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MERLEAU-PONTY Maurice (1908-1961)


MERLEAU-PONTY Maurice (1908-1961)
Né à Rochefort. Normalien, condisciple de Sartre, il enseigna d'abord au lycée. Après la publication de sa thèse consacrée à la Phénoménologie de la perception, il gravit rapidement tous les échelons de la hiérarchie universitaire, jusqu'au Collège de France (1952). Sa pensée, enracinée à la fois dans la phénoménologie allemande et la tradition française du xixe siècle, eut pour objet principal le problème de l'union de l'âme et du corps. Il participa très activement, avec Sartre, à la revue Les Temps modernes, jusqu'au jour où, refusant le soutien inconditionnel de Sartre au totalitarisme soviétique, il se brouilla définitivement avec lui. Il mourut subitement, laissant son œuvre inachevée.
Merleau-Ponty
(Maurice, 1908-1961.) Philosophe français, le plus éminent représentant, avec Sartre, du courant phénoménologique issu de Husserl.
♦ Analyste de la pensée pré-réflexive, il s'attache à montrer ce qu’il y a d’irréfléchi dans la perception immédiate, avec le sens implicite qu’elle recèle et qui pèsera de tout son poids dans l'élaboration définitive. Philosophe du vécu, il décrit la relation intentionnelle qui unit le sujet - incarné et en situation historique - aux choses et à autrui. Philosophe de l'histoire, il fait siennes, en partie, les interprétations de Marx, mais les excès du stalinisme l'éloignent définitivement du parti communiste, et il quitte en 1955 la revue Les Temps modernes, rompant ainsi sa collaboration avec Sartre.
♦ Son Éloge de la philosophie fut en 1953 (année de sa parution) sa leçon inaugurale au Collège de France : Merleau-Ponty s’y emploie à situer ce que peuvent être à cette époque le lieu et la tâche de l'entreprise philosophique. Pour ce faire, il analyse deux œuvres antérieures : celles de Lavelle et de Bergson (dont il reprend la chaire au Collège de France). De Lavelle, il retient le thème du « présent » comme union ambiguë de l'événement et du sens. Quant à Bergson, la lecture qu’il en propose est différente des interprétations habituelles : délaissant sa philosophie de la conscience, il pointe ce qui lui paraît plus radical dans la démarche, à savoir la problématique de la perception entendue comme rapport « toujours déjà-là » à un Être que la philosophie a précisément pour tâche d’élucider. La fameuse intuition elle-même ne serait rien d'autre que la mise en rapport immédiat avec l’Être. Après ces deux exemples, Merleau-Ponty revient à ce qui constitue pour lui la particularité du vrai philosophe : un goût de l’évidence allié à une sensibilité à l’ambiguïté qu’il s'agit non pas de subir, mais d’interroger pour en extraire le sens. Il montre « corollairement » que pour le philosophe, il ne peut exister de lieu définitif (Église, parti) de la vérité, dans la mesure où le refuge ou un séjour dans un tel lieu oublierait la dimension historique du vécu : les « évidences » que propose l’histoire ne peuvent être admises telles quelles par la philosophie - à laquelle il appartient dès lors de construire une théorie du sens dans l’histoire et des « signes » qui le manifestent, signes aussi bien formés que détruits par l’action humaine.
Autres œuvres : Phénoménologie de la perception ; La Structure du comportement (1945) ; Humanisme et terreur (1947) ; Sens et Non-Sens (1948) ; Les Aventures de la dialectique (1955) ; Signes (1960) ; Le Visible et l’invisible (1963).
Merleau-Ponty (Maurice), philosophe français (Rochefort 1908 — Paris 1961). Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie et docteur ès lettres, il publie la Structure du comportement (1942) puis la Phénoménologie de la perception (1945). En 1949, il enseigne à la Sorbonne, puis, en 1952, au Collège de France. Avec S. de Beauvoir et J. P. Sartre, il animait l’école existentialiste de Paris. Sa pensée, influencée par la Gestaltpsychologie et la phénoménologie de E. Husserl, est constamment tournée vers le concret et vers l’action (philosophie de la conscience engagée dans le monde et dans le corps propre). Il a encore écrit plusieurs autres livres, dont Humanisme et terreur (1947), Signes (1960).
MERLEAU-PONTY, philosophe français (Rochefort-sur-Mer 1908-Paris, 1961), l'un des représentants de l'existentialisme. Il fut professeur à l'Université de Lyon (1945-1949), à la Sorbonne (1949-1952) et au Collège de France à partir de 1952. Il appliqua la « théorie de la forme » à l'étude du comportement (la Structure du comportement, 1942) en montrant la compénétration du psychique et du physiologique en toute conduite humaine; puis à celle de la perception, qui est régie par la loi du fond et de la forme (Phénoménologie de la perception, 1945). L'influence de Husserl, notamment de ses dernières œuvres, imprègne profondément sa pensée. A partir de 1945, il anime avec Sartre la revue les Temps modernes. Sa réflexion sur les problèmes politiques, et en particulier sur le marxisme, l'amène à prendre une position de gauche mais à se dégager du communisme; c'est alors qu'il se sépare de Sartre (1953). Sa conception de l'homme engagé dans le monde et dans l'histoire, et réfléchissant à partir de cet engagement (Humanisme et terreur; Essai sur le problème communiste, 1947; les Aventures de la dialectique, 1955; Sigres, 1960), son idée de la philosophie « boiteuse », à cheval entre l'action et la pensée, le « non-sens » et l'« absolu », achèvent de caractériser sa doctrine comme une méditation sur l'homme pris dans son existence concrète, à la fois esprit et corps, raison et chair : comme une « philosophie de l'ambiguïté ». II ne voulut jamais trancher les problèmes mais les approfondir, et, d'une façon générale, approfondir ainsi les frontières qui séparent et unissent la conscience et l'inconscient. — II prévoyait, avant de mourir, d'élargir sa philosophie dans le sens d'une méditation sur les relations qui unissent l'expérience vécue à la vérité pensée (dans un ouvrage qui se serait intitulé l'Origine de la vérité), puis sur le langage, qui nous permet de nous dégager du monde et de le représenter (dans l'introduction à la prose du monde); sa philosophie aurait enfin voulu culminer dans une métaphysique de la connaissance (avec l'Homme transcendantal).

 ♦ « La même interrogation... se refait d ’un bout à l’autre de l’œuvre de Merleau-Ponty. Cette interrogation ne vise pas un monde en repos et ne laisse pas l’esprit en repos... Cette interrogation vise l’Etre, mais ce dont elle s’approche, c’est, pour reprendre les mots-mystères de Signes, l’Etre brut, incommensurable aux représentations que la science en compose; ce qui se donne, en chaque expérience, dans un absolu de présence, c’est l’Etre vertical, “celui qui est debout devant mon corps debout”... C’est l'Esprit sauvage, l’esprit qui fait sa propre loi, non parce qu’il a tout soumis à sa volonté, mais parce que, soumis à l'Etre, il se réveille toujours au contact de l’événement pour contester la légitimité du savoir établi. » Claude Lefort.

Philosophe français (1908-1961). • À la pensée scientifique, qui invente le monde qu’elle prétend découvrir parce qu’elle le soumet à des schémas opératoires déjà arrêtés, Maurice Merleau-Ponty oppose une philosophie qui, dans la lignée de la phénoménologie husserlienne, cherche à décrire les diverses façons dont l’homme est « au monde ». • Notre conscience est à tout moment engagée dans le monde, et c’est par la perception que nous investissons d’abord le monde de notre subjectivité vivante. • Or, dans cette relation intentionnelle au monde et aux autres, notre corps joue un rôle fondamental. Tout à la fois objet situé dans le monde (corps objet) et noyau existentiel de ma personnalité (corps propre), mon corps est comme mon point de vue sur le monde ; c’est lui qui confère au monde les significations utiles à ma vie. Principales œuvres : La Structure du comportement (1942), Phénoménologie de la perception (1945), Humanisme et Terreur (1947), Éloge de la philosophie (1953), Signes (1960), Le Visible et l’invisible (1964).


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