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LOI

LOI. n.f. Sens général. Règle impérative établie par une autorité. Suivant la nature de cette autorité, la loi peut être : ♦ 1° Une loi naturelle, Montesquieu en a donné la définition classique : « Les lois, dans la signification la plus étendue, sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses » ; mais avant d'être ainsi reconnues par nous, les lois existent en soi. Les lois naturelles a) Déterminent nécessairement les mouvements et réactions des êtres physico-chimiques et des vivants dénués de raison et de liberté ; b) Établissent la base naturelle dont la liberté des êtres spirituels doit faire usage ; c) Ordonnent à la conscience morale de ces mêmes êtres spirituels d'agir selon la Justice, c'est-à-dire de se soumettre aux vérités éternelles qui commandent l'action : « Former une âme, c'est lui donner une loi, non pas une loi de hasard fondée sur le caprice ou sur l'erreur, mais une loi raisonnable, une loi d'union fondée sur une vérité éternelle comme elle et comme son objet » (LAGNEAU). Le Juste et l'injuste sont immuables (respecter autrui dans sa vie et dans sa dignité personnelle, donc : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, etc.) mais ils peuvent être violés par les lois particulières d'une société : « Dire qu'il n'y a rien de juste ni d’injuste que ce qu’ordonnent ou défendent les lois positives, c'est dire qu'avant qu'on eût tracé des cercles tous les rayons n'étaient pas égaux. Il faut donc avouer des rapports d'équité antérieurs à la loi positive qui les établit » (MONTESQUIEU). ♦ 2° Une loi divine. Comprend les commandements révélés à Moïse et ceux exprimés par Jésus-Christ : « Je vous donne un commandement nouveau, c'est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés... » (saint Jean 13, 34). On peut établir que les lois naturelles se retrouvent dans les lois divines, ce qui tient au fait que les êtres naturels (libres ou non) sont créés par Dieu : « Dieu donne des lois à la nature » (BOSSUET, qui ajoute, en ce qui regarde les lois déterminant les faits physico-chimiques et biologiques : « Il les renverse quand il veut ». (« Miracle »). D'autre part, il existe un rapport dynamique entre la loi divine révélée (« commandement de Dieu ») et la liberté, par le moyen de la grâce : « La loi n'a pas détruit la nature, mais elle l'a instruite ; la Grâce n'a pas détruit la loi, mais elle la fait exercer » (PASCAL, Pensées, Br. 520). Saint Thomas montrait que la grâce ne détruit pas la nature, mais la restaure, la fortifie et l'aide à agir d'une manière juste. ♦ 3° La loi morale. C'est le Devoir, c'est-à-dire l'obligation que dicte la conscience morale. Elle exprime la loi naturelle. ♦ 4° Une loi positive. Etablie par un pouvoir social détenant une autorité de fait (fondée ou non) : l'usage, les mœurs, un tyran, un groupe législateur, etc. Toute loi positive est par essence variable ; elle peut être immorale et contraire aux exigences de la loi naturelle, et donc de la conscience morale (par exemple, dans la tragédie de Sophocle Antigone, où l'héroïne en appelle aux lois éternelles contre la loi inique édictée par le tyran Créon ; par exemple les lois des régimes totalitaires qui organisaient l'assassinat des juifs, des tziganes, etc. ; par exemple, aujourd'hui, les lois qui contraignent les citoyens à participer au paiement sur fonds publics de ces actes criminels que sont les avortements, etc). ♦ 5° On entend par loi de l'esprit les principes fondamentaux de la réalité et de la pensée. Ils se ramènent à deux principes, a) Le principe de l'être. Dans n'importe quelle donnée sensible (base de toute idée), nous voyons qu'elle est ; b) Le principe de contradiction. Nous jugeons aussi qu'elle est ce qu'elle est, qu'il est impossible que, en même temps, elle soit ce qu'elle n'est pas (ce principe contient les trois principes d'identité, de non-contradiction et de tiers exclu). — Dans une perspective idéaliste, on ajoute le principe de raison suffisante, considéré comme principe de nos raisonnements (mais, en fait, il est inclus dans la réalité).

loi, règle nécessaire ou impérative. — Il peut s'agir d'une foi de la nature, qui se définit plus exactement comme un rapport nécessaire et constant entre les phénomènes : dans ce cas, la loi s'obtient par induction à partir des observations répétées d'un même phénomène ; la loi se vérifie ou se prouve par l'expérimentation, c'est-à-dire la reproduction du phénomène en laboratoire. Dans son second sens, la loi peut désigner la loi morale, au sens d'« impératif catégorique », qui se manifeste immédiatement à la conscience de l'homme sous la forme d'un sentiment d'impossibilité à commettre certains actes (mensonge, vol) ou à ne pas commettre certains actes (aide à personne en danger de mort).

Dans ce même sens « pratique », la loi peut désigner la loi sociale au sens d'obligation imposée par la vie en collectivité : cette obligation peut être explicite (loi positive) ou implicite (« conscience sociale » des sociologues, influence profonde de la coutume).

LOI

1. Sens juridique : règle impérative régissant l’activité des membres d’une société. On dit que la loi est positive c’est-à-dire établie : la violer c’est s’exposer à des sanctions (l'ensemble des lois forme le code).

2. Sens moral : règle proposée comme moyen de réaliser la morale («tu ne mentiras pas» est une loi morale).

3. Sens scientifique : rapport mesurable, constant, universel et nécessaire établi entre des phénomènes naturels. Les lois scientifiques permettent la prévision (la loi de chute des corps; la loi de Mariotte).

Puisqu’il s’agit d’exigence et non de nécessité : une loi scientifique (sens 3) ne supporte pas d’exception (dans les mêmes conditions) alors que les lois juridiques et morales prévoient les exceptions puisqu’elles donnent les sanctions qui les puniront.

Du latin lex, legis, « loi ».

- Généralement (loi positive), règle obligatoire édictée par l’autorité souveraine et régissant la vie sociale. - En morale (loi morale), règle d’action que tout être raisonnable se sent tenu d’observer. - Dans les sciences, rapport invariable et nécessaire entre les phénomènes naturels (exemple : la loi de la chute des corps). • Pour Montesquieu, les lois obéissent à une nécessité rationnelle ; elles sont en effet définies comme « les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses ». • Chez Rousseau, la loi est l'expression de la volonté générale, quand « tout le peuple statue sur tout le peuple ». • La loi morale, d'après Kant, est un principe de détermination de la volonté qui est objectif, c'est-à-dire « valable pour la volonté de tout être raisonnable », par opposition à la maxime, qui ne vaut que pour la volonté particulière du sujet qui l'adopte. • Pour Auguste Comte, l’essor de l’esprit humain est assujetti à la « loi des trois états », selon laquelle chaque branche de nos connaissances passe successivement par trois stades : « l’état théologique, ou fictif ; l’état métaphysique, ou abstrait ; l’état scientifique, ou positif».

LOI (n. f.) 1. — (Jur.) Prescription promulguée par l’autorité souveraine d’un pays et dont la transgression est poursuivie ; Syn. loi positive ; par anal., lois divines : décrets supposés émaner de la volonté divine et gouvernant tant la nature que les actions humaines. 2. — Par ext., règle suivie avec une certaine régularité dans une société, et dont la transgression est considérée comme une faute, même si elle n’est pas obligatoirement suivie de sanctions : les lois de l’honneur, les lois morales. 3. — Norme à laquelle on ne peut se soustraire : « L'impératif catégorique seul a valeur de loi pratique » (Kant) ; les lois de la pensée. 4. — Loi de la nature, loi scientifique : a) Proposition générale constatant une nécessité objective : tout phénomène a une cause, b) Fonction math, permettant, à partir de données initiales, de calculer la valeur de certaines variables, et pouvant servir à la prévision : « La loi nous donne le rapport numérique de l’effet à la cause » (Cl. Bernard) ; les positivistes opposent l’explication par les causes à celle par les lois dans lesquelles ils voient « des relations constantes qui existent entre des phénomènes observés » (A. Comte). 5. — Loi naturelle : a) Prescription du droit naturel, b) Loi de la nature.




LOI La notion relève soit de la règle, soit de la nécessité. ♦ Dans le premier cas, il s’agit d’abord de la loi au sens juridique ou loi positive qui émane du pouvoir politique en vue de régir l’activité d’une société donnée. Ce sont aussi - par extension - les prescriptions diffuses ou obligations imposées par la société sous la forme de la conscience sociale (honneur, mode). Il s’agit enfin de la norme morale qui s’impose à la conscience morale du sujet sous la forme d’un impératif catégorique. La loi morale ainsi que la norme logique qui définit les lois universelles de la pensée, et les normes de l’esthétique qui prescrivent les conditions du beau, constituent l’objet des sciences dites normatives. Tous les cas précédents - y compris les « lois divines », préceptes divins connus par la Révélation - ont en commun de reposer sur des exigences qui, comme telles peuvent être transgressées, et donc donner lieu à des sanctions. ♦ Au contraire relève de la nécessité, c’est-à-dire, ne supporte pas d’exception, la loi naturelle, règle qui « dérive de la nature des choses » (Montesquieu). De même la loi scientifique ou loi de la nature définie comme un rapport invariable, constant et mesurable entre des phénomènes.

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