ Oscar Vladislas de Lubicz

MILOSZ Oscar Vladislas de Lubicz 1877-1939

Né à Czereïa, dans l’actuelle Biélorussie, il est en fait issu d’une famille cosmopolite où l’on parle allemand aussi bien que français ou anglais. En 1889 il s’installe à Paris, qui demeurera son point d’attache au cours des très nombreux voyages qu’en bon cosmopolite, il fera à travers l’Europe. Au sortir du lycée (Janson-de-Sailly), il entreprend d’étudier l’hébreu. Il fait ses débuts en poésie à 22 ans avec un premier recueil Le Poème des Décadences (1899), proche encore des symbolistes. Paraît ensuite le recueil Les Sept Solitudes (1906). Un roman, L'Amoureuse Initiation précède trois pièces de théâtre, Miguel Manara (1912), Méphiboseth (1914) et Saül de Tarse (1917), «sa trilogie de la conversion». En effet, le 14 décembre 1914 a lieu l’illumination, celle des mystiques et des alchimistes: il voit «le soleil spirituel»; dès lors les préoccupations religieuses et ésotériques ne le quitteront plus. La Confession de Lemuel, puis surtout Ars Magna (1924) et Les Arcanes (1926) disent bien cette préoccupation qui s’accentue et provoque chez le poète un glissement vers l'illuminisme et le silence. De fait, Milosz consacrera le reste de sa vie à des travaux de traduction, à des recherches à caractère folklorique (Contes et Fabliaux de la vieille Lituanie) et à des études exégétiques. Il meurt à Fontainebleau, où il passait l’essentiel de son temps en forêt, à admirer les oiseaux. Connaissez vous Milosz? serait-on tenté de demander, en reprenant la question que posait Gide à propos de Norge. De ses premières œuvres, quelques poèmes très mélodieux, lourds de nostalgie, figurent parfois dans des anthologies et constituent tout ce que le grand public connaît de lui. Il est regrettable que cette œuvre poétique, «l’une des plus pures et des plus hautes de notre temps» demeure ainsi ignorée, masquée par deux ou trois beaux arbres qui cachent une précieuse forêt.

Liens utiles