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Michel Bernard

Né en 1934 dans les Deux-Sèvres, Michel Bernard fait ses études de Sciences Politiques, publie son premier roman, la Plage, à vingt-six ans, est attaché de presse chez Julliard et Bourgois, puis membre du comité de lecture des éditions Denoël. Michel Bernard, à sa manière, a donné à la langue française un nouveau ton (comme on parle de « rythme musical ») et à la littérature une originale et appréciable envergure. Romancier dont l’œuvre est aujoud’hui plus qu’importante, Michel Bernard s’est frayé un chemin en solitaire, dans la jungle des mots et des écoles, indépendant par vocation et sûr de sa destinée d’écrivain. L’on pourrait convoquer en ces lignes les différents récits de l’auteur, le duo mer-amour de la Plage, l’érotisme onirique de la Mise à nu, le roman dans le roman de l’Astrologue renversé, la sorcière nue aux fesses rondes selon Antoine Wiertz dans la Jeune Sorcière, l’étrange voyage à la gloire de la femme entre Paris et Lyon dans la Belle Lyonnaise, ou encore l’analyse du plaisir charnel dans Une amoureuse. Mais ce serait fausser les partitions d’une œuvre qui s’impose davantage, à l’instar d’un hymne ou une symphonie, par son style et son lyrisme poétiques que par les sujets divers qu’elle propose. Certes, l’amour et la femme sont au cœur des romans de Michel Bernard. Mais l’essentiel est moins dans leur représentation stricte que dans leur symbolisation. La fiction est tributaire, chez lui, d’un univers sans bornes où la magie, le rêve, le mythe se confondent. Michel Bernard n’impose pas au lecteur une histoire racontée mais lui offre plutôt un voyage aux confins du réel. L’intrigue romanesque, en un mot, serait néant sans la présence constante, fructueuse, nécessaire d’un style somptueux que Michel Bernard maîtrise à merveille. Dans la littérature amoureuse de la décennie, cet auteur doit avoir une place de choix. ► Principaux titres

La Plage, Julliard, 1960 ; la Mise à nu, Julliard, 1961 ; /'Astrologue renversé, Julliard, 1962 ; Aube ou la Vertu, Julliard, 1964 ; 666, Bourgois, 1966 ; la Jeune Sorcière, Denoël, 1973 ; Une amoureuse, Bourgois, 1975 : le Cœur du paysage, Denoël ; 1976.

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