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LEDRU-ROLLIN (ALEXANDRE AUGUSTE LEDRU, DIT)

LEDRU-ROLLIN (ALEXANDRE AUGUSTE LEDRU, DIT)

Avocat et homme politique français né à Paris en 1807, mort à Fontenay-aux-Roses en 1874. Député en 1841, il siégea à l’extrême gauche et créa le journal La Réforme. En 1848, il s’opposa à la régence de la duchesse d’Orléans, puis réclama et obtint un gouvernement provisoire dans lequel il fut ministre de l’intérieur. Démis de sa fonction après l’insurrection de juin 1848, il se présenta à la présidentielle l’année suivante, échoua, mais fut élu à l’Assemblée législative. C’est lui qui organisa la manifestation insurrectionnelle du 13 juin 1849 (des députés « montagnards » à la tête de manifestants opposés à l’envoi de troupes à Rome destinées à soutenir le pape, tentèrent de former un gouvernement provisoire, mais furent rapidement arrêtés par la police). Il a écrit Du paupérisme dans les campagnes (1847).

Ledru-Rollin, Alexandre Auguste Ledru dit (Paris 1807-Fontenay-aux-Roses 1874) ; homme politique français. La monarchie de Juillet trouve en l’avocat L. son adversaire le plus déterminé et le plus dangereux. Chef du mouvement démocratique et républicain, il ne manque jamais une occasion de stigmatiser les fautes et les mesures répressives du pouvoir. Il acquiert une énorme popularité en défendant devant les tribunaux des journaux progressistes et en luttant en faveur de l’introduction du suffrage universel. A partir de 1841, il siège à la Chambre où il incarne l’opposition la plus intransigeante. Sans partager toutefois les théories utopistes des leaders socialistes, il les encourage et il se fait l’ardent promoteur de l’émancipation des travailleurs. Un riche mariage lui permet de fonder le quotidien La Réforme qui devient l’organe de l’extrême gauche. Après le déclenchement de la révolution de 1848, L. hésite un moment entre le groupe modéré favorable à des réformes politiques (Lamartine) et les éléments socialistes radicaux autour de Louis Blanc. Quoi qu’il en soit, comme ministre de l’intérieur du gouvernement provisoire il organise les premières élections générales dans une France soumise à l’agitation révolutionnaire. Il prend des mesures énergiques, dépêche dans tous les départements des commissaires qui remplacent les préfets orléanistes. Mais le scrutin se solde par une écrasante victoire des républicains modérés qui le traitent avec défiance ; L. est ainsi difficilement élu à la commission exécutive. Il se discrédite totalement à leurs yeux en défendant Louis Blanc, honni par la bourgeoisie. Il tente de contrecarrer la vague conservatrice qui suit la répression du soulèvement de juin 1848. Lors de l’élection présidentielle de décembre 1848, il se porte candidat pour l’extrême gauche, mais il n’obtient que 371 000 voix. Il engage ensuite la lutte contre Napoléon III et son Premier ministre Odilon Barrot. Il est à l’apogée de sa popularité en mai 1849 quand il est élu député par cinq départements. Ce succès entraîne chez lui une surévaluation de ses capacités. Après l’échec de la tentative d’installer une « Convention nationale », il doit fuir en Belgique et il est condamné par contumace à la déportation. Il séjourne plus de vingt ans en Angleterre : particulièrement redouté par Napoléon III et de ce fait exclu de toutes les amnisties, il n’a le droit de rentrer en France qu’en janvier 1870, mais c’est un homme physiquement brisé ; il n’est plus que l’ombre de lui-même. Il ne joue plus d’ailleurs aucun rôle politique après la chute du Second Empire.

LEDRU-ROLLIN, Alexandre Auguste LEDRU, dit (Paris, 1807-Fontenay-aux-Roses, 1874). Homme politique français. Député d'extrême gauche, il milita pour la République démocratique et sociale sous la monarchie de Juillet et la Deuxième République. Avocat au barreau de Paris ( 1830), il se fit connaître en défendant les journalistes républicains. Député d'extrême gauche siégeant avec les radicaux (1841), il fonda le journal La Réforme (1843) auquel Louis Blanc collabora, et participa activement à la campagne des banquets, qui prépara la révolution de 1848. Ministre de l'intérieur dans le gouvernement provisoire (février 1848), membre de la Commission exécutive (mai), il abandonna ses fonctions après les journées de Juin 1848. Candidat malheureux à la présidence, mais élu à l'Assemblée législative (mai 1849), Ledru-Rollin fut le principal artisan de la journée du 13 juin 1849, organisée par les « montagnards » pour protester contre l'expédition française en Italie. Après son échec, il réussit à gagner l'Angleterre où il entra en relation avec d'autres révolutionnaires européens. Exclu de toutes les amnisties accordées par Napoléon III, Ledru-Rollin ne revint en France qu'en 1871.




COMMISSION EXÉCUTIVE. Organisme politique créé le 10 mai 1848 par l'Assemblée constituante, afin de remplacer le gouvernement provisoire établi après la révolution de Février 1848. Composée de quatre républicains modérés (Arago, Garnier-Pagès, Lamartine et Marie) et d'un républicain radical (Ledru-Rollin), la commission se démit de ses fonctions lors des journées insurrectionnelles de Juin 1848, provoquées par la fermeture des Ateliers nationaux. Le général Cavaignac, ministre de la Guerre, fut en effet investi par l'Assemblée constituante de pouvoirs dictatoriaux (24-28 juin 1848).

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