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Les principes du concile Vatican II

Les principes du concile Vatican II

Le développement économique ne doit pas être abandonné à la discrétion d’un petit nombre d’hommes ou de groupes jouissant d’une trop grande puissance économique, ni à celle de la communauté politique ou à celle de quelques nations plus puissantes. Il convient au contraire que le plus grand nombre possible d'hommes, à tous les niveaux, et au plan international, puissent prendre une part active à son orientation. Il faut de même que les initiatives spontanées des individus et de leurs libres associations soient coordonnées avec l’action des pouvoirs publics, et qu’elles soient ajustées et harmonisées avec elles... Le développement ne peut être laissé ni au seul jeu quasi automatique de l’activité économique des individus, ni à la seule puissance publique. Il faut donc dénoncer les erreurs aussi bien des doctrines qui s’opposent aux réformes indispensables au nom d’une fausse conception de la liberté, que des doctrines qui sacrifient les droits fondamentaux des personnes et des groupes à l’organisation collective de la production.

Le concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la parole de Dieu et la raison elle-même. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil.

(Décrets du Concile)

Vatican II est le concile œcuménique réuni par Jean XXIII et clos par Paul VI. Il s’est tenu à Rome dans la basilique Saint-Pierre du Vatican, d’octobre 1962 à décembre 1965 en présence de membres des Églises protestantes et orthodoxes.

Corrigé

La question qui vous est posée doit conduire à une réponse à deux niveaux : — quelle a été la portée de ce texte et du concile Vatican II à l’intérieur même de l’Église catholique romaine et pour les autres Églises ? — quelle a été la portée du concile Vatican II sur les mentalités ?

N.B.: pour apprécier la portée d’un tel texte, vous n’êtes pas obligés d’avoir une culture très approfondie en matière religieuse. Vatican II est le concile de l'Aggiornamento (mise à jour) des rapports de l’Église avec le monde. L’Église reconnaît et accepte les logiques du « développement économique », tout en dénonçant les excès auxquels pourrait conduire le « sacrifice des droits des personnes et des groupes à l’organisation collective de la production » (il s’agit ici des excès des modèles socialistes) ou le «seul jeu quasi automatique de l’activité des individus (excès des modèles capitalistes libéraux). L’Église catholique romaine affirme par ailleurs fermement, à travers l’appel à la liberté religieuse, la nécessité du respect de toutes les religions, et, par là même, du respect des droits de l’homme. Dans ces deux domaines, économique et religieux, l’ouverture prônée par le concile Vatican II a eu une grande portée, en contribuant, à l’intérieur de l’Église, à réformer les pratiques, mais aussi en modifiant les mentalités des catholiques, désormais plus sensibles aux problèmes sociaux et politiques contemporains.

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